Les investissements générateurs de postes d'emploi et de richesse ne sont pas encouragés dans la wilaya de Bouira. Si ce n'est pas le problème du foncier, ce sont les entraves bureaucratiques et le manque d'engagement des pouvoirs publics qui sapent toute initiative, notamment privée. C'est l'exemple du projet d'une laiterie d'une capacité de production de 40 000 litres par jour à Toughza, dans la commune de Chorfa, à 45 km à l'est de la wilaya de Bouira. Son propriétaire, Akil Moussa, a investi plus de 100 millions de dinars pour asseoir son projet, qui demeure bloqué depuis près de 3 ans. «En 2016, j'ai eu une autorisation d'exploitation. Toutes les installations étaient prêtes pour entrer en production. Cependant, ma demande faite après de l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL), en 2015, pour l'obtention d'un quota de poudre de lait, n'a à ce jour pas eu de réponse», explique notre interlocuteur, qui fait savoir que la mise en service de son usine générera plus d'une centaine de postes d'emploi directs et indirects. «J'avais aussi projeté de me lancer dans l'élevage bovin de production laitière avec les agriculteurs locaux. Malheureusement, j'ai tout dépensé dans les installations de la laiterie qui commencent à se dégrader», regrette l'entrepreneur qui dit avoir frappé à toutes les portes pour débloquer la situation, en vain. La wilaya de Bouira, qui ne dispose que de 2 mini-laiteries, n'arrive pas à subvenir aux besoins de la population locale en la matière. Elles ne produisent que 30 000 litres de lait par jour. Or, les besoins quotidiens de la wilaya s'élèvent à 230 000 litres. Le déficit de 200 000 litres est comblé par les laiteries des wilayas de Béjaïa, Boumerdès et Tizi Ouzou. La pénurie du lait en sachet est devenue récurrente, notamment au chef-lieu de la wilaya. Les consommateurs se plaignent aussi de la mauvaise qualité du lait mis en vente.