Le chanteur sétois, Djamel Djenidi, a enregistré une Marseillaise d'un nouveau style sur un air rappelant Georges Brassens. Il est splendidement accompagné à la guitare classique par Pierre Bernon d'Ambrosio. Le texte évoque la situation des migrants, avec l'idée qu'au pays de la devise «Liberté Egalité Fraternité», l'humanité doit être le maître-mot de l'assistance : «Nous sommes les enfants de France pays de la fraternité /Ceux qui souffrent de la tyrannie /Viennent chercher la liberté Viennent chercher la liberté /Entendez-vous dans nos campagnes /Leurs chants d'espoir et d'amitié /Ils viennent jusque dans nos bras/ Avec leur enfants et leurs compagnes /Aux guitares citoyens /Ouvrez vos partitions /Chantons, chantons /Qu'un chant d'amour Accueille nos migrants / Amour sacré de la justice /Et des droits de l'humanité /Liberté, liberté chérie /Combats avec tes défenseurs /Combats avec tes défenseurs /Réveillez-vous peuple de France /Ouvrez les bras aux opprimés /Ouvrez la porte aux réfugiés /A ceux qui n'ont pas eu de chance/ Aux larmes citoyens /Un peu de compassion/ Chantons chantons /Qu'un chant d'amour/Accueille ces pauvres gens.» L'Algérien Djamel Djenidi est arrivé à la chanson à l'âge de la retraite, il y a plus de cinq ans, via des interprétations à la sensibilité à fleur de peau des chansons de Brassens, son compatriote sétois. Des chansons en version chaâbi algérois. En novembre 2013, nous en avions rendu compte dans El Watan. Reprendre La Marseillaise à la manière de Brassens, c'est pour lui un peu rendre hommage au chanteur qui ne s'embarrassait pas de mots pour dénoncer les injustices et les travers d'une France qu'il houspillait avec amour et insistance, un pays qui oublie les Lumières. Ce vrai message de paix véhiculé par cette Marseillaise bien sentie, bien au-delà des frontières hexagonales, redonne sa profondeur historique à ce chant révolutionnaire adopté jadis sur plusieurs continents, à commencer par les Russes en 1917.