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«Le Moyent-Orient, lanterne rouge de la liberté de la presse»
Publié dans El Watan le 23 - 03 - 2005

Rongés par la corruption, affectés par la crise économique et sous le joug des pouvoirs autoritaires et répressifs, les pays arabes sont encore loin de figurer parmi les pays où la situation de la liberté de la presse est jugée honorable.
Exception faite pour les monarchies du Golfe (Koweït, Oman, les Emirats arabes unis, Bahreïn et Qatar), où les médias connaissent une relative liberté de ton, les pays du Maghreb, à considérer le rapport annuel 2004 élaboré par Reporters sans frontières (RSF), vivent une période transitive plutôt positive, évoluant néanmoins en dents de scie.
C'est le cas du Maroc qui fait, avec Bahreïn et Qatar, partie des trois pays cités en exemple par les Etats-Unis d'Amérique pour leur ouverture politique.
Fluctuante dans les pays comme l'Algérie, où la presse est, notamment depuis la dernière élection présidentielle, dans le collimateur du Pouvoir en place – harcèlement multiforme : poursuites judiciaires, condamnations, intimidations, subterfuges financiers et commerciaux comme moyen de mise au pas des journaux licencieux ; la Tunisie, où la fin annoncée du monopole d'Etat sur les ondes hertziennes s'est avérée n'être en réalité que de la poudre aux yeux – en dit long sur la situation des droits de l'homme dans ce pays ; ou encore la Libye, où la presse est littéralement aux ordres du colonel Kaddhafi, la liberté de la presse au Maghreb relève encore de l'utopie.
Pour les pays du Moyen-Orient, à l'instar du Liban, rapporte RSF, les acquis démocratiques consacrant la liberté de la presse dans ce pays connaissent un déclin inquiétant. Situation qui fait dire aux observateurs que «le Moyen-Orient fait figure aujourd'hui de lanterne rouge de la liberté de la presse» et «qu'être journalistes dans ces pays se résume à respecter les lignes rouges tracées par les Pouvoirs en place». L'absence de médias indépendants, l'autocensure des professionnels de l'information et l'étouffement de la presse par les régimes autoritaires et répressifs sont autant d'indices permettant d'établir un état des lieux qui augure mal de l'avenir des médias. Même le Liban, reprend RSF, a perdu sa spécificité d'«oasis de liberté du monde arabe».
Censure et autocensure
En effet, après une sombre année 2002, la situation de la liberté de la presse s'est davantage dégradée en 2003 : poursuites judiciaires infondées plus l'attentat contre une chaîne de télévision ont ainsi induit au déclassement du Liban. La constance reste l'attribut des pays du Golfe. C'est le cas des Emirats arabes unis qui offrent un espace de liberté certain pour les médias locaux, mais également étrangers. «Sans empêcher totalement le débat, un fort contrôle social et politique encourage pourtant l'autocensure. Bien que la télévision d'Etat couvre l'actualité internationale avec professionnalisme et une relative indépendance éditoriale», écrit RSF. Toutefois, Dubaï, qui abrite depuis janvier 2001 Media City, une entreprise de presse qui accueille plus de 700 entreprises de presse, de radio et de télévision (CNN et la chaîne satellite Al Arabiya à capitaux saoudiens, koweïtiens et libanais et principale concurrente d'Al Jazeera) reste représentative de la volonté des dirigeants à aller dans le sens d'une réelle «démocratisation» des médias. En témoigne le code de déontologie présenté par le ministre de l'Information, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahayan, à l'occasion de son discours inaugural du sommet des médias arabes à Dubaï. Ce projet pilote enjoint les médias à «l'impartialité et au respect de la vie privée». Malheureusement, la politique intérieure continue d'être, en dépit de cette avancée notable, en proie à l'autocensure.
C'est également le cas du Qatar dont la nouvelle Constitution, adoptée en 2003, prévoit la séparation des pouvoirs et garantit dans ses articles 47 et 48 la liberté d'expression et celle de la presse, mais où la chaîne d'information continue Al Jazeera – dont l'audience est estimée à plus de 35 millions de téléspectateurs – pourtant jouissant d'une liberté de ton – surtout pour ce qui est du traitement de l'actualité internationale – et d'une indépendance plus qu'enviable est interdite de toute critique de la famille Al Thani !
La Syrie, pour sa part, figure de fait parmi les pays où la presse continue à subir sans relâche le joug du Pouvoir en place.
Pas de presse qu'officielle – ni radios ni télévisions privées -, même internet n'échappe pas à la censure. L'appel des intellectuels syriens pour l'instauration de la liberté d'expression adressé à Bachar El Assad en 2003, évoque RSF, a fait dire à ce dernier que la priorité allait à l'ouverture économique et non pas aux réformes politiques. La liberté de la presse en Egypte n'est pas plus reluisante. Officiellement interdite par la Constitution sauf en cas d'état d'urgence, la censure est pratiquée depuis la reconduction de ce dernier suite aux multiples manifestations contre la guerre en Irak. La consigne de ne pas porter atteinte aux relations avec Washington émanant du Pouvoir avait fait réagir les chroniqueurs d'Al Ahram qui avaient publiquement exprimé leur désaccord avec le chef de l'Etat égyptien. S'en suivirent de multiples interpellations. Par ailleurs, «les journaux d'Etat en Egypte sont l'apanage du Pouvoir et les groupes de presse gouvernementaux sont les seuls à disposer d'imprimeries, et la quasi-totalité des journaux privés en sont tributaires». L'Arabie Saoudite, où le contrôle et la censure stricte des médias sont monnaie courante en dépit des réformes politiques en vue, n'a pas empêché la création de la chaîne Al Arabiya, qui ne doit son «salut» qu'à la volonté des pouvoirs saoudiens de contrecarrer l'«irrévérencieuse» Al Jazeera. Pour ce qui est des autres pays comme la Jordanie, le Yémen, les territoires placés sous l'autorité palestinienne ou encore la Mauritanie plus à l'ouest, il faut savoir que les médias connaissent une situation quasi identique.
En outre, si le 17e sommet de la Ligue arabe se veut réformateur, voire unificateur, consacrant les libertés dans le monde arabe, le ton est, aux dernières nouvelles, donné par les journalistes irakiens bravant la violence au quotidien, qui, le 18 février dernier, se sont unis pour demander «la fin de la violence et un nouveau départ pour la liberté de la presse» à travers un programme d'action visant à créer une nouvelle organisation pour combattre la violence contre les médias. Le groupe consultatif national des journalistes irakiens a demandé l'élimination de toutes les menaces de violence à l'encontre des journalistes. Ce qui a fait dire au secrétaire général de la FIJ, Aidan White, qu'il s'agit d'«un puissant appel en faveur d'un nouveau départ pour la liberté de la presse en Irak. Si nos confrères irakiens réussissent, ce sera le signal d'un changement positif non seulement pour le journalisme en Irak, mais pour les médias à travers l'ensemble du monde arabe».


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