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Un Persan à la tête de la langue arabe
Publié dans El Watan le 29 - 03 - 2007

Le plus grand grammairien de la langue arabe porte le nom de Sibawayh, qui signifie en langue persane «senteur de pommes». Sa mère, le dorlotant dans son enfance, n'avait pas trouvé mieux que de le comparer à la senteur et à la saveur des pommiers en fleurs. Depuis, ce qualificatif devînt à tout jamais son petit nom et son nom patronymique à la fois. Quiconque a fait son apprentissage de la langue arabe a dû, obligatoirement, emprunter ce sens giratoire, celui de Sibawayh. En effet, tout ce qui a trait aux règles de grammaire, de l'école de Bassora ou de celle de Koufa, à la syntaxe et, bien sûr, aux différentes formes stylistiques, prend sa source dans l'œuvre de ce logicien exceptionnel.
Enfant, Sibawayh (756-796) quitta sa Perse natale pour s'installer à Bassora, l'une des capitales de la culture classique. Il y fit ses classes en matière de langue et de grammaire arabes, surpassant ses propres maîtres dans l'étude du Saint Coran, de la tradition du Prophète et des grandes œuvres littéraires depuis l'époque préislamique. Hammad, le célèbre chroniqueur de la langue arabe et, surtout, Al Khalil Ibn Ahmad, le codificateur de la métrique arabe, furent ses principaux instructeurs dans l'art de combiner des règles logiques pour une langue, bien que classique déjà, nécessitait un corpus grammatical commun à tout le monde. Tout jeune donc, il fit sensation parmi ses pairs, devenant ainsi le leader de la fameuse école grammaticale de Bassora. Un calife de la dynastie abbasside, relevant les fautes grammaires commises dans son entourage direct s'exclama ainsi : «Apprenez la langue arabe auprès des Persans !»
Auteur d'un seul livre, et quel livre ! A l'image de Ferdinand de Saussure, disparu en 1916, avant la publication de son fameux livre Cours de linguistique générale, ce sont les propres élèves de Sibawayh qui rassemblèrent les chapitres de son enseignement, et c'est Al Akhfach, le grand grammairien qui devait lui succéder, qui avait eu l'idée de l'intituler Al Kitab. Chaque fois que le mot «kitab» venait à être prononcé par les lettrés, c'était pour désigner, soit le Saint Coran, c'est-à-dire «Kitab Allah», soit l'œuvre de Sibawayh. Certains zélés sont allés jusqu'à qualifier celui-ci de «Coran de la grammaire».
La grammaire arabe, n'est-elle pas, selon un orientaliste du XIXe siècle, un chef d'œuvre de logique ? C'est donc en logicien que Sibawayh entreprit de codifier les règles grammaticales de la langue, procédant ainsi par élimination tout en prenant appui sur tout ce qui a fait autorité en matière d'expression littéraire. La ville de Bassora, rivale de Koufa, s'ouvrait alors sur les nouvelles idées, surtout celles véhiculées par les Mutazilites, et le jeune persan, si pieux, si adonné à l'acquisition du savoir, s'était montré, à chaque fois, un rude adversaire, mais d'une grande probité intellectuelle, au point de se faire des rivaux qui le jalousaient à mort. De fait, les règles de la logique édictées par les tenants des idées scientifiques pourraient se révéler néfastes parfois, et n'avoir ainsi aucun impact positif sur leur comportement.
Al Kissaï, le grand représentant de l'école de Koufa, ne pouvait supporter ce rival qui, de surcroît, était d'origine persane. Il invita donc celui-ci à croiser le fer avec lui en présence du calife abbasside et devant les dignitaires de la ville de Baghdad.
Malicieusement échafaudé, le débat houleux qui devait s'ensuivre sur certaines questions d'ordre grammatical donnait déjà Sibawayh comme un inévitable perdant. En effet, Al Kissaï, profitant de la «naïveté» ou de la «probité» de son adversaire, déclara, faussement, que telle tournure grammaticale devrait avoir telle déclinaison, Sibawayh, rejetant le caractère sentencieux de l'argumentation, fit valoir une autre démonstration. C'est alors qu'Al Kissaï appela à sa rescousse des Bédouins, supposés être les tenants du véritable bon usage de la langue arabe. Ce jour-là, la logique fut mise au banc des accusés, et Sibawayh, outré par le comportement de son adversaire, reprit, la mort dans l'âme, le chemin de son pays d'origine. On dit qu'il mourut de chagrin en cours de route. En revanche, la senteur de la pomme est restée elle-même à travers les âges.


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