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Yasser Arafat, homme-drapeau de la Palestine
Publié dans El Watan le 16 - 11 - 2008

Yasser Arafat, un mythe ? Non, un homme. Un homme exceptionnel sûrement. Un humain sans doute. Avec ses forces et ses faiblesses. Ses convictions et ses doutes. Ses convictions sur la justesse de son combat pour la libération de sa patrie, la Palestine. Ses doutes aussi.
Ses doutes face à l'ingratitude du monde et de son aveuglement. Mais un homme dont la foi est aussi robuste que l'olivier centenaire d'El Qods ou d'El Khalil. Un homme loué par beaucoup, mais poursuivi par l'opprobre d'Israël et des Etats-Unis. Sans oublier la propagande sioniste avec ses moyens financiers et médiatiques sans commune mesure.Beaucoup de témoignages sont venus conforter cette image de l'être exceptionnel que fut Yasser Arafat.Parmi ces témoignages, celui peu connu d'une catholique française qui vécut pendant vingt années en Palestine (1958 – 1978 ) et qui eut la chance de le rencontrer.
Une rencontre qu'elle raconte dans son livre témoignage La Fin des terres promises. Mais, avant de livrer ce témoignage, il vaut mieux pour la compréhension de certains de ses passages, éclairer le lecteur en décrivant le contexte où eut lieu cette rencontre, mais également faire connaître son auteur. Marie-Thereze Lacaze est une fervente catholique française qui choisit de partir vivre en Palestine sur les pas du Christ. Elle choisit d'aller vivre au milieu des juifs par sympathie pour ce peuple persécuté. Conditionnée comme tous les Européens par la propagande sioniste, suite à l'holocauste, elle était impatiente de vivre le socialisme idéalisé des kibboutzim.
Mais petit à petit, ses illusions commencèrent à s'évaporer, devant la réalité du terrain de l'idéologie sioniste. Une idéologie raciste, qui fait subir au peuple palestinien ce dont avait justement fait subir le nazisme au peuple juif en Europe. Cette prise de conscience la pousse inévitablement vers le peuple palestinien, sans pour cela renier ses amis juifs. Seulement, elle ne voulut plus cautionner cette doctrine inhumaine et aveugle qu'est le sionisme. Cette sympathie pour la cause des Palestiniens opprimés la rendra suspecte ainsi que son compagnon, le prêtre Paul Gauthier, aux yeux du gouvernement israélien durant les années 1960, puis du régime jordanien au cours de l'Automne noir de 1970.
Chassés de partout, ils choisirent de s'installer à Tyr dans le Sud Liban, non loin des camps de réfugiés palestiniens de Bordj Chamali, de Rachidiyé et d'El Bass. Mais, en ce début des années soixante-dix, les signes avant-coureurs de la future guerre civile libanaise se font de plus en plus pressants et présents. La méfiance est omniprésente, attisée par les raids et les incursions des Israéliens au-delà de la frontière. C'est dans ce contexte explosif qu'eut lieu la rencontre de M.T.Lacaze et de P. Gauthier avec le leader palestinien. Les deux Français étaient venus à Beyrouth voir les responsables palestiniens pour avoir l'autorisation de continuer à vivre et à travailler parmi les réfugiés des camps.
Voici le témoignage livré par M.T. Lacaze, qui éclaire le côté humain du regretté Yasser Arafat : « A l'aube, on prit la camionnette qui servait au transport des fraises. Des affrontements entre les fidayins et l'armée libanaise avaient tendu brusquement la situation à Beyrouth. Dans l'avenue où flottait le drapeau palestinien de l'O .L .P. , des sacs de sable s'amoncelaient. J'apercevais derrière les sacs les miliciens de garde, le doigt sur la gâchette. Nous arrivons devant eux les mains en l'air, leur expliquant rapidement nos ennuis et disant que nous désirions voir un responsable… On nous embarque de suite dans une voiture dans laquelle celui qui parlait français cherchait à nous rassurer : « Nous-mêmes, disait-il, nous nous méfions les uns des autres.
Le moment est très dur ! » Il nous sembla, dans les ruelles étroites où nous abordions, être arrivés au camp de Chatila. On nous fit entrer au premier étage d'un immeuble dans le couloir étroit d'un appartement populaire. En apparence des journalistes étaient là.La télévision française semblait vouloir interviewer quelqu'un. Tout-à-coup, une porte s'ouvrit et un petit bonhomme au keffieh noir et blanc traversa une pièce, escorté de deux jeunes miliciens armés qui le suivaient comme son ombre. La silhouette familière d'Arafat nous était trop connue par les photos des journaux pour que nous puissions douter de sa présence. Celui qui nous avait introduit souriait :« Vous avez de la chance. Nous ne savions pas qu'il venait d'arriver… Attendez, je vais lui dire un mot ! »
Au bout de quelques minutes, Arafat venait vers nous : « Ne vous inquiétez pas, je sais ce que vous avez écrit pour nous et qui vous êtes. Je vais répondre à la télévision Française, mais nous allons nous voir…Je veux que vous mangiez avec moi ! » Il nous conduisit dans la pièce qui lui était réservée et disparut, toujours accompagné des hommes chargés de sa sécurité. L'inquiétude qui nous serrait la gorge depuis la veille avait disparue. Paul souriait en me regardant. Au bout d'un temps, Arafat revint, s'approcha de nous et nous embrassa. Toutes les blessures accumulées depuis plusieurs années se rouvrirent à la fois. Je pleurais sans honte, avec un soulagement inouï.
Il prenait dans ses mains, le menton de Paul et me caressait les cheveux comme on le fait à un enfant : « Non, non, je ne veux pas que vous pleuriez. Je connais votre témoignage, qui est connu de l'O .N .U. aussi. Il faut pardonner au peuple. Notre peuple a tellement souffert. C'est notre calvaire et vous marchez sur la route avec nous. Je vous demande d'oublier, de pardonner ! » Il s'assit à son bureau et écrivit une lettre en arabe adressée au camp de Bordj : « Attention, faites attention, je vous en prie, ce sont des amis. Je répète : ce sont des amis ! »
Une large signature nous mettait définitivement à l'abri. Dans une autre pièce, une table dressée nous attendait. On mangea debout, rapidement, à l'orientale, avec tous ceux qui étaient là. A la fin, Arafat me tendit une orange qu'il venait d'éplucher. J'admirai sa chaleur humaine, son pouvoir de communiquer avec tous. La radio israélienne le présentait comme un assassin. Habité par une énergie inlassable, il passait le plus clair de son temps à maintenir un équilibre fragile entre les modérés de son parti et le « front du refus ». Il était surtout le drapeau dont le peuple palestinien avait besoin. »
Tel est le témoignage vérité que donne M.T. Lacaze de cet homme humain et exceptionnel. Un témoignage de visu des qualités de ce leader d'exception, engagé totalement dans la lutte pour l'émancipation et la libération de son peuple et de sa patrie.
Benhafouda Nour Eddine : Auteur scénariste


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