Attention, prenez garde, la SDE d'El Tarf (filiale Sonelgaz de l'Est) se fâche. Elle va couper le courant aux mauvais payeurs, car les créances de l'entreprise, qui ont atteint 28 milliards de centimes, menacent sérieusement ses équilibres financiers. La Compagnie du gaz et de l'électricité vient de rappeler dans un communiqué que la campagne «Tahssil» (recueillir) a débuté et qu'elle va «recourir aux procédures incontournables, à savoir les coupures en énergie, afin de recouvrer ses créances». Le communiqué précise que des administrations et collectivités locales, comprendre par là les communes, sont informées que faute de régler leurs redevances, elles seront privées d'énergie électrique. La direction régionale d'El Tarf a envoyé 70 avertissements aux administrations et 30 000, oui trente mille, aux entreprises et ménages. Un coup de semonce qui n'a rien de terrifiant. Il ne fait tressaillir personne, car il n'est pas le premier du genre. Les mauvais payeurs et autres fraudeurs s'en sont accommodés. Elle déplore une hausse des cas d'agression sur les ouvrages, équipements et réseaux d'électricité et de gaz. Sonelgaz, comme d'ailleurs l'Etat, n'est plus en mesure de mettre fin à ces situations de désordre qui ont pris de l'ampleur en reléguant des milliers d'utilisateurs dans l'informel. A commencer par l'Etat lui-même et ses services déconcentrés. Maintes fois, les techniciens de la SDE ont coupé le courant aux communes, par exemple, ou à une administration publique, avant de revenir ensuite le rétablir. Pour différentes raisons : injonction des tutelles, interventions, relations, arrangements, etc. C'est contre-productif pour la crédibilité des communiqués de la SDE. C'est comme le berger qui appelle au loup. La SDE rappelle encore qu'elle a usé de tous les bons procédés pour inculquer «la culture du paiement des factures» et qu'elle en a facilité les formalités avec le e-payement. Elle aurait fourni récemment à ses agences 5 TPE offerts par la BNA. Le communiqué ne souffle mot sur les innombrables coupures de courant dont se plaignent et souffrent les abonnés qui payent leurs factures rubis sur l'ongle.