La quantité produite est de 120 000 q d'olives, l'équivalent de 164 000 l d'huile après trituration. Le rendement moyen des oliviers de Kabylie est de 18 litres d'huile par quintal ; avec cette précision, un hectare compte en moyenne une centaine d'oliviers et produit 18 q d'olives. Mais ce sont là des chiffres qui fluctuent au gré des saisons et de l'effort fourni par les agriculteurs et paysans. Bien qu'introduit depuis quatre années, le Fonds d'aide au développement agricole ne profite pas dans les proportions attendues aux agriculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, souvent confrontés au manque d'information et de sensibilisation. Pourtant, les moyens dégagés par les pouvoirs publics, au niveau central, sont importants, mais leur consommation effective sur le terrain n'est pas satisfaisante au regard du faible taux de pénétration de l'aide publique dans le milieu agricole. A titre d'exemple, la daira de Larbaâ Nath Irathen n'a totalisé que 29 dossiers traités par l'administration, toutes activités confondues, au titre de la campagne 2003-2004, avec une subvention de 2,3 millions de dinars (1,5 million consommé). Sur les 29 dossiers, 16 relèvent de la commune chef-lieu de Larbaâ Nath Irathen, 10 pour Irdjen et 3 pour la commune d'Aït Aggouacha. En Kabylie, la production oléicole en est toujours au mode artisanal comme en témoignent les données chiffrées : sur les 423 huileries existantes, 334 sont de type traditionnel et 29 modernes. Parmi ces dernières, 17 huileries ont été créées par de jeunes investisseurs en oléiculture, dans le cadre du Fonds national de régulation et de développement agricole (FNRDA), un programme lancé en 2000. Ce fonds d'aide prévoit, pour ce qui est de la filière oléicole, une subvention publique à raison de 40% du coût d'investissement et l'aide est plafonnée à 4 millions de dinars. Les services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou (DSA) expliquent que « l'unique condition d'éligibilité au fonds d'aide est la carte d'agriculteur délivrée par la Chambre d'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou ». Des huileries à moderniser Le financement est trilatéral, nous indique-t-on. « En plus de l'apport personnel de l'investisseur, une aide est fournie par le biais du FNRDA et le reste est pris en charge sous forme de prêt bancaire. » Ces aides, financières mais aussi techniques, apportées par le Programme national de développement agricole (PNDA), ont porté sur la création des plantations d'oliviers et la réhabilitation par une meilleure densification lorsque l'oliveraie est éparse et clairsemée.« Ce plan inclut aussi, selon nos interlocutrices du service arboriculture, la taille, en vue de la régénérescence de l'olivier vieilli. Le débroussaillement et le greffage sont aussi pris en charge par ce programme. » De nouvelles plantations d'une superficie totale de 600 ha ont, ainsi vu le jour pendant l'année 2004. Auprès des services agricoles de Tizi Ouzou, l'on apprend que les subventions du FNRDA incluent l'acquisition de nouveaux plants d'olivier (200 DA l'unité), tout comme la réalisation des trous d'implantation (100 DA) et l'engrais. La taille effectuée en vue d'une régénérescence de l'olivier est subventionnée, quant à elle, à hauteur de 1000 DA. Le fonds d'aide a permis de subventionner « 57 000 plants d'oliviers qui ont été acquis par les agriculteurs de Tizi Ouzou, et 77 900 cuvettes ont été réalisées pour la rétention d'eau, à raison de 500 DA par cuvette », note-t-on à la DSA. « En matière de greffage, nous précise-t-on, 59 000 unités sont réalisées et subventionnés à hauteur de 450 DA chacune. » Les exploitants agricoles ont acquis 1600 filets pour servir lors de la cueillette à la main, grâce à une aide de 2000 DA le filet. Tradition oblige et du fait que les oliveraies sont implantées sur des sols présentant un dénivelé important, le gaulage reste le moyen le plus usité lors de la collecte des olives dans la région. Pourtant, cette façon d'opérer est la moins indiquée, en raison des dommages induits sur le fruit et les jeunes pousses.
