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L'ancien Tortionnaire de la bataille d'Alger est décédé hier : Le général Bigeard passe l'arme à gauche
Publié dans El Watan le 19 - 06 - 2010

Insensible aux cris de milliers de ses victimes algériennes. «Non, je ne regrette rien ! Nous avons fait face à une situation impossible», affirmait, sans état d'âme, l'ancien «para» (interview au quotidien suisse la Liberté, octobre 2007). De triste mémoire, le nom de l'ancien chef du 3e régiment de parachutistes coloniaux évoque auprès des Algériens un chapelet de cruautés, de tortures, d'exécutions sommaires. Le militaire le «plus décoré» de France est décédé hier, à son domicile à Toul, en Meurthe-et-Moselle, à l'âge de 94 ans. L'ancien résistant à l'ordre nazi, devenu «expert» en guerres coloniales (Indochine, 1954) est débarqué, après la débâcle de Diên Biên Phu, dans la région de Constantine en 1955. Il prendra, le 25 octobre de la même année, le commandement du 3e bataillon de parachutistes coloniaux qui deviendra un an après le 3e RPC. Blessé lors d'une opération militaire aux Nememchas, il est évacué en France où il est fait
«grand officier de la Légion d'honneur».
Bigeard ne reprendra du service qu'un an plus tard. A Alger, en 1957, sous les ordres du général Massu, Bigeard et son régiment sont chargés de démanteler les réseaux FLN-Aln et de reprendre le contrôle de la capitale algérienne. Sa «Bataille d'Alger», il la mènera à sa façon, celle implacable et inhumaine des «bérets rouges» de l'armée française. Arrestations massives, exécutions sommaires, tortures à grande échelle… Pour étouffer, dans l'œuf, la résistance algérienne, tous les moyens avaient été mis en œuvre. «Crevettes Bigeard», pratique inhumaine dont le colonel Bigeard est le promoteur, témoigne encore aujourd'hui de l'insondable cruauté de l'homme. Les pieds coulés dans une bassine de ciment, les prisonniers algériens sont jetés à partir des hélicoptères. Contrairement à ses acolytes de la Bataille d'Alger, Massu, Paul Aussaresses, Le Pen, Bigeard n'a jamais «soulagé sa conscience». Le «supplice de la baignoire», la «gégène»… le général n'a jamais voulu en entendre parler. En juillet 2000, il qualifie ces méthodes de «mal nécessaire». «Nous avions à faire à des ennemis motivés, des fellagas, les interrogatoires musclés, c'était un moyen de récolter des infos. Mais ces interrogatoires étaient très rares et surtout je n'y participais pas. Je n'aimais pas ça.» En 2001, suite aux révélations du général Aussaresses qui avouait être l'assassin de Larbi Ben M'hidi, héros de la résistance algérienne, Marcel Bigeard s'en lavait les mains :
«Mes prisonniers étaient vivants quand ils quittaient mon quartier général.
Et j'ai toujours trouvé dégueulasse de les tuer. Mais c'était la guerre et on devait trouver les bombes qui tuaient des civils.» A Ben M'hidi, «devenu son ami», il rend le seul hommage que peut rendre le bourreau à sa victime. «Après l'avoir arrêté et interrogé durant huit jours, on lui a présenté les armes quand il a quitté mon poste de commandement. J'en avais fait un ami. Je lui ai dit : si j'étais Algérien, j'aurais agi comme vous. Mais je suis Français, para et le gouvernement m'a chargé de vous arrêter.» Dans un de ses nombreux ouvrages – il en rédigera onze –, il avouera son admiration pour celui qui incarnera, selon lui, «l'âme de la résistance» du peuple algérien – En 2002, Bigeard rencontrera Drifa Hassani, une des trois sœurs du martyr –. «Il (Ben M'hidi) ne vit que pour l'indépendance de son pays (…). J'ai en face de moi un véritable fauve, un homme qui a du charisme, une détermination à toute épreuve. Il est illuminé par sa mission (…). Sa logique implacable le met à l'abri de la peur (…), quand on aborde le problème de la mort, il dit ne pas la craindre. Il est impressionnant de calme, de sérénité et de conviction. Droit, sincère, épris d'idéal jusqu'à être un illuminé (…), c'est un visionnaire, un homme de valeur, d'une grande dimension. Avec mes hommes, on se dit même que c'est un ”seigneur”», a écrit le général Bigeard. Ce dernier quittera Alger en avril 1958, se recyclera en politique. Il sera secrétaire d'Etat à la Défense (1975), député à l'Assemblée française.


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