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L'autre regard des médias
Publié dans El Watan le 27 - 07 - 2011

Sixième constat : pas de liberté durable pour une presse qui ne défend pas suffisamment les droits de l'homme. C'est ce combat qui leur permettra de se renforcer pour résister aux tribunaux d'exception, à la censure, l'autocensure et à l'imprimatur. Puisque la plupart des gouvernements sont signataires de la Déclaration universelle des droits de l'homme (cette allégeance est même contenue dans les Constitutions de beaucoup des pays de la rive Sud), ils doivent légalement ne reconnaître que l'article 19 de cette déclaration comme source d'inspiration. Je cite : «Toute personne a droit à la liberté d'expression – ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique ou par tout autre moyen de son choix».
Septième constat : il est vital que le cadre juridique gouvernant les médias soit conforme aux normes internationales. Les gouvernements continuent à favoriser les chaînes publiques aux dépens de leurs propres intérêts. Ces chaînes nationales sont pourtant largement discréditées, car incapables de soutenir la comparaison. De manière récurrente, les pouvoirs publics annoncent la possibilité de libérer les fréquences radio et TV, mais ils restent craintifs devant ce qui leur paraît être une aventure politique. De mon point de vue, seules des chaînes privées pourront restaurer une concurrence nationale capable de redonner à l'information une crédibilité perdue. Au lieu de cela, les autorités préfèrent opter pour la politique de l'autruche en feignant de croire que les téléspectateurs continuent à regarder leurs télévisions officielles.
LIBERTé D'EXPRESSION, UN LEURRE
Huitième constat : tant que les télévisions publiques sont utilisées comme des monopoles exclusivement au service du discours officiel, la liberté d'expression restera un leurre. Au Moyen-Orient et dans les pays du Golfe, de nombreuses chaînes privées ont vu le jour. Certaines comme El Djazeera, une chaîne d'information continue conçue sur le modèle de CCN, sont très performantes et récupèrent une large audience dans les publics arabes. Il n'en reste pas moins qu'il est plus facile d'adopter un ton de liberté, surtout lorsqu'on émet à partir de l'Europe, ou/et qu'on informe sur tout, sauf sur le pays qui finance la chaîne ! La liberté d'expression est devenue un produit réservé à l'exportation ! Lorsqu'ils se sentent débordés par les demandes pressantes des défenseurs des droits de l'homme et les progrès de la presse indépendante, certains gouvernements tentent de défendre l'exception nationale ou tiers-mondiste. Pour eux, la santé et l'éducation passent avant les droits et libertés du citoyen. Le développement économique, soutiennent-ils, créera les conditions de la liberté. Cette argumentation est fausse et dangereuse. En effet, et si l'on observe la répartition des pays prospères, elle correspond massivement à l'implantation de l'Etat de droit et du respect de la personne humaine. Par ailleurs, la plupart des pays totalitaires ont déjà dans le passé confisqué les libertés sous le fallacieux d'un développement aussi volontariste que dirigiste. Ces expériences ont lamentablement échoué.
CONDITION SINE QUA NON
Neuvième constat : les libertés individuelles et d'expression sont les seules qui peuvent créer, partout dans notre monde, les conditions pour la prospérité. Parallèlement, ce qu'on appelle la mondialisation ou la globalisation a rendu les frontières beaucoup plus perméables, dans le sens Nord-Sud bien évidemment. Les nouvelles, comme les produits de consommation, connaissent un sens presque unique. Ainsi, les pays du Maghreb dépendent à 70% de l'Europe qui n'échange avec eux que 3% de son commerce, malgré le gaz et le pétrole ! A ce propos, on peut regretter que les entraves à la liberté de circulation des personnes, mais aussi les brimades dont sont victimes les émigrés dans certains pays européens compliquent la tâche de ceux qui, au Sud, militent pour le principe d'universalité des droits de l'homme et apportent des arguments aux autres partisans. Certes, les journalistes ne doivent rendre des comptes qu'à la juridiction de leurs pairs, «mais la responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité» (Déclaration de Munich, 1971). Je ne veux pas laisser croire, ici, que les médias sont exempts de tout reproche. L'exercice de la liberté d'expression comporte des droits et des devoirs.
C'est que, malgré ses qualités et son enthousiasme, la presse a grandement besoin de formation continue. La formation de base dans les écoles de journalisme des pays du Sud de la Méditerranée était surtout conçue pour répondre aux besoins d'une politique d'information à sens unique, destinée strictement à préparer les journalistes à appliquer les ordres. Sous la pression de la mondialisation, l'immense majorité des journalistes du Sud éprouvent le besoin impérieux de se rapprocher des standards internationaux.
Contrairement à leurs aînés, les jeunes journalistes ont très peu l'occasion de voyager. Cela tient à deux raisons : les difficultés grandissantes d'obtenir les visas d'entrée, mais aussi la dégradation des revenus de cette catégorie professionnelle.
FORMATION DES JOURNALISTES
Il est tout à fait regrettable qu'au moment où les journalistes ont le plus besoin de recyclage, les programmes de formation, lancés en 1993, dans le cadre de Med-Media, aient été gelés par la Commission européenne, sans y apporter d'aménagement ou d'adaptation. Comment reprocher à des journalistes leurs insuffisances, lorsque la coopération euro-méditerranéenne se fait presque exclusivement avec des régimes qui violent l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, en renonçant à la coopération décentralisée et à la formation des professionnels des médias ? Dixième constat : l'accès à la formation continue est un droit pour les journalistes. Former des journalistes méditerranéens, c'est aussi leur apprendre à se mettre à l'écoute des citoyens, de manière à faire de la communication un outil, non plus seulement ascendant vers les sources officielles, mais également descendant vers le citoyen devenu participatif.
Le journaliste est appelé à l'avenir à devenir davantage un médiateur entre les sociétés civiles et les décideurs qu'un simple «communicateur». C'est probablement de cet équilibre que dépend l'émergence d'une véritable culture démocratique.
(*)Monsieur cinéma et conseiller auprès du ministère de la Culture


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