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L'intelligence agressée
Publié dans El Watan le 06 - 02 - 2005


Le voile se lève peu à peu sur les traumatismes causés par le terrorisme et on apprend que 10 000 policiers ont dû subir ces dernières années un suivi psychologique, à l'image des familles des victimes, notamment des enfants. Mais les dégâts ont été tels que les prises en charge mises en œuvre jusque-là restent bien en deçà de la demande nationale, laquelle n'a pas la particularité de s'exprimer facilement et peut cacher d'autres violences antérieures : le traumatisme en Algérie est un vaste sédiment de plusieurs décennies d'agressions, d'origines multiples et d'intensités diverses n'épargnant aucune catégorie de la population. Mais force est de constater que c'est l'élite qui a payé le prix le plus fort. Admiré mais craint par la société, méprisé par le politique et destiné à la mort par l'intégrisme religieux, l'intellectuel a constamment porté son intelligence et sa culture comme un fardeau. Durant la décennie 1990, l'intelligentsia a subi un véritable génocide, les liquidations physiques de masse étant la règle et non l'exception : un grand nombre d'intellectuels et d'artistes, mais souvent de simples citoyens instruits, ne purent préserver leur vie qu'en recourant à l'exil. Porte salutaire de sortie, le départ permit toutefois à la plupart d'entre eux, difficilement certes, de continuer à travailler et aimer leur pays. Et ceux qui restèrent dans le pays, par nécessité ou libre choix, poursuivirent leur carrière au prix de lourdes restrictions à leur liberté et à leur santé mentale, leur vie ne tenant qu'à un fil durant toutes les années de terreur. Les intellectuels eurent également à souffrir des différents régimes politiques. Au temps du parti unique, ils devaient se plier à l'unanimisme ambiant qui leur mutilait leur esprit de contestation de l'ordre établi. L'ouverture politique dans le pays n'a pas été accompagnée d'une embellie de leur sort. Les intellectuels ont été contraints - et le sont aujourd'hui - généralement par besoins économiques et sociaux, mais quelquefois par ambition, de se mettre sous les ordres de la hiérarchie politique ou administrative. Lorsque la marginalisation n'est pas au rendez-vous, c'est le glaive de la justice qui s'abat sur ceux qui manifestaient un peu trop de liberté de ton et d'esprit. Les campagnes de « chasse aux cadres » sont permanentes, sous diverses formes, généralement à travers l'alibi de la lutte contre la corruption tandis que les fameuses enquêtes d'habilitation menées par la police ou les services de renseignement, trop souvent déviées de leur but, se chargent de traquer les cadres qui ne sont pas « politiquement corrects ». Ce qui n'arrange rien, c'est qu'au sein même de la société algérienne, essentiellement traditionnelle et de tradition orale, l'intellectuel n'est généralement vu que comme un greffon. Le récent « mea culpa » de la police sur les manipulations des « enquêtes d'habilitation » est-il le prélude, au-delà du discours et des effets d'annonce spectaculaires, à une volonté politique de réhabilitation de l'intellectuel, maintenant que le terrorisme a décliné ? Du côté de l'Etat, une batterie de réformes urgentes doit aider à « déclochardiser » les cadres et les intellectuels en les dotant d'un réel statut social. L'université, quant à elle, doit être rendue à l'intelligence tandis que la politique devrait déserter la sphère intellectuelle afin qu'elle ne lui impose plus sa pollution.

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