La nouvelle image de cette entreprise, telle que conçue par son acquéreur, en l'occurrence le renommé homme d'affaires Issaâd Rebrab, est plus que distinguée pour montrer la privatisation sous un autre visage : celui où le volet social prend une part de lion au chapitre des objectifs de l'entreprise. Le pionnier de l'agroalimentaire, Cevital, prévoit, en fait, dans son programme de relance de l'unité EMAG Lala Khedidja un véritable plan de développement d'une partie de la région d'Agouni Gueghrane. Selon le directeur de cette nouvelle entité économique, M. Boumali, plusieurs actions sont prévues au profit de la population locale. En premier lieu, il y a les trois hangars de l'ancienne entreprise dont l'acquéreur a prévu la cession à la commune pour la réalisation d'un centre de formation professionnelle. D'autre part, le nouveau propriétaire a projeté la réalisation de deux lignes d'alimentation en gaz de ville, l'une pour les besoins de l'usine et l'autre destinée aux riverains ainsi que le nouveau chemin communal que Cevital a réalisé à sa charge et dont le coût est estimé à 80 millions de dinars. Au chapitre de l'emploi, l'EMAG Lala Khedidja prévoit la création de 300 postes directs, 700 autres postes indirects et la priorité sera donnée aux candidats locaux, particulièrement ceux relevant des familles propriétaires des terrains cédés au nouveau site de l'entreprise. Pour ce qui est de la relance de cette unité, Cevital compte reconfigurer complètement le visage de l'ancienne entité de l'Entreprise touristique de Kabylie (ETK). Acquise dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques en difficulté, pour un montant de 400 millions de dinars, le groupe de Issaâd Rebrab, «prévoit pour la relance de la nouvelle EMAG Lala Khedidja un investissement de 2,5 milliards de dinars, sans compter la flotte de transport, mais qui sera largement dépassé», selon M. Boumali. Pour la réalisation du nouveau site de l'entreprise, Cevital a acquis un terrain de 13 hectares, composé de 19 parcelles acquises auprès des particuliers à raison de 350 DA/m2. Pour ce qui est de la production, la nouvelle EMAG Lala Khedidja, dont la date d'entrée en activité est prévue pour mars 2006, a élargi sa gamme de produits en se consacrant désormais à la production de l'eau minérale, l'eau gazeuse et des boissons gazeuses aromatisées. Les nouveaux équipements de l'entreprise, d'une haute technologie d'origine européenne et dont il ne reste actuellement que l'installation, permettront aussi un large renforcement de la capacité de production. Alors qu'elle n'était que de 4000 bouteilles par heure sous la tutelle de l'ETK, la capacité théorique de l'entreprise passera à 150 000 bouteilles/heure. Au niveau de la source de Tinzar, coulant de l'immense Djurdjura et qui alimente l'entreprise, de nouveaux forages sont en cours. Ces derniers «permettront la régulation du débit d'eau qui est de 10 à 12 litres/seconde en été et de 100 à 150 litres/seconde en hiver», expliquera M. Boumali. En matière de chiffres financiers, le plan d'action de l'EMAG Lala Khedidja promet d'être l'une des révélations de l'investissement privé en Algérie. En fait, l'entreprise mise sur un chiffre d'affaires de 7 milliards de dinars annuels. En termes de droits de concession de la source, l'entreprise paie 370 millions de dinars annuellement, ajouter à cela quelque 100 millions DA/an de taxes diverses dont bénéficiera la commune d'Agouni Gueghrane et autre 1,2 milliard de dinars de TVA. Toutefois, il est à noter que ce vaste investissement est réalisé dans sa totalité sur fonds propres de Cevital, selon M. Boumali qui précisera encore : «Nous n'avons bénéficié d'aucun avantage spécial outre ceux que permet la loi, en termes de fiscalité notamment.» Pour le consommateur, le premier responsable de l'entreprise précise : «Sur le plan physico-chimique, nous promettons un produit d'une qualité meilleure, mais sur le plan bactériologique, pour l'heure actuelle, nous ne pouvons pas juger une source qui n'est pas protégée depuis une année.» Donc, la protection de cette source se fera au moment où l'entreprise entamera son exploitation. A cet égard, il est utile de préciser que l'EMAG Lala Khedidja a cessé son activité depuis sa privatisation, au mois d'août 2004. Outre la qualité du produit, la réputée eau minérale Lala Khedidja connaîtra également un changement sur le plan de l'emballage puisqu'elle sera désormais conditionnée dans des bouteilles en PHD au lieu du PVC. Pour la commercialisation, M. Boumali a fait savoir que des points de représentation et de dépôt sont déjà installés dans 35 wilayas d'une manière qui permettra de couvrir tout le territoire national. L'exportation demeure elle aussi cet autre objectif commercial que vise l'entreprise, a conclu M. Boumali.
