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Les artistes persécutés au nord-Pakistan : Fuir la vallée pour Karachi
Publié dans El Watan le 10 - 03 - 2009

Dans la jungle d'un bidonville de Karachi, le grand port du sud du Pakistan, Mohammad Shahid survit en peignant des oiseaux, des fleurs et des portraits sur des minibus. Il espère ne jamais revivre la terreur qui s'est abattue sur la vallée de Swat.
Shahid a fui les prairies et les somptueuses montagnes de sa terre natale, une vallée de l'Himalaya dans le nord-ouest du Pakistan, devenue, depuis presque deux ans, le royaume d'un groupe de talibans qui veut y faire régner la charia. Ce peintre de 45 ans s'est résigné à ce choix douloureux après avoir été menacé par des hommes de main des talibans armés, qui ont fait irruption un jour dans son studio. « Ils m'ont frappé et m'ont insulté pour mes activités qui, disaient-ils, sont interdites par la religion ». « A partir de maintenant, ne peignez plus des êtres vivants » ont-ils dit, « sans quoi le châtiment sera terrible ». Shahid a pris alors le bus pour Karachi avec sa femme et ses quatre enfants. « C'était le seul moyen de survivre, pour moi et pour ma famille ». Rien ne le convaincra de rentrer, surtout pas la fragile trêve tout juste négociée entre les autorités et les islamistes. « Je suis un artiste. Que ferais-je si je rentrais dans ces conditions ? Les talibans vont continuer à contrôler la région et ne permettront pas à des gens comme nous de travailler. » Dans la vallée de Swat, toute manifestation jugée « non islamique » a été interdite. Des opposants ont été égorgés, plus de 120 écoles de filles détruites. Shahid vivait confortablement en peignant des paysages, des oiseaux, des portraits de vedettes de cinéma indiennes et pakistanaises, très appréciés des touristes dans cette vallée à l'ancienne tradition d'accueil et de tolérance. Mais à l'arrivée des islamistes, les touristes ont fui et la vie des artistes est devenue un enfer.
Shabana, une danseuse qui avait ignoré les avertissements, a été kidnappée et son corps criblé de balles retrouvé en décembre sur un rond-point de Mingora, la principale ville de la vallée. Les uns après les autres, artistes, danseurs et chanteurs ont fui vers Karachi, Lahore ou Islamabad. A une centaine de kilomètres de la vallée de Swat, la grande ville de Peshawar est, elle aussi, gagnée par les violences islamistes. Nishtar Hall, le seul théâtre, est fermé depuis six ans. Les artistes sont eux aussi visés, comme Alam Mujahid, un célèbre comédien enlevé en janvier, relâché cinq jours plus tard à la seule condition qu'il renonce à ses activités. Haroon Bacha, un chanteur connu, a fui la ville voisine de Swabi pour les Etats-Unis. « J'ai commencé à recevoir des menaces de mort des talibans il y a un an. On m'a dit d'arrêter de chanter. Il y avait des lettres, des coups de téléphone. Ils venaient chez moi », témoigne-t-il dans un courrier électronique. Dans toute la région, les magasins de musique et de vidéo, les cafés internet, les barbiers qui rasent les hommes sont la cible d'attentats. La plupart ont fermé. Tout récemment, un mausolée abritant la tombe d'un poète mystique du XVIIe siècle, Rehman Baba, a été soufflé par plusieurs bombes. Tous ceux qui ont fui sont hantés par le souvenir des violences, comme Hashim Khan, un ouvrier de la vallée de Swat réfugié à Karachi.


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