Le Coordonnateur de l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), Karim Younès a affirmé, dimanche à Alger, que la création d'une autorité nationale indépendante chargée de la préparation, de l'organisation et de la surveillance et l'amendement de la loi électorale étaient l'une des propositions les plus importantes présentées par les partis politiques et les acteurs de la société civile, lors de rounds de dialogue que l'instance a menés en vue de trouver une issue à la crise politique que traverse le pays. Dans une déclaration à la presse à l'issue de la remise du rapport final au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, M. Karim Younés a affirmé que le rapport sus-cité a abordé "la situation politique actuelle et la définition de ses issues, à travers des mécanismes efficaces, dont la création d'une autorité nationale indépendante chargée de la préparation, de l'organisation et de la surveillance et de la proposition d'amendement à la Loi organique relative au régime électoral". L'Instance nationale chargée de l'organisation des élections disposera, poursuit M. Younès, de toutes les missions et prérogatives liées au domaine des élections qui relevait de l'administration et sera totalement indépendante, tant administrativement que financièrement. Elle sera composée de compétences de la société civile, magistrats et auxiliaires de Justice, des compétences universitaires et professionnelles, de personnalités nationales, ainsi que de représentants de la Communauté nationale établie à l'étranger. L'autorité sera chargée de l'organisation et de la surveillance de toutes les étapes des élections, de la réception des candidatures jusqu'à la proclamation des résultats préliminaires, tout en accordant une plus grande chance aux jeunes au sein de cette instance, en augmentant les représentants de la société civile à 10 sur un total de 50 membres et l'annulation de la condition de 40 ans pour être membre de l'Instance. S'agissant de la Loi électorale, une proposition a été formulée concernant la suppression de la condition du recueil de 600 signatures d'élus pour le candidat à ,la Présidentielle et la réduction du nombre de signatures de 60.000 à 50.000 signatures. Pour sa part, M. Ammar Belhimer, membre de l'instance, a réaffirmé qu'"aucun membre de l'instance ne va à l'encontre des revendications populaires exprimées par le Hirak", indiquant que "les revendications prioritaire ont été satisfaites, grâce à une gouvernance clairvoyante et des personnalités qui agissent dans l'intérêt du pays". Il a rappelé également que le mécanisme proposé par l'instance pour une sortie de crise comprenait les "trois préalables", relatifs au maintien de M. Abdelkader Bensalah au poste de chef de l'Etat jusqu'à l'élection d'un nouveau président, la démission de l'actuel Gouvernement et la mise à l'écart des dirigeants des partis au pouvoir. "Les élections constituent le seul moyen à même d'écarter n'importe quel parti de la scène politique", a-t-il soutenu. Intervenant à la même occasion, M. Bouzid Lazhari, également membre de l'instance, n'a pas manqué de préciser que "l'organisation d'une Présidentielle est une priorité pour représenter le peuple", considérant que la majorité des personnalités ayant participé au dialogue était favorable à l'organisation d'une Présidentielle, c'est également l'opinion de "la majorité des Algériens". En revanche, ceux qui ont décliné l'invitation et refusé l'organisation d'une Présidentielle sont "les tenants de la période de transition et de l'Assemblée constituante, ce sont des militants qui ont leurs propres opinions politiques", a-t-il estimé, rassurant que toutes les revendications du Hirak étaient incluses dans le rapport final de l'instance qui "prône les mesures d'apaisement pour calmer les esprits". Exprimant son souhait de voir "l'Etat prendre en considération les recommandations du dialogue", M. Lazhari a estimé que le temps était suffisant pour l'installation de l'instance en charge de superviser les élections et de réviser le code électoral à travers "des mesures urgentes".