Des moudjahidine et des chercheurs en histoire du Mouvement national ont été unanimes à affirmer, mercredi à Alger, que la Déclaration du 1er novembre 1954 était "un document fondateur qui n'a pas eu tout l'intérêt qu'il mérite", en dépit de son importance historique au double plan interne et externe. Les participants à une rencontre historique, organisée par l'Association "Mechaal Echahid", consacrée à la lecture de la Déclaration du 1er novembre 1954 au Forum d'"El Moudjahid", ont appelé "à une lecture attentive et approfondie" du texte de la Déclaration pour en saisir les dimensions politiques, sociales et humaines à la fois. "La Déclaration du 1er novembre n'a pas fait l'objet d'assez d'études, de recherches et d'analyses, bien qu'elle soit un document fondateur, qui a eu des répercussions sur la confrontation internationale de l'époque", a estimé le chercheur en histoire, Amar Rekhila, soulignant qu'il s'agit "du document pionnier, par excellence, du Mouvement national en ce sens que sa rédaction traduit le strict respect de l'étique du Mouvement, avant 1954". Il a précisé, à ce propos, que "les six historiques ont fait le choix, lors de la rédaction, d'une terminologie bien précise, expliquant que "le texte qui ne mentionne, à aucun moment, le terme révolution mais plutôt action révolutionnaire, ni le mot guerre d'ailleurs, met en avant des concepts comme l'union, l'action et le combat libérateur". Pour lui, les rédacteurs avaient pleinement conscience du "contexte international" dans lequel "la Glorieuse Guerre de libération allait être déclenchée". D'autre part, il a rappelé que dans sa déclaration historique, le Front de libération nationale (FLN) "s'est qualifié de mouvement nationaliste et non de parti politique", soulignant que l'Armée de libération nationale (ALN) avait confirmé ceci plut tard, dans un autre communiqué, affirmant que "le FLN n'est pas un parti mais un front populaire dans lequel se fondent tous les différends et toutes les divergences". Pour sa part, le moudjahid Aissa Kasmi a loué les initiatives mettant en lumière l'histoire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954, indiquant que la Déclaration, écrite en langue française, nécessitait "une lecture attentive" en vue de "comprendre la signification réelle des terminologies utilisées". Il a appelé, à cet égard, à "la révision" de la traduction arabe, "qui n'a pas été fidèle", a-t-il dit. A l'occasion du 65e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution, l'Association a distingué le moudjahid Mohamed Esseghir Belaalam, qui a rappelé les moments inoubliables où il avait pris connaissance de la Déclaration du 1er novembre 1954, avec ses camarades étudiants à la Mosquée Zitouna. Le déclenchement de la Révolution avait "surpris" tous les étudiants algériens établis à l'étranger, mais a été "un tournant décisif" dans leur lutte et leur ralliement des rangs des combattants, a-t-il ajouté. Le moudjahid Belaalam a été l'un des étudiants algériens, encadrés par le chercheur Djamel Kenan en Tunisie où il avait suivi ses études et eu son baccalauréat, avant de rejoindre la troisième wilaya historique. Sa rencontre avec le Colonel Amirouche a été à l'origine de la reprise de ses études, cette fois, à l'université syrienne où il a eu sa licence en Littérature arabe.