La filière lait dans la wilaya de Aïn Defla tente de résister tant bien que mal aux difficultés qui l'accablent ces dernières années notamment le problème relatif à la collecte. Cette année encore, les services de la DSA enregistrent une baisse sensible du lait cru collecté durant les trois premiers trimestres de l'année en cours. La même source fait état de 3 millions de litres seulement collectés durant cette période alors que les objectifs fixés dans le cadre de la nouvelle stratégie initiée par la tutelle pour redresser ce segment étaient de collecter 23 millions de litres. Ainsi, 12% seulement de ce produit ont été acheminés par les 13 collecteurs que compte la wilaya de Aïn Defla vers les laiteries Giplait (Arib) et Waniss (Bir Ould Khelifa) situées dans le territoire de la wilaya. Cette baisse sensible de la quantité collectée qui succède à celle enregistrée durant l'année écoulée (20%) remet sur le tapis ce problème devenu récurrent que les services de la DSA imputent à l'existence d'un marché parallèle puissant qui sévit en toute liberté en l'absence des mécanismes de contrôle jugés à maintes reprises défaillants. La quantité de lait produite, depuis l'entrée en vigueur du contrat de performance visant à encourager ce segment de l'agriculture, a en revanche dépassé les prévisions franchissant la barre des 60 millions de litres contre 48, 5 millions produits l'année précédente. Toutefois, la situation inhérente au détournement de ce produit stratégique vers le circuit informel constitue pour les responsables un véritable casse-tête d'autant que la désaffection des éleveurs pour le dispositif de production de lait cru n'arrange pas les choses. Ceux-ci sont à peine une soixantaine possédant plus de 1000 vaches laitières alors que la wilaya de Aïn Defla en compte plus de 500 dont la plupart sont hors sol. Quant au cheptel bovin, il est estimé à environ 20 000 têtes que les responsables espèrent bientôt renforcer dans le cadre du dispositif de soutien à cette filière. Pour rappel, les éleveurs avaient été confrontés durant l'année 2008 à une augmentation exponentielle du prix de l'aliment du bétail ajouté à une réduction des surfaces fourragères. Ces écueils et bien d'autres ont contribué pour beaucoup à fragiliser ce créneau en sus du manque de coordination entre tous les partenaires. D'aucuns espèrent la mise en œuvre des nouvelles orientations en faveur de la filière lait pour l'amorce de son décollage véritable placé sous le signe de la sécurité alimentaire.
