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Menace du wali, défi des coupeurs et supplice des citoyens
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2018

Hier, aux premières heures de la matinée, un groupe d'habitants du village Tamda, relevant de la commune de Oued Ghir, sont descendus vers la RN12 pour la fermer à la circulation au niveau du sens unique d'El Kseur. Impossible de joindre la ville de Béjaïa et toute la région est via cet axe.
Ni même d'en sortir. La RN12 a été barricadée dans les deux sens. Pire, le rail aussi a été coupé à la circulation. Une autre journée infernale pour les milliers d'automobilistes et les usagers de la route qui, comme chaque année, boivent le calice jusqu'à la lie.
Les routes de Béjaïa sont systématiquement fermées à la circulation par des groupes d'habitants qui infligent à leurs concitoyens les pires supplices, et cela dure depuis des années et c'est encore plus insupportable par ces temps de canicule. Les tristes scènes de pauvres voyageurs qui traînent leurs bagages et leur misère, en quittant les bus immobilisés par les barricades, sont de plus en plus banales mais restent déplorables.
On bat le pavé chaud sur de longues distances pour espérer trouver un autre moyen de transport, incertain, de l'autre côté de la route. Dans le défilé des victimes, des femmes et des enfants, des vieux et des malades. Le phénomène, qui est allé crescendo, est récurrent.
Il est déjà vieux de presqu'une vingtaine d'années, lorsque, dans le feu des tristes événements du Printemps noir de 2001, les manifestants fermaient les routes pour crier la douleur profonde de toute la population. Le contexte était tragique, presque un climat de guerre. Les mobiles des fermetures sont aujourd'hui tout autres.
Laxisme de l'état
Hier, les habitants de Tamda ont revendiqué l'aménagement du passage à niveau se trouvant à l'entrée du tunnel vert, en allant vers El Kseur, en réaction à un accident survenu la veille à ce même endroit, où un train de voyageurs a percuté deux jeunes personnes qui s'en sont, heureusement, sorties avec des blessures.
Dans la foulée de leur action inattendue, les habitants de Tamda ont exigé aussi le désherbage des lieux et le bitumage de la route qui va vers leur village. Au moment de l'accident, le train a été pris pour cible par des personnes en colère. «Nous avons eu la peur de notre vie. Ils ont attaqué le train à coups de pierres empêchant tout le monde de sortir.
Les enfants criaient et pleuraient. Tout le monde a paniqué. Ils nous ont mis en danger. Quel que soit le problème, ce n'est pas le train qui est le fautif, mais celui qui traverse sans faire attention. Ce n'est pas au train de s'arrêter», témoigne une occupante du train. Pour les manifestants, l'Etat est démissionnaire. Ce qui n'est pas faux.
Le laxisme de l'Etat a encouragé l'amplification de ce phénomène qui se nourrit de la démission de l'administration. Par effet de contagion, la fermeture des axes routiers, et pas des moindres, est devenue «la solution» pour se faire entendre et parfois pour des doléances moins pesantes que celle relative à la prévention contre les accidents de train.
Tout récemment, des habitants de la ville de Béjaïa ont fermé la route pour dénoncer un voisin qui a surélevé, «illégalement», sa construction. On se souvient aussi que des travailleurs ont fermé une route nationale parce que non payés par leur employeur. La route est devenue ainsi le réceptacle des colères les plus inattendues et ses usagers le souffre-douleur des irascibles.
A chaque fermeture de route, son lot de récriminations dont la plus itérative est celle-ci, avec une pointe de défi : «Si vous êtes de vrais hommes allez fermer la wilaya ou le port !» Certains estiment que «la fermeture des routes est une culture de la wilaya de Béjaïa». «On est devenus la risée des autres wilayas», se désole un citoyen. «Où sont les autorités ?» s'interroge un autre.
«Wallah !»
Les autorités publiques, à part quelques menaces sans lendemain d'un wali, ont jusque-là observé un profil bas face au problème. Les walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya, interpellés plusieurs fois pour trouver «une solution», ont échoué à éviter ces fermetures. La situation est délicate pour eux.
Elle est telle que toute la précaution est prise pour éviter d'évoquer la force publique. Il y a dix jours, le wali par intérim, Toufik Mezhoud, a juré de ne plus dialoguer avec les coupeurs de route, rompant ainsi avec le dialogue d'apaisement. «Vous fermez les routes aux citoyens ? Alors, je ne vous reconnais plus», a-t-il réagi lors d'une visite de travail à Feraoun. «Wallah !
Désormais je ne recevrai plus personne qui ferme la route», a-t-il juré, deux fois, s'engageant dans un bras de fer avec les coupeurs de route. «C'est eux ou moi. S'ils le font pour accélérer mon départ, qu'ils le fassent», s'est-il emporté, dans une vidéo mise en ligne. Le wali par intérim était furieux contre des habitants d'Il Maten qui n'ont pas répondu à son appel au dialogue avec la condition préalable de ne pas fermer la RN26.
Les protestataires l'ont coupée à la circulation pendant deux jours, au niveau du village agricole, mettant en avant des revendications d'ordre social, qui demeurent toujours. A chacune de ces actions de rue, les manifestants se plaignent que l'administration n'ouvre pas les portes du dialogue.
Le bras de fer est désormais engagé entre le wali et les coupeurs de routes qui n'ont pas chômé, par des actions qui sonnent comme des bravades, depuis le serment de Toufik Mezhoud. Bien des axes routiers ont été barricadés autant sur la RN12 que sur les RN26, 24 et 9. «Un bon test pour le wali», commente un citoyen qui attend, comme beaucoup d'autres, de voir ce que pourra bien être la suite.
Le ras-le-bol tend à se généraliser et des langues se délient. «Je suis pour l'utilisation de la force publique pour garantir la liberté de circulation des citoyens», écrit, sur son compte Facebook, le député Braham Bennadji, qui informe avoir demandé, hier, au wali par intérim de «réquisitionner la force publique pour libérer la route».
Le député explique qu'il a reproché au gouvernement d'user de la force publique «exclusivement pour réprimer les cafés littéraires et les manifestations démocratiques et pacifiques».
La réquisition de la force publique comme ultime solution est évoquée à demi-voix autant par des citoyens que des élus, traduisant un sentiment de malaise qui empêche d'assumer cet éventuel recours. A l'APW, en tout cas, on n'exclut pas de voter une résolution qui demandera de franchir ce pas.


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