L'indispensable équilibre judiciaire et administratif    Sayoud met l'accent sur la performance des services publics et la qualité de vie des citoyens    Hidaoui appelle à se concentrer sur les activités axées vers les priorités de la jeunesse    Ouverture de l'année judiciaire à Mostaganem 10 937 affaires traitées durant l'année passée    L'Algérie à travers la dynamisation de l'espace euro-méditerranéen, un pont en direction de l'Afrique    Signature d'une convention de coopération entre la Cour suprême et la Direction générale des Douanes    Le MNA salue le leadership du Président Tebboune    Le MNA réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination    Colonies sionistes : Plainte, en France, contre Airbnb et Booking, accusés de favoriser le «tourisme d'occupation»    Où est passé le gardien M'bolhi ?    Le match que le MCO devait gagner...    Hammad : la numérisation du COA finalisée avant la fin de l'année 2025    Démantèlement d'une bande criminelle composée de trois suspects    Les villages agricoles socialistes se détériorent    Un mort et 2 blessés    « Hors garantie », Stephen King s'interroge sur son avenir d'écrivain    Un distributeur automatique de livres pour sauver la littérature locale    Les islamistes algériens ont perdu la bataille militaire mais gagné la guerre culturelle    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    L'Algérie convoque des talents évoluant en Europe pour la Coupe Arabe 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Evocation. Edmond Charlot
Publié dans El Watan le 19 - 04 - 2007

Deux films documentaires récents (2005 et 2007) et surtout deux ouvrages viennent de rappeler la grandeur de ce petit éditeur. Après avoir publié une bibliographie raisonnée et illustrée, Edmond Charlot, éditeur (Domens, mai 1995), Michel Puche préface une livre de Souvenirs d'Edmond Charlot, entretiens avec Jean-François Temple (Domens, février 2007), un poète du fonds et ami de Mohamed Racim.
Edmond Charlot est entré dans l'histoire des belles-lettres en «inventant» un certain… Albert Camus et toute une pléiade d'écrivains regroupés autour d'une hypothétique «Ecole d'Alger», un cénacle d'amis plus qu'un mouvement ou un courant littéraire. Dans ce sillage, il devient l'éditeur des lettres françaises en exil lorsque Paris était sous occupation allemande, en publiant notamment L'Armée des ombres (1943) du résistant Joseph Kessel ou les Pages de journal (1939-1941) (1944) du défaitiste André Gide.
Après 1945, Charlot jumela sa maison algéroise avec une autre parisienne, concurrençant sérieusement ses grandes consœurs, Gallimard et Grasset. Celles-ci étaient fort irritées par l'attribution de prestigieux prix littéraires (Renaudot, Femina) aux auteurs d'un confrère ayant eu l'audace de traverser la Méditerranée, avec en sus une prestigieuse revue littéraire, L'Arche.
Le parisianisme et les réticences bancaires finissent par étrangler Charlot qui, après un dépôt de bilan, revient à Alger en 1950 pour n'éditer que quelques ouvrages et ouvrir une nouvelle librairie doublée d'une galerie d'art.
Libéral pendant la guerre d'Algérie, sa librairie fut plastiquée par l'OAS à deux reprises en 1961 parce qu'il recevait son ami Himoud Brahimi * (lequel lui ramena un jour ses économies pour une éventuelle relance de la maison d'édition) et exposait Hacène Bénaboura*, grand Prix artistique de l'Algérie. Après l'indépendance, l'éditeur voulut poursuivre mais les autorités de l'époque le dissuadèrent, ayant opté pour une politique monopolistique du livre…
Il quitta l'Algérie en 1969, laissant une de ses parentes, Mme Charlot, diriger sa première librairie jusqu'au début des années 1990. Située au 2 bis, rue Hamani (ex-rue Charras), ce lieu de lecture n'a pas perdu de sa dénomination initiale, Les Vraies richesses, puisqu'il se métamorphosa — et c'est heureux de le souligner — en bibliothèque municipale. Jusque dans les années 1970, la pancarte qui ornait la vitrine était restée, enseignant sentencieusement ce qui suit : «Un homme qui lit en vaut deux.»
Dans cette minuscule librairie, Camus rédigea une partie de L'Etranger et on a vu défiler de grands auteurs, tels Saint-Exupéry qui, entre deux missions aériennes, acheva à Alger Le Petit Prince. Avisé, Charlot s'est très tôt intéressé aux écrivains algériens. Il publia les Chants berbères de Kabylie (1946) de Jean Amrouche (lequel joua un rôle considérable dans la gestion de l'entreprise et de la revue) ainsi que le premier roman de sa sœur, Marie-Louise Amrouche, Jacinthe noire (1947). L'éditeur reprocha à son ami Mouloud Feraoun de ne pas lui avoir soumis Le Fils du pauvre, objet d'une fin de non-recevoir de la part du seul Amrouche qui n'informa point Charlot. Toutefois, ce dernier commercialisa, sous son nouveau label, Rivages, le stock invendu du livre publié à compte d'auteur en France. Charlot faillit aussi publier le premier recueil poétique de Jean Sénac, Terre possible, et La Grande maison de Mohamed Dib, que seules les lancinantes contraintes financières empêchèrent. Sur la base de fines questions, l'éditeur relate avec pudeur et sérénité son itinéraire et ses pérégrinations autour de la Méditerranée (Algérie, Maroc, Turquie).
Vers la fin de sa vie, Charlot ouvrit une ultime librairie-maison d'édition à Pézenas (sud de la France), une ville-foire où l'obscur Jean-Baptiste Poquelin devint véritablement l'illustre Molière. Avec le grand âge, cet «homme qui attirait les livres» sans en devenir riche céda son fonds à Jean-Claude Domens, un autre passionné qui poursuit l'esprit méditerranéen, en éditant particulièrement l'œuvre de notre compatriote Arezki Métref (dix titres parus).
Himoud Brahimi, dit Momo, fut à la fois une grande figure et le chantre de La Casbah. Mohamed Zinet lui donna une consécration nationale et internationale en lui faisant jouer son propre rôle dans le film Tahia Ya Didou.
Hacène Bénaboura (1898-1960), peintre algérien, classé parmi les peintres naïfs. Ses œuvres ont été exposées le mois dernier au Musée national des Beaux-Arts d'Alger.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.