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Débat-L'avenir du cinéma algérien : Qui veut faire des films ?
Publié dans El Watan le 31 - 07 - 2008

La réglementation de la profession de réalisateur par l'institution de cartes professionnelles permettrait de reconnaître les professionnels et, partant, de professionnaliser les métiers du cinéma. Quand cette reconnaissance existe, le professionnel d'en face est en situation délicate et ses arguments pourraient se retourner rapidement contre lui.
C'est le premier pas pour mettre de l'ordre dans cette débâcle. J'ai affirmé que les gens du cinéma n'étaient pas comptables de ce qu'ils font. C'est vrai. Qui demande des comptes ? Comment peut-on redonner une chance à une personne ou a une structure qui a montré ses limites et dévoilé son incapacité ? Nous avons un ministère de la Solidarité pour le social et les nécessiteux. Alors faisons de l'art et non du social. L'Algérie est rétive aux ingérences que je sache. Sans vouloir les dédouaner totalement, j'estime qu'il ne faut pas jeter la pierre au ministère de la Culture ou à la Télévision, premiers bailleurs de fonds du secteur, mais sur la législation qui permet à des aventuriers et affairistes de tous acabits de faire main basse sur les rares fonds, captant les rares opportunités des passionnés et des professionnels de ces métiers de faire un film, un documentaire ou un court-métrage. Il ne faut pas croire sur parole une carte de visite encombrée et de vrais faux CV.
Des professionnels du cinéma sont marginalisés et ne sont connus et reconnus ni par les législateurs ni par les imposteurs bien évidemment qui les fuient comme la peste noire, celle de « Mort à Venise » par exemple, le fameux film de Luchino Visconti. L'avenir de l'audiovisuel et du cinéma réside, d'une part, dans son autofinancement et une aide éventuelle des pouvoirs publics car l'inverse entrainerait sa mort physique et, d'autre part, dans la formation. Il est nécessaire et urgent de créer des structures (écoles, Académie des arts, ateliers..) d'enseignement supérieur de très haute qualité pour assainir la situation. Ainsi, peu à peu, les imposteurs et les aventuriers s'élimineront d'eux-mêmes. J'aimerais voir l'argent des pouvoirs publics investi dans la formation, la restauration des salles de cinéma et les créations d'écoles, seules solutions de salut, plutôt que de le disperser dans des projets qui, la plupart du temps, n'en sont pas. Un comité de lecture ? Soit, mais qui sait lire un scénario ? Qui peut distinguer une idée, un sujet, un scénario ? Qui peut pressentir dans un mauvais écrit la possibilité d'un vrai bon film ? A Hollywood, le département le plus important est celui de l'écriture et de la réécriture. C'est la première porte vers un film. Or, je n'entends ici qu'argent, budget et dépôt de « scénario ». Il ne peut pas y avoir de cinéma sans une vision de ce qu'est le cinéma. Le cinéma ce n'est pas un réalisateur, une institution, un budget. Je répugne à cette phrase : « Est-ce qu'on t'a donné quelque chose ? ». Les institutions ne donnent pas, elles devraient avoir le sentiment d'acheter, de promouvoir des idées, du talent et d'ouvrir la porte à la création, à l'imaginaire, à la sauvegarde des esprits, au travail, garants de la bonne santé d'une nation. Elles sont mandatées et bénéficient d'un budget de gestion pour ce faire. Ou alors je me plante, si vous me passez l'expression. Nous avons besoin de petits films, comédies sociales, drames sociaux, un cinéma du réel et de l'imaginaire dont les héros seraient des gens simples, ordinaires. Ce sont les événements, la vie et les engagements qui donnent des héros.
C'est la multiplicité des visions, la diversité de création qui, peu à peu, construiront un cinéma algérien et qui, surtout, permettront aux institutions d'appréhender un budget moyen de film et d'avoir affaire avec les vrais représentants de ce métier. C'est ainsi que reviendront peu à peu les métiers annexes du cinéma et de la télévision, disparus par faute de professionnalisme et de pratique. C'est ainsi que l'Algérie pourra également devenir une plate-forme de production et de tournage de films pour nous et les autres, qui préfèrent les pays voisins, où la profession a pris de l'ampleur grâce aux échanges avec les réalisateurs et producteurs du monde entier. Une réelle industrie du cinéma enfantera du cinéma, c'est sûr. C'est ce fameux « sur le tas » où d'autres, sans passer par les études, parviennent à se former. Trouver des financements ailleurs, c'est possible sans vendre son âme. Il faut juste vendre un bon scénario ou une très très bonne idée. L'art sait de lui-même où il va. Il a son propre mouvement et personne ne peut l'altérer. Quand à l'arrêter, seul Don Quichotte…
Dernier point : les lois en vigueur devraient distinguer les sociétés de vente et de location de moyens techniques, qui commercent donc, des maisons de production qui produisent une à deux réalisations par an. Les taxes ne devraient pas être les mêmes. A défaut de cartes professionnelles, nous avons des registres du commerce, seule légalité possible. Il faut également réglementer les contractuels de courte durée, souvent des salariés de la télévision, qui ne déclarent pas les revenus supplémentaires, au détriment des indépendants et des institutions qui les salarient, et échappent ainsi aux impôts. Les Algériens sont cinéphiles, on le voit lors de projections de qualité : j'entends de vraies analyses, et j'entends l'attente du public. Les choses bougent. On structure. On projette. On promet, oui. On réhabilite la Cinémathèque. C'est bien, mais est-ce suffisant ? La vraie question reste tout de même la suivante : qui veut faire des films, sachant qu'on y laisse quelques années de sa vie à chaque fois ?


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