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Paroles de victimes
Publié dans El Watan le 23 - 09 - 2009

Catherine Vannier a perdu sa fille dans l'attentat du Caire, le 22 février 2009. Elle avait 17 ans. « C'est encore vif », dit la mère dans un souffle.
« Par moments, on se sent seul avec sa souffrance. J'ai besoin d'agir pour ma fille, pour sa mémoire ». Mélanie Berthouloux a survécu au même attentat, blessée au visage. La jeune fille décrit un quotidien difficile, des cauchemars la nuit. Angelès Pedraza, vice-présidente de l'AVT Espagne, a perdu sa fille dans l'attentat de Madrid le 11 mars 2004. « La société oublie, les victimes ne doivent pas perdre leurs forces », dit-elle. « Qu'attendez-vous des Etats ? Y a-t-il des avancées ? », lui est-il demandé. Nathalie Fustier, survivante de l'attentat contre les bureaux de l'ONU à Baghdad, le 19 août 2003, présidente de l'AFVT, témoigne devoir sa survie à une aide psychologique qui est venue tardivement et qui lui a permis de supporter enfin les bruits de la rue. Nathalie Fustier affirme que l'ONU s'est trouvée désemparée et démunie par l'attentat, ne s'attendant pas à être une cible et « n'a pas su agir efficacement vis-à-vis des victimes, faisant de la discrimination entre les employés internationaux et les locaux lesquels n'ont reçu aucune assistance ». John Frank Pinchao Blanco a été fait prisonnier le 1er novembre 1998 par les FARC ; il réussit à s'enfuir après huit ans de détention. « Il reste encore d'autres êtres humains séquestrés, privés de liberté » et, à l'adresse des journalistes présents, « si vous avez l'occasion de dénoncer ces actes, faites-le ». Le frère de Michaël Gallagher a été tué par l'IRA dans une embuscade, le 3 juin 1984, puis son fils de 21 ans dans l'attentat d'Omagh, le 15 août 1998. « Les systèmes judiciaires ne sont pas à même de faire la lumière sur les attentats terroristes », selon le témoin. C'est au tour de Cherifa Kheddar, présidente de l'association des victimes du terrorisme Djazaïrouna et dont le frère et la sœur ont été tués par des islamistes armés, de prendre la parole.
« Dans les années 1990, la communauté internationale nous renvoyait à des questions assassines, on nous disait ‘ce sont les généraux qui tuent', depuis les années 2000 les gouvernants algériens nous renvoient dos à dos avec les terroristes islamistes. Les terroristes sont amnistiés, ils bénéficient d'indemnités », relève la présidente de l'association Djazaïrouna. A une question sur le procès en appel de Rachid Ramda (impliqué dans les attentats du GIA de 1995 à Paris, ndlr), « je me dis que dans un Etat de droit, on juge les terroristes. En Algérie, l'article 6 de l'ordonnance de 2006 nous interdit de déposer plainte, de parler de terrorisme, c'est l'amnésie imposée aux victimes ». Est-ce qu'une commission « réconciliation et vérité » comme en Afrique du Sud peut être une issue, est-il demandé à la présidente de Djazaïrouna. « Nous avons demandé une justice transitionnelle, la constitution d'une commission Vérité pour aider les victimes », répond-elle. Pamela White est un ancien « bobby » à Londres, elle a été blessée dans un attentat de l'IRA, le 17 décembre 1983. Elle a subi le choc du syndrome post-traumatique. Pamela White rencontre depuis dix ans des ex-membres de l'IRA. « Pardonner à l'IRA n'a pas été facile, cela a estompé la colère que j'éprouvais. » Adrien Mbouandji, Congolais, a perdu deux frères, quatre neveux et nièces et une belle-sœur dans l'attentat contre le DC10 de l'UTA, le 19 septembre 1989 : « C'était tellement douloureux que j'ai failli perdre ma mère. Sept personnes, c'est une famille qui disparaît. » Danièle Klein a perdu, elle aussi, son frère dans l'attentat du DC10 de l'UTA. « En France, il a fallu attendre 20 ans avant d'être reconnus par un président de la République, parce que Kadhafi était en visite officielle ». Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur de l'AFVT et dont le père est mort dans l'attentat du DC10 de l'UTA, précise que dans cette affaire, une négociation en dehors des Etats a abouti à une indemnisation d'un million de dollars par victime ; l'accord a été validé par la fondation Seif El Islam Kadhafi et par le gouvernement libyen. Il vient d'écrire un livre, avec la collaboration de Candice Bal : Mon Père était dans le DC10… le 19 septembre 1989 : un attentat attribué à la Libyefrappe, un avion français. Histoire secrète d'une négociation (éditions Privé, 2006). « Aucune famille des victimes n'a interprété cette indemnisation comme un pardon », affirme-t-il. Le père de Giorgio Bazzega a été tué par Walter Alasia, membre des Brigades rouges, le 15 décembre 1976. « Les circonstances politiques m'aident à situer ce qui s'est passé, qu'il y avait des raisons, mais cela ne soulage pas la douleur ». « En Italie, il n'y a pas d'opinion partagée sur cette phase historique ». « Les assassins doivent être jugés de façon démocratique ». « Pour fermer la blessure, il faut comprendre ce qui s'est passé, il m'a fallu 20 ans. Nicole Guiraud a perdu un bras dans l'attentat du FLN du Milk Bar d'Alger. Elle avait dix ans. Elle a choisi de vivre en Allemagne pour se « distancier » de la France « en raison du terrorisme civil », « Je ne me sentais pas soutenue. » A-t-elle cherché plus tard à comprendre les motivations des auteurs de l'attentat ? Le contexte politique, sécuritaire, social dans lequel il avait été perpétré, lui avons-nous demandé. « Il n'y a pas de terrorisme licite ou illicite », répond-elle. Avez-vous vu le film La Bataille d'Alger, lui a dit notre confrère de l'APS. « Je l'ai analysé, c'est un film surfait », répond le témoin avec certitude.


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