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« Le gouvernement se trompe de méthode »
Mourad Ouchichi. Professeur à la faculté d'économie et de gestion
Publié dans El Watan le 01 - 08 - 2009

Dans l'article 75 de la loi de finances complémentaire pour 2009, il est mentionné que « les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers ». Ne pensez-vous pas que l'article paraît quelque peu flou ?
Au-delà du flou qui caractérise effectivement cet article, et c'est ce que vous avez très bien souligné, on ne sait pas effectivement s'il s'agit des banques publiques ou privées, nationales ou étrangères. Le flou entoure aussi le type de crédit à la consommation concerné. Cette mesure est une preuve de plus que le discours qu'on nous rabâche depuis maintenant 20 ans sur la transition vers l'économie de marché, les réformes économiques, n'est que discours de circonstances destiné plus à la consommation externe et ne témoigne aucunement d'une véritable volonté d'engager des réformes structurelles pour mettre fin au caractère rentier de notre économie. Dans une économie régulée par les règles du marché, c'est aux banques et aux banques uniquement de décider du type de crédits à accorder et du profil de clients qui vont en bénéficier. Ce qui est valable pour les banques est valable pour l'ensemble des acteurs économiques. L'agent économique dans une économie de marché est autonome et souverain. En Algérie, l'économie demeure fortement administrée et c'est ce qui explique son caractère rentier. Prenez l'exemple de la France ou des USA où le surendettement des ménages atteint des proportions importantes, ce sont les banques, les organismes de crédit et d'assurances qui agissent pour y remédier, non pas le gouvernement. Une décision telle que celle qui vient d'être prise par le gouvernement serait capable de soulever un tollé général en France. Les banques auraient vu là une ingérence grave dans leurs prérogatives. Chez nous, cela risque de passer inaperçu. Pour comprendre cela, il faut analyser la nature du régime politique qui ne tolère aucune expression autonome autre que la sienne, et cela dure depuis l'indépendance du pays.
Ne pensez-vous pas que le gouvernement semble se tromper de méthode en interdisant les crédits à la consommation pour, dit-il, maîtriser l'endettement des ménages et/ou dompter la courbe des importations ?
Effectivement, le gouvernement, à l'instar de ses prédécesseurs, se trompe de méthode. La seule manière de rééquilibrer la balance commerciale et/ou de diminuer les importations consiste à créer le climat favorable à la relance de l'offre, non pas en prenant des mesures administratives que l'on va remettre en cause du jour au lendemain, comme c'était le cas des dernières obligations faites aux sociétés étrangères installées sur le territoire, ou de l'Accord d'association avec l'Union européenne, etc.
Pensez-vous qu'il est possible d'endiguer le phénomène des importations alors que le pays n'a de capacités de production que dans le seul secteur pétrolier ?
C'est un exemple de faux débat auquel le gouvernement nous a habitués malheureusement. Le débat qui fait référence en économie politique et qui nous concerne de près est celui qui oppose l'économie productive à l'économie rentière. Vouloir endiguer le phénomène d'importation de la manière dont l'Exécutif actuel le fait rappelle les mesures absurdes prises pour lutter contre les harraga. Au lieu de s'attaquer au fond du problème en se demandant sérieusement pourquoi l'économie algérienne dépend dramatiquement des hydrocarbures, malgré une expérience de développement et 29 ans de réformes, on confectionne des directives administratives qui relèvent plus de la forme que du fond. Les mesures gouvernementales que vous évoquez vont au mieux bureaucratiser davantage les procédures d'importation devant lesquelles les importateurs finiront par plier, car le marché de l'importation est porteur, au pire créer des monopoles sur l'importation dans le sens où seules « les grosses fortunes » pourraient accéder à la fonction d'importateur. Dans les deux cas, c'est le consommateur algérien qui paye les frais car il vit dans un pays dont l'économie est incapable de lui fournir ce dont il a besoin.
Le gouvernement a opté pour le choix de taxer le consommateur au lieu d'œuvrer à la création de richesses autres que les exportations pétrolières. Est-ce la bonne sollution ?
Depuis presque un demi-siècle, l'Etat algérien ou le régime politique qu'il a investi ruse avec les lois de l'économie politique. Avant 1989, on pensait pouvoir mettre en place une économie industrielle par « décret ». Depuis cette date, on veut « décréter » une économie de marché. A chaque fois que l'on constate que l'économie évolue contrairement, ce à quoi on s'attendait « en haut », on réagit dans la précipitation et on « décrète » encore une fois. C'est, franchement n'ayons pas peur des mots, du bricolage. Cependant, à ne pas s'y tromper, ce « bricolage » possède sa propre logique. Le régime est face à un dilemme ; comment satisfaire une demande sans cesse croissante (du fait de la démographie, du changement des habitudes de consommation...) sans s'aventurer dans des réformes économiques dont les conséquences politiques risquent de lui être fatales. L'expérience de la transition lancée par le gouvernement de M. Hamrouche est là pour nous rappeler que la nature du régime politique est incompatible avec les réformes économiques de fond. Donc la solution « toute trouvée » consiste à gagner du temps et à agir au jour le jour ; en tout cas, la rente pétrolière est toujours là pour cacher tous les travers du système.


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