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Algeria is back !
Cinéma. Journées cinématographiques de Carthage
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2008

Algeria is back ! , c'est le cri lancé sur la scène du Théâtre municipal de Tunis où se déroulait la soirée de clôture des JCC, par le jeune Liès Salem, récompensé du Prix de la première œuvre pour Mascarades, doublé d'un Prix du jeune public, et triplé du Prix du meilleur espoir féminin pour la comédienne Rym Takoucht au talent désormais affirmé.
A cela s'ajoute le Prix spécial du jury pour La maison jaune d'Amor Hakkar. Tourné en chaoui, sa poésie a séduit un jury présidé par Yasmina Khadra et comprenant notamment le cinéaste tunisien Nouri Bouzid et l'actrice française Emmanuelle Béart. Trop longtemps absent des festivals, où il était régulièrement récompensé dans les années 60 à 80, le cinéma algérien, malgré sa traversée du désert depuis la décennie 90, a marqué son retour sur la scène internationale. Et cela, brillamment, comme l'ont confirmé les ovations d'un public tunisien connaisseur qui, depuis Omar Gatlato (1976), a toujours apprécié le cinéma algérien, proche du sien. Ajoutons à cela la Bourse des Projets qui a distingué Djamila Sahraoui qui recevra des aides pour achever le scénario de son deuxième long métrage, intitulé Ouardia avait deux enfants.
La soirée offerte par l'Algérie a été rehaussée de la présence de Mme Zehira Yahi, directrice de cabinet au ministère de la Culture, accompagnée d'Ahmed Bejaoui, conseiller, et de Mustapha Orif qui dirige l'Agence de rayonnement culturel. La communauté des Algériens présents comprenait les producteurs El Hachemi Zertal et Bachir Deraïs, les réalisateurs Malek Bensmaïl, Sabrina Draoui et Ramdane Iftini. Dans une ambiance à la fois festive et studieuse, nous avons pu visiter les studios de tournage de Benarous, près de Tunis, ceux de Latreche, à Hammamet, ainsi que les laboratoires sophistiqués de Gammarth où Tarak Ben Amar, toujours attentionné, a longtemps conversé avec nos producteurs, notamment. Il est inconcevable qu'un partenariat ne se mette pas en place à l'échelle des deux pays, quand une complémentarité naturelle s'impose. Les infrastructures tunisiennes pourraient idéalement se coupler avec les décors naturels exceptionnels que recèle l'Algérie. A Benarous, se dresse le décor le plus cher jamais construit au monde (15 millions d'euros !) pour Bagheria, prochain film de Giuseppe Tornatore, auteur de l'admirable « Cinéma Paradiso. Il est d'ores et déjà acquis qu'il sera en compétition au prochain festival de Cannes.
A Hammamet, un extraordinaire décor de la Rome antique a été reconstitué (palais et Sénat notamment). On y tourne une série télévisée sur la vie de Saint-Augustin, produite par les chaînes de télévision RAI et BBC. L'enfant de Souk-Ahras et d'Hippone, l'actuelle Annaba, n'aura vu en rien son pays natal associé de près ou de loin à une pareille production… Outre la vacuité qui caractérise le parc des salles en Algérie et qui pourrait reprendre vie avec un projet de multiplexes, comme l'a montré l'expérience marocaine, une coopération doit s'engager entre les trois pays du Maghreb. Tarak Ben Amar lance en mars prochain, une chaîne maghrébine, Nessma TV (La brise), dont l'objectif essentiel est de contrecarrer les chaînes du Moyen-Orient en développant une vision de tolérance et de modernité et en promouvant les expressions maghrébines. Cinéastes et producteurs pourraient trouver là à la fois un outil et une fenêtre, à l'instar par exemple de Canal Plus, chaîne du cinéma par excellence. Mais revenons aux films distingués, en commençant par le premier d'entre eux, dans tous les sens du terme, Teza (La rosée), Tanit d'Or à l'unanimité du jury (photo ci-contre). Cette fresque historique à la Visconti brasse vingt-cinq ans de l'histoire de l'Ethiopie. Le scénario, d'une grande richesse thématique, entremêle des destins individuels dans la grande histoire collective de ce pays longtemps plongé dans une guerre civile fratricide, opposant le « socialisme » soviétique de Mengistu au « socialisme » albanais de l'opposition. Des drames humains provoqués en réalité par le seul enjeu du pouvoir. Mise en scène d'une rare fluidité, souffle épique, enthousiasme du public ; en toute logique, ce film a reçu les Prix du scénario, de la musique, de l'image et du second rôle masculin. Un véritable plébiscite. Le Palestinien Rachid Masharawi a conquis le Tanit d'Argent mais surtout le Prix du meilleur rôle masculin pour Mohamed Bakri qui « porte » le film avec son personnage de juge privé d'affectation et contraint de jouer les chauffeurs de taxi. Un rôle qui agit comme révélateur des travers de la société palestinienne. Leila's birthday confirme la place de Masharawi dans le cinéma du Moyen-Orient.
Khamsa du Franco-Tunisien Karim Dridi, a obtenu le Tanit de Bronze et son acteur-enfant, Marc Cortès, est espoir du meilleur acteur. Nous avons déjà eu l'occasion ici de dire tout le bien que nous pensions de ce film, lors de sa sortie à Paris. En revanche, vif regret que le jury documentaire soit totalement passé à côté de La Chine est encore loin, étonnante radioscopie des tares de la société algérienne et notamment de l'institution scolaire, saisi par l'œil à la fois incisif et chaleureux de Malek Bensmaïl dans le petit village des Aurès où a eu lieu le premier attentat du 1er Novembre 1954. Le cinéaste confirme qu'il est bien l'un de nos plus remarquables documentaristes, n'ayant rien à envier à un Raymond Depardon, maître du genre. Nous y reviendrons lors de la diffusion que nous espérons prochaine de cette œuvre en Algérie. Oubli également, mais politique celui-là, de Goulili, premier court de la jeune algérienne Sabrina Draoui, qui, par la fiction, a su mettre en scène les contradictions d'un personnage double renvoyant à une réflexion sur les tendances contraires que vit la femme algérienne. Une interdiction gouvernementale ayant écarté le film syrien en compétition, le jury a choisi, en forme de protestation, de ne pas délivrer de prix pour la section vidéo. Parmi les longs métrages, nous retiendrons Cœurs brûlés du Marocain Ahmed El Maanouni, absent du palmarès, alors qu'il est l'un des rares au Maghreb, avec le Tunisien Nacer Khemir, à intégrer les codes culturels de nos sociétés dans la grammaire cinématographique. Comment ne pas rendre un hommage mérité à la nouvelle directrice des JCC, la productrice Dora Bouchoucha qui, avec une équipe très féminine, a su allier qualité d'organisation et ambiance conviviale ? Dernier hommage enfin au formidable public tunisien, majoritairement jeune et féminin, qui a rempli les salles huit jours durant et qu'il appartient désormais de fidéliser. De ce point de vue, c'est tout le challenge crucial du Maghreb : faire retrouver le chemin des salles de cinéma à nos publics.


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