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Rafik. L'évasion au bout de l'objectif
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2010

Cigarette collée au bec, intonation posée et réfléchie, Rafik Zaïdi est de ceux qu'on ne repère pas immédiatement. Pourtant, à 42 ans, ce Kabyle originaire de Béjaïa est maintenant sorti de l'ombre. Après avoir reçu les honneurs de la gale
rie Racim, en février dernier, pour son exposition de clichés consacrés aux intérieurs d'artistes, c'est le Musée d'art morderne d'Alger qui accueille ses photographies autour d'une exposition – visible jusqu'au 30 avril – intitulée «Evasions indigo». Qualifiant cette dernière «d'hommage aux migrants clandestins qui bravent le désert pour traverser la Méditerranée», Rafik Zaïdi présente une série de clichés tout en jeux d'ombre et de lumière. Un travail qui l'expédie en aller simple dans le cercle de la nouvelle génération des photographes algériens, «plus en prise avec l'intime, comme dans le cas de son expo D'Enfilades et d'encoignures, qui reviennent à l'essentiel de la photo», comme l'explique un journaliste culturel. Une place méritée pour ce photographe jugé «travailleur, structuré et conscient» par son ancien copain de classe des Beaux-Arts et ami plasticien Arezki Larbi.
Une autre vision
Cette volonté de s'affirmer dans le milieu, cette envie d'aller plus loin dans sa passion, d'«apparaître dans la photo» comme il le dit si bien, tout est venu après son premier vernissage en 2007 au Palais de la culture d'Alger. «Une exposition est comme un accouchement, lâche-t-il. Une sorte de confrontation à soi-même, mais dans le même temps, une mise à nu face au public. Une fois que c'est fait, on est enfin soulagé. On ose se dire que ce n'est pas si compliqué et on se projette dans de nouveaux projets.» Pourtant, le jeune étudiant des Beaux-Arts qu'il a été ne pensait pas en arriver là un jour. «J'ai bien pris quelques cours de photo aux Beaux-Arts, mais il n'existait pas de spécialisation à proprement dire.» Ses premières photos, il les a prises entre copains, «juste pour voir ce que ça allait donner au développement». Et pour cause, amassant quelques sous, la bande d'amis avait pu s'offrir un laboratoire de développement pour 2500 DA. Au fil des années, il acquiert une autre vision de la photo, il se plaît à immortaliser les événements du milieu universitaire. «Grèves, manifs, tendances, j'aimais saisir les moments importants qui se tramaient à la fac !»
Esprit grand angle
Ses études achevées, ses copains journalistes et photographes l'entraînent naturellement dans le milieu du photo-reportage où il y mènera une carrière jusqu'en 1995 – il intègre notamment le magazine féminin Nissa. Une expérience qui ne l'empêchera pas d'intégrer une dimension artistique aux photos prises. Celui qui concède avoir la même approche de la photo qu'avec la peinture profite d'être sur le terrain pour se familiariser à la lumière et expérimenter quelques méthodes. Et c'est là la force de Rafik. Son travail artistique respire le photojournalisme, la contrainte de l'information en moins, le côté artistique poussé en plus. La naissance de son enfant et la difficulté du métier pendant la décennie noire auront raison de son engagement de reporter, mais son attirance pour la photo reste intacte. Sa carrière d'éditeur – Aglaë –, qu'il embrasse, plus par opportunité que par vocation, ne le détourne pas de sa passion première, puisqu'il édite, entre autres, des catalogues pour les galeries d'art et des beaux livres sur les artistes. Aujourd'hui, gagné par la confiance, saisi par la soif d'exposer et d'avancer, il nous confie son envie de changement, de «ranger un peu l'édition de côté», pour s'adonner le plus possible à sa vocation artistique.
Cap au Sud
Pour qualifier ses projets, Rafik Zaïdi n'a qu'un mot à la bouche : le Sud. Ces trois lettres que Maupassant qualifiait de «commencement d'un univers» le fascinent. Il découvre l'Afrique subsaharienne suite à un voyage au Rwanda en 2008. «Un copain qui m'embarque». Des rencontres, du bonheur, puis la naissance de l'incroyable sensation d'avoir tout faux sur cette partie du continent si proche et si inconnue. Moins de dix ans après le génocide, il n'en revient pas de la joie et de l'hospitalité d'une population meurtrie à jamais. Une image qui tranche avec ce qu'il a coutume d'entendre. «Je pourrais vivre en Afrique», assène-t-il, comme pour mieux peser le poids de ses paroles. Dans sa lancée, il fustige «le Nord» et sa froideur mais salue l'audace de l'Allemagne dans le domaine photographique. Tel un enfant, il s'impatiente de finaliser son voyage entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Tel un enfant, il piaffe de découvrir d'autres horizons. On lit dans ses yeux qu'il devine là-bas une source d'inspiration photographique sans égale. Arezki Larbi avait raison : «Il est lancé.»


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