Rim'k du 113 a réuni les plus grands artistes du moment pour faire de l'album Maghreb United, un joint incassable entre les habitants des pays du Maghreb. Un disque fédérateur qui tourne le dos aux divisions et aux critiques qui font plus de mal que de bien. A écouter.. Paris : De notre correspondant C'est l'été et si vous voulez partir en vacances au bled et en musique, un conseil : prenez avec vous le dernier album de Rim'K (Karim son vrai nom, ndlr). Vous découvrirez des merveilles musicales. L'auteur du morceau culte Tonton du Bled sur l'album du groupe 113, qui s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires, a réuni les plus grandes stars du moment. Du groupe 113, à l'inoxydable Zahouania, en passant par le chanteur kabyle Allaoua et la voix de rossignol de Mohamed Lamine et Bilal, tous les genres musicaux sont rassemblés dans un disque qui risque de faire un grand tabac cet été sur les plages d'Alger, d'Oran ou de Marseille. Baptisé Maghreb United, l'album qui fédère l'ensemble des pays du Maghreb, se veut un message de paix et un témoignage de solidarité à travers la musique entre l'ensemble des habitants de cette région, malgré les légères divergences culturelles et traditionnelles. Mais, la particularité de ce nouveau produit réside surtout dans le mélange réussi entre le hip-hop hexagonal et le raï, ce qui lui donne une consonance différente et une ouverture sur la musique universelle. Les « intro » sont politiques. On évoque la vie dure, la discrimination, mais aussi l'espoir comme celui qui a vu un Noir américain arriver à la tête du plus puissant pays au monde. Le travail de Rim'K va finalement au-delà des pays du Maghreb. Il s'inscrit dans une démarche universelle. Pour preuve l'implication dans le projet d'artistes d'horizons divers comme Kery James, Diam's, Soprano, Seyfu ou encore Seth Gueko… Dans la chanson célébration, 113 et le comédien Jamal Debbouze, évoquent différents problèmes de la vie, la crise financière, les racines sociales et familiales perdues, la nostalgie et le temps qui passe. Cependant, malgré les difficultés, la chanson prêche l'histoire et la joie. Vers : « On a des rêves pleins les yeux, on vit au présent, on prend la vie comme elle vient et on lâche la pression ». Reda Taliani et Sefyu chantent eux les difficultés sociales quotidiennes. A Alger ou à Paris, entonnent-ils, c'est la crise et le business se fait de plus en plus rare et difficile. Un clin d'œil à la jeunesse algérienne et émigrée qui ne voit toujours pas les portes de l'avenir s'ouvrir devant elle. Pour elles, est un hommage sincère rendu aux femmes et aux mamans de tous les pays. Donneuses de vie, elles incarnent la douceur et la beauté. Avec la voix enivrante de Mohamed Lamine, le témoignage prend une dimension particulière, à la limite de la tristesse et de la nostalgie qu'éprouve chacun de nous vis-à-vis de sa mère. Une chanson déroutante par la sensibilité qu'elle procure à chaque écoute. Hélas, beaucoup de mères ne cessent de pleurer leurs enfants partis vers d'autres contrées, bravant les lois de la nature et les conditions climatiques. Harraga, un autre morceau qui rappelle la dureté de la vie de l'autre côté de la Méditerranée et qui oblige des milliers de jeunes à embarquer sur des embarcations de fortune et à se transformer, malgré eux, en nourriture pour poissons et requins qui les attendent en haute mer. Enfin dans Division d'honneur, Cheba Maria appelle à l'unité entre tous les Maghrébins qui partagent le même destin et la même identité, mais que les pouvoirs successifs ont séparés.