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Le « syndrome de Biskra » refait surface à Alger
La cour d'Alger a jugé hier 4 jeunes pour « atteinte à l'Islam »
Publié dans El Watan le 12 - 11 - 2008

Ils en sont déjà à leur 50e jour de bagne. La maison d'arrêt d'El Harrach se souviendra, assurément pour longtemps, de ces détenus d'un genre à part. Des prisonniers du 3e type « coupables » d'offense à la religion d'Etat. T. Mustapha, M. Farid, T. Houcine et S. Saïd, jeunes Kabyles originaires des Ouadhias (Tizi Ouzou), sont accusés d'atteinte aux préceptes de l'Islam.
Condamnés le 30 septembre dernier par le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) à une peine de 3 ans d'emprisonnement ferme, assorti d'une amende de 100 000 DA, ils ont été jugés hier en appel par la 5e chambre correctionnelle de la cour d'Alger. Un procès surréaliste comme seules nos juridictions peuvent en produire. Le « syndrome de Biskra » a fait des petits. Retour sur la scène du crime : Val d'Hydra, quartier chic des hauteurs d'Alger, quartier néanmoins musulman, le 21 septembre qui correspondait cette année au 21e jour du mois de Ramadhan, les quatre mis en cause, trimant comme ouvriers sur un chantier de bâtiment, sont embarqués en pleine rue par une patrouille de police.
Motif ? Non-observation du jeûne musulman. La procédure du « flagrant délit » est enclenchée illico presto. Présentés devant le parquet de Bir Mourad Raïs, ils sont placés sous mandat de dépôt et jugés sans l'assistance d'un avocat, 9 jours plus tard. Le tribunal de Bir Mourad Raïs a prononcé la peine la plus lourde, en vertu de l'article 144 bis-2 du code pénal : 3 ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende. Hier à la cour d'Alger, l'affaire ressurgit en appel. Au box des accusés, les infortunés jeunots (le plus âgé a 25 ans) que leur escapade algéroise a conduits droit au cachot. Devant le juge, livides, les yeux raclant la clinquante dalle de sol, ils répondent d'une voix fluette, souvent inaudible. La « honte » ? Peut-être. Ils reconnaissent n'avoir pas observé le jeûne.
« Mais pas en public ! » « Qu'on soit clair, leur répond la présidente, vous n'êtes pas ici parce que vous n'avez pas observé le Ramadhan mais parce que vous avez fait preuve d'un manque de respect envers l'Islam et les musulmans, un manque d'éducation, car vous auriez pu ne pas vous exhiber, comme vous l'aviez fait ce jour-là. » Le sermon de la magistrate était tel qu'aucun d'entre eux n'osait lever les yeux. « Libre à vous de ne pas respecter le Ramadhan, mais faites-le chez vous, pas en public. N'offensez pas les autres musulmans », a-t-elle dit.
« Plus sévère que la loi divine »
Les plaidoiries des avocats de la défense replacent les débats sur le terrain purement juridique. maître Iddir Mohamed et sa collègue du barreau de Tizi Ouzou, maître Ould Cheikh, ont chacun tenté de démontrer que l'article 144 bis-2 ne s'appliquait pas aux faits rejugés. L'article punit de 3 à 5 ans ferme et d'une amende pouvant aller jusqu'à 100 000 DA quiconque « dénigre le dogme ou les préceptes de l'Islam, que ce soit par voie d'écrit, de dessin, de déclaration (...) ». Le tribunal de Bir Mourad Raïs a manqué de « sérénité » en rendant un verdict sévère basé sur un article « vague » et « flou », a estimé Me Iddir.
« Quand la sérénité quitte le prétoire, la justice s'en va aussi sortant par les fenêtres », a-t-il déclaré. L'avocat a souligné l'absence d'« éléments de publicité » pour cette infraction . « Pas de cigarettes sur eux. Pas de témoins. » Tout en plaidant la relaxe de son client, Me Iddir affirme que l'application de cet article touche directement à la liberté individuelle. « Si l'on s'en tient à l'esprit de cet article, a-t-il soutenu, il faudrait aussi embarquer et juger tous ceux qui le vendredi sont surpris dehors à l'heure de la prière de la Joumouaâ (prière du vendredi) puisque c'est aussi un devoir. » Et d'ajouter : « La Loi divine elle-même ne prévoit pas de pénalité aussi sévère. »
Le tribunal de Bir Mourad Raïs s'est voulu « plus royaliste que le roi », plaide pour sa part l'avocate Ould Cheikh. Toutes les doctrines de l'Islam affichent tolérance vis-à-vis des non-jeûneurs. « Aucune doctrine, dit-elle, ne les condamne ni à la prison ni à la flagellation. Les seules kafara (acte de rédemption) infligées à ceux ne respectant pas ce quatrième pilier de l'Islam sont d'une grande modération : jeûner 60 jours ou nourrir 60 indigents. » L'avocate s'interroge candidement : « En quoi fumer une cigarette peut-il porter atteinte à l'Islam ? » Il s'agit là, selon elle d'un cas manifeste de « violation des libertés individuelles » garanties pourtant par les lois de la République. Le procureur général, dans son plaidoyer, se contentera de « confirmer » la peine prononcée par le tribunal de Bir Mourad Raïs, le 30 septembre dernier. Le verdict est en délibéré ; il sera rendu public mardi 18 novembre.


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