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L'autocensure parlementaire
Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2008

L'Algérie du 1er novembre 1954, émancipatrice des peuples, et de la libération des pays africains sous le joug colonial français vient-elle, encore une fois, de marquer le pas,de se remettre en cause à travers les événements, et qui sont loin d'être anodins, de ce mois de novembre 2008? Nos parlementaires ont consommé le peu de crédibilité que leur accordait le citoyen algérien.
Mal élus, ne représentant même pas leur douar, arch ou clan, ils viennent de s'adonner à des jeux de mauvais goût. Privés de leurs droits et devoirs parlementaires par un Président qui n'a pas trouvé à sa mesure la loi fondamentale qui l'a hissé à la première fonction de la République, les parlementaires des deux chambres viennent de trahir au moins leur mission, puisque le peuple a majoritairement tourné le dos à leur élection (plus de 70% d'abstentions) en s'autocensurant par un vote à la majorité absolue d'un règlement leur interdisant de débattre d'un projet de loi (et quelle loi !) et décrétant l'amendement d'une Constitution à huis clos. Pis, nos parlementaires ne s'arrêtent pas là !
Ils votent à la majorité absolue le réaménagement d'une Constitution ignorée et non respectée durant les deux mandats présidentiels écoulés, au moment où le pays de la ségrégation raciale, première puissance impérialiste mondiale, embourbé dans des crises multiformes sans pareiles, a tenu en haleine les habitants de la planète autour de l'élection d'un jeune Noir afro-américain.
Une élection exploitée durant une année pour revigorer le prestige de cette première puissance et vendre la démocratie made in USA, grâce à l'utilisation optimale des techniques de communication et d'information. En marge de cette élection transparente, libre et démocratique, le citoyen de la planète Terre a suivi en direct les travaux du Congrès américain. Les préoccupations du tout- puissant président Bush et de son lobby pour colmater la faillite des incontournables institutions financières nord-américaines ont été rejetées par son propre camp, les républicains ! La comparaison reste valable, quand on pense que cette puissance nord-américaine puise sa force dans le génie de l'homme. N'a-t-elle pas cherché à étudier la stratégie des moudjahidine d'Alger pour fairesa guerre aux Irakiens ?
Les parlementaires du mercredi noir 12 novembre 2008 ont fait pire que les bachaghas et caïds d'avant 1954. Non contents d'avoir usurpé le mandat parlementaire, car élus par une minorité, et de fraudeurs, ils n'ont pas hésité à exercer cette fonction pour remettre en cause les fondements des institutions de l'Etat et l'essence démocratique de cette loi fondamentale, l'alternance au pouvoir sans se référer au peuple et, le comble, en son nom !
Les parlementaires du RCD, respectueux de la déclaration du 1er novembre 1954 et des résolutions du Congrès de la Soummam, sont à féliciter pour avoir refusé et dénoncé le retour de l'esprit de l'indigénat et de ses collèges, d'un peuple mineur, de la mort de la philosophie du pouvoir collégial qui avait combattu le zaïmisme et le pouvoir absolu.
Un seul héros : le peuple
Pour et par le respect du peuple et de l'Algérie, le mouvement national de libération a atteint ses objectifs premiers, la libération du territoire national, la fin du joug colonial et de l'indigénat après plus de sept ans de guerre avec son chiffre officiel d'un million et demi de martyrs, ses milliers de villages détruits, ses centaines de milliers de personnes déplacées et parquées dans des centres de regroupement. Il a mis fin au culte de la personnalité par le sacrifice du seul héros : le peuple. Au-delà du recouvrement de la souveraineté nationale et de la fin de toute présence étrangère, l'appel du 1er novembre 1954 et les résolutions du Congrès de la Soummam, Congrès, faut-il le rappeler, organisé en plein cœur d'une Algérie quadrillée par la puissance coloniale, avaient lancé les fondements du futur Etat algérien : un Etat démocratique et social.
Ces deux repères de l'Algérie contemporaine ont fédéré les forces et les partis politiques de l'époque autour d'un objectif unique : la libération de l'Algérie. Ce rassemblement s'est donné une aile armée, l'Armée de libération nationale (ALN) et une aile politique, le Front de libération nationale (FLN). Si l'une des ailes, l'ALN, a heureusement rejoint le musée de l'histoire, car porteuse de symboles lourds composés d'hommes qui avaient combattu le putsch de 1962, l'autre aile, le FLN, symbole politique du mouvement de libération national, attend d'être soustraite à la manipulation, à la vente concomitante.
Le 19 Mars 1962 a amené l'Etat colonial à se mettre à table, à négocier non plus avec des individus, des hors-la-loi, mais avec des représentants, des responsables du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Le 5 Juillet 1962, date d'indépendance, consacrait l'aboutissement final de tous les sacrifices du peuple algérien et particulièrement des martyrs de la guerre de Libération nationale. Les Algériennes et les Algériens récupéraient leur histoire, recouvraient leur liberté, enterraient le code de l'indigénat.
Le rêve dura le temps des festivités des folles journées de l'indépendance, de la liberté. Nos djounoud des frontières, frais et bien préparés, encadrés par des DAF, se ruèrent sur la prise du pouvoir, balayant sur leur passage les combattants de l'intérieur qui avaient survécu au quadrillage et à la puissance de feu de la France du pacte nord-atlantique (Otan). Les manifestations populaires avec leurs appels sept ans barakat ne servirent à rien, sinon à encourager les putschistes enivrés par le pouvoir…
La malédiction des martyrs
Le nouvel Etat algérien tourna le dos à l'appel de novembre, au message du Congrès de la Soummam. Il devint un champ d'expérimentation des théories en vogue des sixties. Le premier président de la République, Ahmed Ben Bella, promettait de niveler vers le bas, menait ses campagnes contre les cireurs, nationalisait les petites entreprises, les cafés et les hammams… Il créa en 1963, dans un cinéma, sa Constitution. Il fut jeté en prison en 1965, deux ans après, par son parrain. Le nouvel homme fort, de son nom de guerre Houari Boumediène, géra d'une main de fer aussi bien ses amis que ses ennemis. Sous son régime, l'Algérie connut la stabilité économique, la résorption du chômage, une industrialisation effrénée. Le pays pouvait s'enorgueillir de son enseignement et de son système de santé obligatoires, mais l'homme demeurait sujet et non l'aboutissement de la politique du régime. Le dictateur tenta d'y remédier en organisant en 1976 avec un grand débat sa charte nationale. Une curieuse maladie l'emporta en 1978, deux ans après.
Les hommes du sérail imposèrent, par leur compromis, Chadli Bendjedid comme nouveau président de la République algérienne.
L'Algérie rentra dans l'aisance financière. Le pouvoir abandonna les grands projets (hydraulique, agriculture… ) et se consacra à la déstructuration du tissu industriel. L'hymne national, Kassaman, fut amputé d'une partie pour plaire à l'ancienne puissance coloniale.
Les hommes du sérail, émancipés, gérèrent par la répression les événements du Printemps berbère de 1980, précurseurs d'octobre 1988. La fin du régime du putsch de 1962 a été accélérée par les chutes historiques, en 1986, des valeurs du dollar et du pétrole. Mais les hommes des régimes découvrirent dans l'appel de novembre 54 et des résolutions du Congrès de la Soummam les vertus de la démocratie sociale, dès la chute du mur de Berlin et du bloc socialo-communiste. Le président Chadli créa l'ouverture politique et médiatique par sa Constitution de 1989, qu'il viola en livrant la religion de tout un peuple à la surenchère politicienne et partisane.
Il fut contraint à la démission en janvier 1992, presque deux ans après. Le cabinet noir, cher à feu Mhamed Yazid, s'accrocha lui aussi à l'histoire. Il fit appel au père de novembre 1954 pour sauver l'Algérie. Le père fondateur de novembre 1954 fut assassiné au bout d'un semestre, dans une maison de culture et en direct, face aux caméras du monde. Un Haut Conseil d'Etat fut désigné pour gérer une Algérie soumise à la destruction d'une subversion sans nom et à la maffia politico-financière à l'ombre du FMI. L'Algérien découvrit la démocratie et l'alternance au pouvoir dans l'élection d'un général, Liamine Zeroual. Celui-ci amenda en 1996 par référendum la Constitution. Il abandonna son poste deux ans après.
L'Algérie et sa nouvelle Constitution
L'amendement, le mercredi 12 novembre 2008, de l'actuelle Constitution pose problème par sa forme et par son fond. Les spécialistes en la matière sont catégoriques. Il y a violation en amont et en aval dans le processus d'amendement de la Constitution de 1996. Les intentions prêtées à cet amendement fort discutable apparaissent secondaires devant la remise en cause de la souveraineté populaire et du crédit des institutions nationales sur la scène internationale.
Des parlementaires, qui s'interdisent de débattre d'une révision constitutionnelle pour entériner une nouvelle mouture par un vote de lever de main bien haut, confirment leur imposture de représentants du peuple et d'élus de la fraude électorale. Ils viennent d'enfreindre les principes fondamentaux de toutes nos Constitutions, sans distinction, qui consacrent et reconnaissent aux Algériennes et aux Algériens l'égalité devant la loi, la liberté d'association, des cultes, etc. Cette nouvelle mouture conforte les tenants du code de la famille et relance la discrimination contre la moitié de la population algérienne en lui reconnaissant le droit de faire partie des assemblées élues.
On s'attendait de voir, cinquante ans après l'indépendance, un département pour les anciens combattants rattaché au ministère de la Défense nationale et l'extinction du ministère des Moudjahidine.
Le jeune du service national et tous ceux qui sont décédés (tous les corps de sécurité: militaires, gendarmes…) afin que l'appel de novembre 1954 ne soit pas trahi sont des chouhada, même si le pouvoir en place à innocenter leurs assassins. La charge des ayants droit, notamment invalides, relève du département ministériel occupé par Ould Abbès, car les martyrs de la guerre de libération se sont sacrifiés pour que l'Algérie soit souveraine, son peuple libre et indépendant.
Que le président Bouteflika veuille avoir son troisième mandat pour finir ses programmes, ses projets, asseoir sa politique ou faire don à la postérité d'une nouvelle idéologie est fort compréhensible. M. le Président n'a pas manqué une occasion pour dire que la Constitution n'est plus à son goût, bien qu'il en ait prêté serment au moins par deux fois en tant que président de la République algérienne démocratique et populaire. A l'histoire de le juger pour paraphraser son mentor Houari Boumediène et à l'urne fraudeuse d'accoucher, une fois de plus, d'un score satisfaisant si l'intéressé, bien évidemment, confirme son intention de briguer le troisième mandat, maintenant que le fameux article 74 n'a pas résisté aux 500 kamikazes parlementaires, muets et lève-main. Une remise en cause faite sous la surveillance attentive des caméras, dans la célérité, l'opacité, l'interdiction de tout débat. A croire que le pouvoir en Algérie a décidé de tourner le dos au peuple, aux libertés. Ce n'est guère les fléaux qui manquent, les Algériens en découvrent chaque jour.
L'auteur est militant RCD, ex-président
de l'Union des parents d'élèves
de la wilaya d'Alger


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