Qui mieux qu'une personne pleine de foi et de préjugés favorables envers les juifs et le sionisme peut témoigner avec sincérité de cette idéologie raciste et criminelle.Paul Gauthier, un jeune prêtre français, avec un groupe de chrétiens, animé d'une foi fervente, mais aussi conditionné par une certaine idéologie ecclésiastique et par la propagande sioniste ( dixit P. Gauthier ) va voir ses illusions fondre comme neige au soleil face à la réalité du mouvement sioniste d'Israël. Son témoignage sincère et vérifiable sonne juste.Il part vivre en Israël au côté du peuple juif sur cette « terre promise à Abraham et sa descendance » (dixit P. Gauthier), se demandant si le peuple juif n'a pas « un droit » sur cette terre. Nourrissant une sympathie pour ce peuple rescapé du génocide et promettant la justice et l'égalité à tous grâce à ses kibboutzim et son ardeur à « faire couler le lait et le miel » des déserts et des marécages. Voulant vivre sur les pas du Christ, Paul Gauthier travailla comme ouvrier du bâtiment à Nazareth. Cependant, les autorités israéliennes l'en interdirent pendant deux ans, comme jadis Rome interdit au Christ et aux prêtres de travailler comme ouvriers. C'était là une première désillusion. La seconde sera plus cinglante. C'était la souffrance devant la grande déchirure entre les peuples juif et palestinien. C'était la réalité vécue en Palestine. D'un côté, un peuple juif, aveuglé par la foi en la grandeur de l'Etat d'Israël et acceptant toutes les injustices et les dépassements du sionisme et de son arsenal répressif, de l'autre, un peuple palestinien, victime innocente, subissant les massacres commis par les sionistes pour le terroriser afin de le faire fuir et de s'emparer de ses terres.Voilà ce qu'en dit Paul Gauthier : « Notre première souffrance vint du sionisme qui avait perverti les juifs au point de les faire agir contre les principes même du judaïsme ». Il ajoute à propos de l'origine du sionisme : « Le sionisme avait pour but de sauver le peuple juif des persécutions dont il était victime. Mais pour assurer la survie du peuple dispersé parmi les nations, le sionisme entreprit de les rassembler en une nation, avec gouvernement, frontières et armées, comme les Etats- nations. Cela se fit sur une terre d'où, sauf un petit groupe demeuré sur place, le peuple juif était parti, exilé, depuis près de vingt siècles. Alors que les quelques juifs restés en Palestine avaient toujours vécu en paix avec les Arabes palestiniens, le retour des juifs de la diaspora se fit selon les méthodes colonialistes en vigueur au XIXe siècle et au début du XXe. Les implantations juives en Palestine, portaient le nom significatif de « colonies ». Les juifs colonisaient cette terre sur laquelle ils revenaient. Mais pour cela, il fallait chasser les habitants, les Palestiniens. Ceux qui réussirent à y demeurer, y furent traités en citoyen de second ordre, soumis à des gouverneurs militaires, dépossédés de leurs terres, réduits à travailler comme ouvriers salariés dans les durs travaux comme le bâtiment. Nous avons été témoins de tout cela » Paul Gauthier, revenu de ses illusions, ajoute plein de sincérité : « Nous avons souffert autant avec les Palestiniens opprimés qu'avec les juifs oppresseurs, car ceux-ci perdaient leur âme en voulant gagner la terre. Ainsi nous souffrions à la fois avec les Palestiniens, victimes dans leur chair, leurs biens, leurs terres, et les juifs israéliens entraînés par le sionisme sur le chemin de leur ruine. » L'auteur de ce témoignage, en amoureux de la vérité, met à bas la propagande perfide des Israéliens qui à chaque fois justifient leurs actions criminelles par le recours au terrorisme des Palestiniens. Voici ce témoignage : « Après plus de vingt ans de résistance non violente dans leurs camps de réfugiés, les Palestiniens avaient compris que ne rien faire, c'est ne pas exister. Ils résistèrent alors militairement et eurent recours par désespoir aux méthodes terroristes, comme les juifs de l'irgoun ou de stern. De part et d'autre, des innocents payaient de leur vie, la folle politique des dirigeants israéliens. Au lieu de chercher une solution pacifique, Israël répondit par un terrorisme d'Etat, hautement technique, à celui, artisanal, des Palestiniens. Les avions israéliens se déchaînèrent sur les mitraillettes palestiniennes. »Ce témoignage cinglant, venu du terrain, et après deux décennies (Paul Gauthier et ses amis vécurent en Palestine de la fin des années 1950 à la fin des années 1970), a gardé toute son actualité et son authenticité. Le sionisme, fidèle à son origine, n'a pas changé de nature. Il n'a fait que perfectionner ses arsenaux répressifs et son extraordinaire pouvoir de lobbying sur les puissances occidentales et sur la première et principale d'entre elles, les Etas-Unis d'Amérique. In la fin des terres promises Par M.T.Lacaze Editions Syros. (*)Auteur scénariste