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Approches économiques
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2006

Les sciences économiques sont donc une science humaine qui prennent naissance dans l'individu et prennent forme dans la société. Par conséquent, pouvons-nous séparer ou isoler cette portion humaine du reste de l'homme en tant qu'individu, mais aussi, en tant qu'élément dans la société ? Mais encore, est-ce que les sciences économiques reposent sur des théories immuables ?
Les économistes ont trouvé des difficultés à faire une théorie de référence, ce qui a permis l'émergence de plusieurs courants de pensées. Certes, les sciences économiques, à l'instar des autres sciences, ont leurs propres lois, à titre d'exemple la loi du profit ou celle de l'utilité marginale, mais la réalité économique est intimement liée à d'autres réalités humaines qui font que la compréhension ou l'explication d'un phénomène économique ne peut se trouver par le simple usage d'une loi ou d'une théorie. Autrement dit, nous pouvons expliquer un phénomène économique par des aspects sociaux, psychologiques, politiques ou encore moraux. Sinon, comment pouvons-nous expliquer, à titre d'exemple, le protectionnisme adopté par les Etats-Unis, mais aussi par les pays occidentaux, eux qui prônent et recommandent le libéralisme pour les pays en voie de développement ? Ça sonne faux ! Mais aussi, comment expliquer que la concurrence parfaite est loin d'être une réalité, et qu'elle n'existe que dans la littérature ?
Autant de questions qui montrent que les théories économiques ne sont pas adoptées dans la réalité, tel qu'elles ont été élaborées par des penseurs ou des chercheurs et cela peut s'expliquer par le faite que ces mêmes théories restent limitées car ne peuvent contenir toute la complexité qui fait cette même réalité.
Par ailleurs, les théories en sciences économiques ne suivent pas exactement les mêmes règles et les mêmes «logiques» qui s'appliquent en sciences exactes. Loin de là. Les démonstrations en économie s'appuient sur des raisonnements ayant la force de persuasion, mais qui ne sauraient être immuables : il suffit de partir d'une autre définition, d'un autre axiome, peut-être d'une autre société ou encore rajouter d'autres aspects à la problématique (…). Enfin, construire un autre raisonnement pour proposer une démonstration qui ne saurait être immuable à son tour, en vain.
Parfois, c'est l'incompréhension qui s'impose tel un roc et s'interpose comme un obstacle à l'évolution de la pensée et du raisonnement. Nous rappelons que les classiques en économie ont parfois avoué leurs limites à comprendre ou à expliquer un phénomène économique.
A titre d'exemple, Adam Smith, ainsi que Ricardo, qui ont reconnu les difficultés pour expliquer la notion de la valeur qui se trouve pourtant au centre des préoccupations économiques.
Enfin, il faut noter que cette forte interdépendance entre les sciences économiques et les autres sciences sociales a été soulevée par les institutionnalistes qui se sont appuyés sur une démarche pragmatique qui ambitionne de contenir la complexité de la réalité tel qu'elle se présente. Ce courent de pensée a placé le comportement humain au centre de la réflexion économique. De ce point de vue les institutionnalistes ont remis en cause le comportement rationnel et optimal dans le comportement faisant intégrer dans l'analyse des connaissances sociologiques et psychologiques.
Il apparaît ainsi que les difficultés qui se posent aux sciences économiques ne datent pas d'hier, mais de plus, continuent à se compliquer davantage avec la mondialisation qui veut s'imposer coûte que coûte en prenant comme argument des raisonnements économiques – souvent théoriques -, qui veulent séduire ou s'imposer par le fait qu'elles soient dominantes ou «justes», alors, qu'il est difficile de prétendre détenir la vérité.
Dans cette valse nous avons tenté de mettre en évidence quelques difficultés liées aux sciences économiques qui ont permis d'ailleurs de faire évoluer la pensée économique.
Par ailleurs, pouvons-nous considérer que les sociétés des pays développés sont similaires et se ressemblent à celles des pays en voie de développement ? Nous partons de l'hypothèse que ces deux sociétés ne se ressemblent pas.
Par cette différence nous voulons insinuer que le comportement individuel et social est aussi différent. Si vous admettez que cette hypothèse est valable, alors posons-nous la question suivante : est-il raisonnable d'adopter des théories pour comprendre et expliquer les problèmes de nos sociétés, alors qu'elles ont été pensées dans des sociétés différentes ? Si c'est le cas, nous aurions admis que les sciences économiques sont invariables et immuables telle que la loi fondamentale de la dynamique ou encore celle de Pythagore, pour ne citer que ces deux-là. Or, ce n'est pas le cas. Et même si les sciences économiques prennent aujourd'hui la forme de modèles mathématiques souvent sophistiqués, et peut-être, sinon souvent sans utilité, les sciences économiques resteront sans aucun doute des sciences humaines qui interpellent la pensée en priorité.
Ainsi, les théories économiques ne sont pas tout à fait fausses, elles ne sont pas tout à fait vraies aussi : elles sont liées à des considérations spatiales, temporelles mais aussi personnelles liées aux individualités du chercheur et donc aux spécificités de la société dans laquelle il a vécu, lesquelles ne sont pas forcement similaires entre les pays développés et les pays en voie de développement !
Enfin, si nous abordons brièvement la question de la gestion économique en Algérie, nous devons rappeler que l'économie algérienne était excessivement soumise à l'idéologie de l'Etat, au point où la gestion économique était facultative ou marginalisée. Il est vrai que nous ne pouvons séparer l'économie de l'idéologie, mais, sans pour autant porter atteinte aux mécanismes économiques qui sont la source de création de richesses.
Nous connaissons les résultats de cette forme de gestion sur les secteurs économiques. Par la suite, nous avons tout simplement subi les politiques d'ajustement structurel qui se sont imposées. Celles-ci se préoccupent de la gestion financière sans tenir compte des problèmes économiques et de leurs répercussions sociologiques. Mais, aujourd'hui, la situation est différente, et nous devons apprendre à penser des théories, et des approches économiques qui tiennent compte des spécificités humaines, mais aussi historiques.
Ce sont peut-être des théories ou des approches spécifiques aux pays en voie de développement, mais qui peuvent contribuer à la connaissance universelle par des connaissances qui permettent de mieux comprendre et donc de mieux approcher les problèmes spécifiques des pays en voie de développement. Faut-il oser ? Si c'est la seule alternative, alors il faut !
L'auteur est :Enseignant universitaire


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