Visite du président de la République en Slovénie : un partenariat stratégique prometteur pour une coopération multisectorielle    Economie numérique et financement des entreprises : la publication de nouveaux cadres juridiques constitue un tournant dans la promotion de l'entrepreneuriat    Le président de la République regagne Alger après une visite d'Etat en Slovénie    Conseil de sécurité : les A3+ réaffirment leur attachement à un règlement "durable, inclusif et pacifique" du conflit au Yémen    Lancement du programme des Mazarates au profit des hadjis algériens à Médine    La 12e édition du FICA du 4 au 10 décembre    Boughali affirme depuis Jakarta que l'Algérie a fait de la bonne gouvernance un "choix stratégique"    L'Algérie déterminée à mener une guerre implacable contre les bandes de trafiquants de drogue    Un groupe d'étudiants de l'Ecole supérieure de la magistrature en visite au ministère des Relations avec le Parlement    Finance islamique: le total des dépôts dépasse les 900 mds DA    Ghaza: l'occupation sioniste impose délibérément des conditions inhumaines aux Palestiniens    Cyclisme sur piste/Championnats d'Afrique: sept médailles dont 2 en or pour l'Algérie    Laghouat: une trentaine de pays représentés au 11e festival culturel international du "Samaâ Soufi"    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 52.928 martyrs et 119.846 blessés    9e Festival du film européen: le film "Les voleurs de sujets" projeté à Alger    Pluies orageuses sur des wilayas de l'Est, mercredi et jeudi    Volley/Coupe d'Algérie 2025: NC Bejaia-MB Bejaia, une finale avant la lettre        Ce n'est pas Moscou qui a arrêté les négociations en 2022, mais Kiev    Les contraintes des services et l'absence de réponse aux doléances du public    Quel avenir pour le projet du gazoduc Nigéria -Europe : via le Maroc ou via l'Algérie ?    La belle explication du sommet a défriché le terrain    Carlo Ancelotti au chevet du Brésil    Journée d'étude sur l'intelligence artificielle et le patrimoine architectural algérien    Le Président Tebboune en visite d'Etat en Slovénie    Paris cherche à doubler sa flotte de chasseurs nucléaires    Renouvellement de la convention de sponsoring pour trois ans    Saâdaoui s'assure du bon déroulement des préparatifs des examens officiels    « La violence a jalonné l'histoire humaine »    «Crime contre l'humanité», Emanuel Macron hésite à prendre des décisions claires...    Journées de sensibilisation destinées à la préparation psychologique des candidats aux examens de fin de cycle scolaire    Sonatrach/FAF : renouvellement de la convention de sponsoring pour trois ans    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    La marque de fabrique des Renseignements algériens    Le port de couteau, une menace publique !    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« Au Burkina, des villages veulent avoir leurs propres radios »
Publié dans El Watan le 25 - 03 - 2011


Ouagadougou. De notre envoyé spécial


– Le Burkina Faso, comme la plupart des pays de l'Afrique de l'Ouest, connaît une évolution rapide de la presse. Comment se présente le paysage médiatique aujourd'hui dans le pays ?
Au Burkina Faso, nous avons un espace médiatique ouvert, presse écrite ou audiovisuel. Il y a un grand boom des quotidiens, des hebdomadaires, des radios, des chaînes de télévision…Ce mouvement fait le bonheur des journalistes que j'appelle les ouvriers des micros et de la plume. Il y a l'ambition que ce paysage médiatique contribue activement à informer la population…

– Il y a beaucoup de radios au Burkina aussi…

Oui. Cela a commencé avec le début du processus de démocratisation dans les années 1990/91. Ce processus, qui a été observé dans d'autres pays africains, a été accompagné par la liberté de parole. Cela a donné naissance à la liberté de créer des organes de presse dans nos pays. Au Burkina Faso, il est facile de lancer un journal. Pour cela, il faut former une équipe, publier deux premiers numéros, les déposer auprès du Procureur de la République, se faire enregistrer et informer le Conseil supérieur de la Communication. La réponse est obtenue rapidement. Les autorités sont peu regardantes, pourvu qu'on respecte les questions d'éthique et de déontologie.

– Et qui siège au Conseil supérieur de la communication ?

Le Conseil est dirigé par ma consoeur Béatrice Damiba. En son sein, siègent tous les syndicats et les associations de journalistes, des représentants de la société civile, l'opposition, le gouvernement. Il y a des professionnels, des non professionnels, des magistrats, des avocats… Ce ne sont pas des policiers de l'information. Ils accompagnent le mouvement médiatique. Parfois, le Conseil appelle les responsables des médias pour échanger et discuter. Le didactique prime beaucoup. Il y a un encouragement pour la création des médias.

– Revenons aux radios, les stations communautaires semblent être dominantes, comme au Niger et au Sénégal…

Parfaitement. Aujourd'hui, chaque commune au Burkina veut avoir sa propre radio. Les grandes villes ont déjà plusieurs radios. Elles sont appuyées par les communautés, la société civile, les ONG et l'Etat. Quels que soient les plans de développement, ils ne réussiront pas sans soutien des populations. La communication est importante pour sensibiliser les populations à ces plans. Des villages veulent aussi avoir leur propre radio pour améliorer leur système de communication.

– Ces radios arrivent-elles à avoir facilement de la publicité ?

Oui. Il y a de la publicité locale. Elles arrivent aussi à avoir des soutiens auprès de la société civile et des ONG. Nous sommes surpris que certaines radios locales soient en concurrence actuellement avec les radios nationales. Elles sont dotées de réseaux d'émissions vastes et de programmes corrects. Ces radios sont efficaces et servent d'exemple. Des émissions diffusées par des stations communautaires raflent même les premiers prix destinés à la presse.

– La BBC et RFI sont sur la bande FM ici au Burkina, cette concurrence n'est-elle pas gênante ?

Elle ne gêne pas. Lorsque l'émission est produite en mooré, l'auditeur de Koudougou écoute et sent qu'on s'adresse à lui. On utilise les mots qui le pénètrent et la gestuelle qui lui est propre. Les intellectuels préfèrent suivre les infos diffusées par les radios communautaires plutôt que les écouter sur la Radio nationale du Burkina, RFI ou autre. Une radio internationale bien inspirée gagnerait à travailler avec ces radios communautaires en reprenant leurs émissions. Il y a une concurrence saine. Les radios les plus écoutées et les plus démocratiques sont celles qui ont accès aux villageois, aux paysans, qui sont les plus nombreux.

– Peut-on tout dire dans les médias du Burkina ?

Tout peut se dire pourvu qu'on respecte la déontologie et l'éthique de la profession, et qu'on ne tombe pas dans la diffamation. Nous sommes dans un processus de démocratisation dans lequel la presse est impliquée. Au Burkina Faso, les médias participent activement à ce processus. Ils évoluent et les journalistes ont pris leurs responsabilités pour assumer la liberté de la presse. En tant que professionnel, je crois encore en la capacité des journalistes à conquérir davantage d'espaces de liberté. On a beau parler de système dominant, de gouvernement, de lobbies ou d'opposition qui bloquent la presse. Cela peut être une réalité, mais les journalistes peuvent lutter.

– A-t-on tourné la page de l'épisode douloureux de Norbert Zongo (journaliste, directeur de l'hebdomadaire L'Indépendant, assassiné en décembre 1998 après avoir entamé une enquête sur le meurtre mystérieux d'un chauffeur de François Compaoré, frère du président Blaise Compaoré) ?

Cet épisode a été dépassé. Comme dans tous les pays, cette affaire, malgré la douleur, a fait avancer les choses au Burkina. Les douleurs, les malheurs, les chocs, les conquêtes, les combats aident aussi à aller de l'avant, font avancer les pays.

– L'opposition a-t-elle facilement accès aux médias ?

Ces derniers temps, le chef de file de l'opposition a fait une déclaration, reprise par tous les médias du Burkina. Le journal Sidwaya* est un média de service public, un journal de tous les Burkinabés. Le quotidien ouvre ses portes à tout le monde. Les activités des partis, de la société civile, du gouvernement sont correctement couvertes. On veille à ce que tout le monde ait droit à la parole. Les médias sont tellement divers que chacun trouve son espace. Il y a également une presse d'opinion au Burkina.

*Le quotidien public Sidwaya a le plus grand tirage du pays. L'Agence d'information du Burkina (AIB) et le magazine Carrefour Africain sont gérés par les éditions Sidwaya.

Mots clés : Burkina Faso – Journalistes – Ibrahiman Sakandé


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.