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L'économie mondiale va encore bien en 2018, l'Algérie n'en profite pas
La semaine éco par El Kadi Ihsane
Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2018

L'économie mondiale se porte bien en 2018. Les dix graphiques significatifs de la conjoncture sont rassurants. Ou presque. La croissance du PIB mondial s'est stabilisée depuis trois ans sur un plateau supérieur à 3%. Elle est de 4% sur les 12 derniers mois. La production industrielle suit le même sentier (4,1% de croissance) et ne reste atone qu'en zone euro (1,8%).
Le commerce mondial a repris une expansion rapide après un coup de mou en 2016. Les exportations mondiales cumulées ont augmenté de 15% en glissement annuel au premier trimestre 2018.
L'inflation et l'expansion de la masse monétaire sont à nouveau maîtrisés après des élans de surfinancement post-crise financière (2008-2009), puis souveraine (zone Euro 2011-2013). Même l'indice synthétique de confiance dans le secteur de l'industrie a retrouvé ses niveaux d'avant la crise des Supbrimes aux Etats-Unis et en zone euro. Il a cessé de baisser en Chine où la croissance économique a ralenti depuis quatre ans. Donc, tout va bien.
Les économistes appellent cette séquence qui se déroule depuis le retour de la croissance en zone euro, «un retour de cycle» qui veut qu'après une période de destruction de valeur et d'ajustement de l'offre à la nouvelle demande solvable, la nouvelle allocation des ressources de marché relance la machine de l'investissement, de l'emploi puis de la consommation.
Qu'est-ce qui peut donc perturber ce retour de cycle et écourter sa dynamique expansive ? Les bulles spéculatives comme d'habitude. Une guerre commerciale entre les Etats-Unis de Trump et le reste du monde, et une forte tension sur les approvisionnements en pétrole en cas de conflit impliquant un gros producteur. Cela est largement suffisant pour ne pas relâcher la vigilance sur les tableaux de bord de l'économie mondiale. Dans ces dix graphes signifiants, il en existe un qui peut annoncer la proximité d'une fin de cycle.
Celui de l'évolution des capitalisations boursières. Le stock de capital des Bourses mondiales a plus que doublé depuis l'année 2000, passant de 35 000 milliards de dollars à 73 383 milliards de dollars à fin juin dernier. La croissance de la valeur des actifs boursiers s'est même accélérée les 12 derniers mois, augmentant de 12,9% (l'ensemble des graphes évoqués est généré par la base de données de Teleco sous copyright, Coe Rexecode).
La bulle spéculative sur les titres financiers a été alimentée par la politique de l'argent gratuit conduite pendant longtemps par les Banques centrales, d'abord américaines (FED), puis européenne et nippone.
Elle est menacée d'éclater par la remontée des taux directeurs, le risque souverain toujours fort par contexte de dettes publiques astronomiques et les défauts de paiement des particuliers et des entreprises liées. A surveiller. La guerre commerciale, elle, en est à ses débuts.
Les Etats-Unis et l'Europe se sont échangés des taxes à l'entrée, après le même épisode entre la Chine et les Etats-Unis. L'administration Trump, à la source de cette montée des barrières protectionnistes, n'est cependant pas certaine de pouvoir poursuivre sa croisade contre les produits et les services étrangers importés aux Etats-Unis au-delà des élections de mi-mandat en novembre prochain. Le risque reste pesant cependant d'un ralentissement du commerce mondial par effet de réduction des volumes échangés sur les lignes de produits surtaxés. A suivre.
Reste le pétrole. Au-delà de 80 dollars, il est déjà jugé trop cher par Donald Trump qui a fait le nécessaire pour que l'Arabie Saoudite apporte son surplus de production de variable d'ajustement. Mais la même administration américaine travaille en profondeur pour des conditions de tensions sur l'offre en voulant isoler les exportations iraniennes.
Une inflation retrouvée des approvisionnements énergétiques ralentirait la croissance dans les grands centres consommateurs. Sans plus. Des trois risques cités sur la conjoncture mondiale en 2018, c'est le moins redoutable.
L'Algérie en dessous de la moyenne... L'économie de l'Algérie se situe dans le ventre mou des moyennes de la conjoncture mondiale en 2018. Son taux de croissance est plus faible d'un point que celui de la moyenne mondiale. La croissance de sa production industrielle, elle, est décrochée du peloton mondial.
Dans l'autre sens, l'inflation est supérieure de près du double à l'inflation moyenne de l'économie mondiale. Ses exportations se sont remises à croître en 2018, à quasiment la même allure que leur croissance mondiale. Grâce à l'effet prix lié au marché pétrolier. Mais elles n'ont pas retrouvé le niveau de la moyenne de la décennie 2008-2017. De manière globale, ces indices montrent une économie convalescente qui sous-performe par rapport à la moyenne des autres pays.
La relative sous-performance algérienne s'amplifie lorsque son économie est comparée non plus à celle du monde, mais à celle du groupe de pays cible pour elle, les pays émergents. Le dynamisme plus fort de ce groupe de pays retrace un écart plus net sur les graphes de la croissance du PIB, de la croissance de la production industrielle, et sur celle des exportations.
L'Algérie devient alors franchement pâle si l'on ajoute des indicateurs comme celui des exportations des produits manufacturés, ou encore de la capitalisation boursière, un indice mortellement révélateur de l'archaïsme du capitalisme algérien. Le fait est le suivant : la conjoncture algérienne est d'une grande vulnérabilité.
Elle a encaissé un premier et puissant ralentissement de son activité consécutivement à la baisse des commandes publiques en 2016 et en 2017 suite à la chute des cours du brut à partir de juin 2014. Mais son «retour de cycle» ne ressemble pas un retour de cycle classique où l'allocation des ressources a trouvé une nouvelle rationalité.
C'est toujours le modèle de croissance par la dépense publique qui tente d'être réanimé en 2018. Il a l'ambition de rallonger l'ancien cycle (2004-2014) au lieu de le dépasser. Il propose donc une croissance molle de l'activité dont le contenu est encore plus factice.
L'indicateur le plus probant en étant la faible capacité algérienne à faire décoller les exportations hors hydrocarbures plus de 20 ans après en avoir fait un objectif stratégique du développement. L'économie mondiale va bien. L'Algérie n'en profite pas. Et bientôt en dessous de la ligne de flottaison.
Le gouvernement algérien a relancé la discussion sur son projet de réforme des subventions en 2019 en commençant par les carburants et l'électricité. Des détails ont filtré sur les catégories ciblées par le système d'aide direct qui viendra supplanter la subvention universelle courante.
Les familles dont le revenu mensuel serait inférieur à 36 000 DA pourraient émarger au dispositif et toucher entre 8000 et 12 000 DA par mois.
Un projet sérieux ? Pour la plupart des observateurs, cela n'a aucune chance de se mettre en place en année électorale. Mais pour Lies Kerrar, analyste financier, avec le pré-requis du ciblage préalable par l'administration des populations ouvrant droit «il est certain que cela ne se fera jamais».
L'occasion de rappeler la proposition de Nabni de lancer dès l'année prochaine une réforme des subventions qui saute l'étape du ciblage préalable, alibi bureaucratico-politique pour ne rien faire. Comment ? En instaurant un système déclaratif qui ouvre droit à l'aide directe à tous ceux qui estiment que leur revenu se situe dans la catégorie qui ouvre droit à cette aide.
Le contrôle se fera a posteriori. Nabni a ajouté le revenu universel comme autre réponse innovante pour faire baisser la part des subventions implicites dans le budget de l'Etat de 13% du PIB à moins de 6%. 2018, l'année où on finira par écouter le think tank citoyen qui s'échine à éviter un naufrage algérien sous la barre des 10 milliards de dollars de réserve de change ? Cela aussi personne ne le croit.


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