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Chahine et le cinéma
Publié dans El Watan le 09 - 08 - 2012

Un journaliste, qui a longtemps vécu au Caire et qui connaît bien Chahine et son cinéma, nous a posé deux questions précises et pertinentes. Celles-ci, simples en apparence, nous ont conduits à revisiter mentalement l'œuvre de notre ami cinéaste, à la dérouler, pour en dégager ce qui fait son originalité et sa force. A la première question : «Pouvez-vous nous dire ce que Chahine a apporté au
cinéma ?», nous avons répondu : «Il a apporté l'image.» Et en disant cela, nous avions en tête son usage répété du gros plan des yeux dans son fameux film Bab El Hadid. Lorsqu'il a fait ce film, sorti en 1958, le cinéma, surtout arabe, et égyptien donc, mettait en valeur le récit, l'histoire racontée suivant une linéarité chronologique, comme le faisait le roman. Chahine casse cette linéarité de la narration et met en pratique un «réalisme poétique» qui va s'avérer fécond.
En plus de ses ressources artistiques propres, il va utiliser les moyens techniques qu'offre le cinéma pour les mettre au service du message qu'il veut transmettre. «S'il n'y a pas de message, disait Chahine, je me casse.» Parmi ces moyens, il y a le son, notamment la musique et l'image. Et l'image, Chahine en a très vite compris la puissance. Elle est un langage en elle-même. Ainsi, mieux que des paroles prononcées, plusieurs gros plans sur un regard nous font comprendre la détresse ou la complexité des sentiments éprouvés par un personnage. Dans le film Al Massir (Le destin, 1997), le cinéaste dresse le portrait d'un homme épris d'ouverture et de progrès, le grand savant, Ibn Rochd, et dénonce le fanatisme religieux. Mais cela, il ne le fait pas à coups de slogans ou de démonstrations, il nous le donne surtout à voir et à entendre. Une scène de révolte populaire est particulièrement frappante dans ce film. L'enchevêtrement de plans visuels et de sons lui donne une telle authenticité que nous avons l'impression d'y être, ou plutôt d'en être.
Derrière cette magie de l'image, il y a un travail colossal, celui du professionnel, mais aussi celui de l'artiste, de l'esthète.
La seconde question de notre journaliste se rapportait au héros «chahinien». Dans une réponse spontanée, nous avons dit que chez ce réalisateur, le héros était bien souvent une héroïne. C'est le cas dans Bab El Hadid (Gare centrale), El Asfour (Le moineau), Al Yawm al-Sadis (Le sixième jour), Sokout… Hansawwar (Silence on tourne), Le choix, etc. Mais, qu'il soit homme ou femme, le héros chahinien est toujours issu du peuple et se fabrique à la force des bras et de la tête. Il ressemble à tout le monde et peut ainsi servir de modèle à tous. Il est travailleur, courageux, honnête et loyal. Il est aussi plein d'espoir et croit à la vie, à l'amour, y compris charnel. Pour illustrer notre propos, nous avons pris l'exemple du personnage principal d'El Ard (La terre), immense film réalisé en 1969.
A la fin du film, honteux d'avoir été vaincu, El Meligui, acteur magnifique, se rase les moustaches dans un geste de désespoir. Mais, paradoxalement, la force de ce geste et sa signification profonde montrent que la défaite n'est que passagère. C'est là le geste d'un véritable homme du peuple, admiré par les siens, paysans pauvres comme lui, et ce geste consolide la confiance qu'ils ont en lui. La bataille continuera. La victoire n'est pas loin et la récupération des terres aussi.
Nous voudrions, en conclusion de ce texte, souligner l'attachement de Chahine à ses racines. A sa ville natale, Alexandrie, il a dédié trois films largement autobiographiques, Alexandrie, pourquoi ?, Alexandrie encore et toujours, Alexandrie – New York. Il a aussi célébré Le Caire, la ville qui l'a accueilli.
Dans un court métrage qu'il lui consacre et qu'il commente lui-même, il nous amène crescendo, comme un vrai chef d'orchestre, à découvrir tous les aspects de cette ville métropole et à pénétrer l'âme de ses habitants qu'il nous rend proches et très attachants.
Quant à son amour pour son pays, les paroles prononcées par un autochtone, dans une scène du film Adieu Bonaparte, l'illustrent parfaitement. Parodiant la fameuse phrase qu'aurait prononcée Napoléon juste avant la bataille des Pyramides (juillet 1798), il déclare à l'envahisseur français : «Faites attention où vous mettez les pieds. N'oubliez pas que, du haut de ces pyramides, quarante siècles de civilisation vous
observent.»


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