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Israël en danger… de paix
Publié dans El Watan le 29 - 01 - 2009

Les remords tardifs de l'Occident par rapport à son antisémitisme avéré comme le procès contre Dreyfus en France (1894), les pogroms en Russie (1881-1906) et les horreurs du nazisme en Allemagne (1939-1945) ont trouvé, à la fin de la grande guerre, l'opportunité d'expérimenter une première thérapie.
Le rapport de forces, issu justement de cette confrontation et dont la composition du Conseil de sécurité de l'ONU en est la parfaite représentation à formaliser la création du premier Etat théocratique en 1948 dans des frontières dites vertes, les seules reconnues légalement à ce jour. Les Palestiniens subissent alors une première injustice de l'histoire en payant la facture nazie alors qu'ils n'ont aucune responsabilité dans le martyre des juifs d'Europe. Les peuples de la région également en subissent les mauvais effets, car la défaite des armées arabes, la nakbah, a servi d'alibi aux Etats pour étouffer les mouvements réformateurs naissants. Pour affirmer son alliance avec l'Occident et établir sa vocation à le représenter, Israël participe en 1956 à l'expédition armée franco-anglaise contre le canal de Suez. Les Américains étaient occupés dans le Golfe à pomper un pétrole — dont le coût de production était 5 fois moins cher qu'en Amérique — pour changer surtout la vie des gouvernants arabes qui apprendront à vivre la modernité, tout en enseignant la tradition aux enfants du peuple. Les Palestiniens paient cette fois-ci le prix de l'intrusion du pétrole dans la formation des décisions de la politique étrangère arabe.
C'est la guerre de six heures en juin 1967 appelée injustement la guerre de Six jours, planifiée par Israël pour modifier fondamentalement l'équilibre des forces dans la région qui constituera un des maillons fondateurs de cette nouvelle alliance stratégique dans la confrontation Est-Ouest. Malheureusement, même la guerre froide n'avait pas servi la cause palestinienne, car ses soutiens arabes les plus fermes, comme l'Algérie, l'Egypte, l'Irak, la Syrie la Libye ou l'ex-Yémen du Sud, n'avaient parfois d'autre choix que de soutenir Moscou contre l'ex-puissance coloniale ou parce que l'Occident était l'allié de l'adversaire, Israël. Cette fois, les Palestiniens paient le prix d'une confrontation idéologique planétaire dont ils deviendront jusqu'en 1990 et malgré eux le véritable fusible et en subiront les dommages collatéraux. Le soutien occidental à Israël est prétendument justifié par sa sécurité, ce qui l'a autorisé à s'arroger un droit de guerre permanent. L'argument ne résiste pas à la réalité, car les Etats voisins arabes n'ont pas tiré une seule cartouche depuis la guerre d'octobre 1973 dont les objectifs militaires étaient d'ailleurs limités à la récupération du Golan et d'une partie du Sinaï. Boumediène, qui avait payé cash — avec une générosité pour le moins précipitée — la facture de 200 millions de dollars pour couvrir les frais de l'effort de guerre des armées égyptienne et syrienne en armement russe moderne dont notre propre armée n'en disposait pas. Les Etats engagés lui ont fait croire que cette offensive était totale et qu'elle visait à libérer Jérusalem et à affranchir les armées arabes de leur complexe d'infériorité.
Il s'est produit tout le contraire. Les Accords de Camp David en septembre 1978 ont servi l'Egypte, lui ont conféré un statut d'interlocuteur privilégié de l'Occident et divisé les Arabes. Israël a obtenu la paix et la terre alors que le droit préconise la paix contre la restitution des territoires à leurs propriétaires légitimes les Palestiniens. Trente-cinq ans plus tard, ni le Hezbollah, dont la témérité aura coûté 6 milliards de dollars à un Liban convalescent ni l'organisation embryonnaire du gouvernement élu de Hamas ne menacent réellement la sécurité d'Israël. Tout le monde le sait et les intéressés en premier lieu, pas plus d'ailleurs que l'Iran, transformé pour l'occasion en épouvantail, ne représente une menace sérieuse. Car, même s'il venait à développer sa propre capacité nucléaire, il ne prendra pas le risque de faire une guerre même conventionnelle à la place des arabes, auxquels il dispute le leadership régional. Très pragmatiques, les Iraniens mesurent surtout les conséquences d'une riposte d'Israël dotée de plus de deux cents ogives nucléaires et soutenue inconditionnellement par les puissances occidentales. L'alignement sur Israël est par ailleurs souvent présenté aux opinions publiques occidentales comme un soutien à une démocratie amie cernée de dictatures hostiles. En fait, son image positive est essentiellement le résultat des efforts du lobby pro-israélien, plus riche, plus organisé et plus actif que le lobby arabe et au sentiment répandu, surtout aux USA, qu'Israël et l'Occident appartiennent à la même culture judéo-chrétienne. Cette filiation lui a conféré une impunité dont elle use et abuse, jusqu'à en faire la matrice du sentiment anti-occidental dans nos sociétés.
S'il est vrai que chaque démonstration d'arrogance d'Israël participe à la militarisation, à son image des systèmes politiques arabes et divise davantage leurs dirigeants, il n'en est pas de même des opinions publiques du monde musulman qui ont pris la mesure de l'impuissance ou de la faiblesse de leurs Etats et forment une sorte d'union sacrée pour préserver leur dignité. Leurs réactions spontanées et citoyennes, tout en étant nouvelles, n'en sont pas moins réelles et, dans beaucoup de cas, récupérées et capitalisées par les forces politiques les plus radicales. Une fois couplées aux motifs d'insatisfaction internes, ces forces seront le meilleur argument d'Israël pour nous présenter à un Occident prédisposé aux préjugés comme des nations hostiles à ses valeurs. Logique implacable, récurrente et tellement conforme au confort intellectuel dans lequel s'est installée la pensée, les tenants du « the West and the rest ». Ghaza a renseigné sur la persistance du parti pris des puissances occidentales de leur gouvernants, médias et autres faiseurs d'opinion et donne raison, à ce titre, aux plus sceptiques d'entre nous sur la volonté des USA et la capacité de l'Europe à amener Israël à admettre que la création d'un Etat palestinien, la seule solution politique à la crise du Moyen-Orient. Cette inconscience stratégique des USA soutenue par la solidarité subalterne de l'Europe ont déjà produit déjà leurs premiers effets en dépouillant le projet euroméditerranéen de sa substance et les initiatives américaines pour le Moyen-Orient du peu de crédibilité qui leur restait après l'invasion de l'Irak. De même qu'Israël aura réussi une fois de plus à différer la convivialité entre chrétiens et musulmans, réactivée à marche forcée après les attentats contre New York, Madrid et Londres. Les Palestiniens risquent d'être pour encore longtemps la représentation douloureuse des contradictions d'un monde arabe anachronique et sans poids dans la production de valeurs matérielles et immatérielles universelles. Ils sont les seuls à le ressentir aussi profondément, car les Arabes, qui ne se consolent pas encore de la chute de Grenade, n'ont pas conscience d'avoir déjà perdu El Qods. Si la morale commande de soutenir le faible, le monde devrait prendre la défense des adversaires d'Israël : les Palestiniens, peuple de toutes les légitimités.


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