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Badajoz, Guernica et les autres horreurs
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2008

Elle vient enfin d'atterrir à l'institut Cervantès d'Alger après passage à Casablanca et Rabat au Maroc. Co-organisée avec la fondation Pablo Iglesias, cette exposition est présentée sous forme de 30 chroniques réparties sur dix-sept thèmes et accompagnée de projection de films dont le célèbre Ay Carmela ! de Carlos Saura. «Cette guerre a suscité beaucoup d'intérêts à travers le monde. De grands écrivains de l'époque et des journalistes se sont rendus en Espagne pour décrire ce qui se passait. Ce n'était pas une guerre locale, mais une guerre internationale. Les Italiens, les nazis allemands, les communistes russes sont tous intervenus dans le conflit.
L'Espagne était un champ de bataille pour tous», nous explique Carlos Santa Cecilia, commissaire de l'exposition. Il cite les américains Ernest Hemingway et John Dos Pasos, l'Anglais Georges Orwell, le Français Antoine de Saint-Exépury, le Suédois Barbro Alving, le Polonais Ksawery Pruszynski et le Portugais Mario Nevès. «Des auteurs qui ont recherché la vérité et rapporté des faits d'une guerre meurtrière», note-t-il. Certains, comme le Français Louis Delaprée, avaient souffert de la censure. Reporter à Paris-Soir, il n'avait jamais pu dénoncer la manipulation de ses «papiers», puisque l'avion qui le transportait en France en 1936 fut abattu. Mario Neves avait, dans le colonnes de Diario de Lisboa, révélé le massacre de Badajoz. En août 1936, les nationalistes avaient tué presque 4000 miliciens sur la place de Toros à Badajoz (400 km de Madrid).
La révélation de Mario Neves lui avait valu l'interdiction de ses articles. Dans le Chicago Tribune, Jay Allen avait eu moins de difficultés à décrire «la ville des horreurs», Badajoz. A cette époque, les Etats-Unis, qui sortaient à peine de la crise financière de 1929, n'avaient pas encore entendu les bruits de bottes qui allaient, plus tard, mettre l'Europe à feu et à sang (la Seconde Guerre mondiale a éclaté six mois après la fin des hostilités en Espagne). Les républicains avaient également commis plusieurs tueries contre les religieux (l'Eglise catholique avait rallié la cause des nationalistes) et les membres de familles riches. Le bombardement de la ville de Guernica en 1937, immortalisé par le peintre Pablo Picasso, dont une copie du célèbre tableau est présentée à l'exposition, annonçait déjà ce qui allait être la suite des évènements. Guernica avait été bombardée par la légion Condor allemande rien que pour tester des bombes incendiaires.
Dans le Times, George Steer, cité comme référence par les historiens, avait rapporté que le nombre de victimes avoisinait les 3000 à Guernica. L'Italie fasciste et l'Allemagne nazie étaient venues en appui aux troupes nationalistes du général Francisco Franco, devenu dictateur à la fin de la guerre. Franco avait étouffé l'Espagne par un règne terrifiant pendant 36 ans jusqu'à 1975, année de sa mort. Les nationalistes, un conglomérat de militaires, de monarchistes et de conservateurs, étaient hostiles aux républicains, formés, entre autres, de socialistes et d'anarchistes. Les républicains voulaient l'abolition de la monarchie et l'instauration de la démocratie parlementaire. L'écrivain John Dos Pasos, autant que Ernest Hemingway, avaient pris position pour les républicains. Dans la revue Esquire, Dos Pasos avait animé des chroniques sur le conflit dont un mémorable Room and bath at the Hotel Florida (chambre et bain à l'hôtel Florida).
L'auteur de ManhattanTransfer avait été fortement déçu par le comportement des belligérants et avait quitté les fronts. Ernest Hemingway avait, lui, profité du climat de la guerre pour écrire son célèbre Pour qui sonne le glas, publié en1940. Le canadien Pierre Van Paassen, reporter au Toronto Star, s'était lui engagé avec la fameuse colonne Durruti formée de combattants anarchistes alors que le suédois Barbro Alving dit Bang, du quotidien Dagens Nytheter, avec pris les armes aux côtés des Brigades internationales, constituées de volontaires venus de 50 pays, la plupart des militants de gauche. Trente-trois ans après la mort de Franco et trente-et-un ans après la loi d'amnistie, les Espagnols ont-ils oublié une guerre qui a fait plus de 400 000 morts ? «Il y a eu tellement de morts que les blessures ne sont pas encore cicatrisées, mais la page est tournée. Nous racontons la guerre désormais comme un fait d'histoire», tente de rassurer Carlos Santa Cecilia. Récemment, le juge Baltasar Garzon a décidé d'ouvrir une enquête sur les crimes et atrocités commis durant cette guerre d'Espagne et sous le règne franquiste. Les guerres finissent toujours par cracher leurs charniers…


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