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le doute s'installe mais l'espoir reste permis en Tunisie
Publié dans El Watan le 23 - 10 - 2012


Tunis
De notre correspondant
La révolution du 17 décembre-14 janvier est une jonction des contestations populaires des couches démunies de la bande ouest contre la misère et la marginalisation qu'ils vivaient depuis des décennies avec les revendications démocratiques des syndicalistes et autres intellectuels. Le peuple tunisien s'est soulevé pour la liberté et la dignité. Une année après les élections réussies du 23 octobre 2011, le bilan de la transition sociale et démocratique passe par une évaluation de la situation politique, économique et sociale.
Plan politique : le spectre de Nida' Tounes
La nouvelle classe politique tunisienne ne saurait avoir comme mission que la rupture avec le régime déchu et l'instauration de la démocratie. «Il ne s'agit nullement d'une chasse aux sorcières, mais d'une reddition des comptes, nécessaire afin que la corruption politique ne soit pas banalisée après la révolution», explique Samir Rabhi, porte-parole de l'Instance supérieure de la réalisation des objectifs de la révolution. «Seule la justice peut jouer ce rôle contre ceux qui ont fait du tort à la nation, alors que la justice transitionnelle dresse les normes nécessaires pour passer l'éponge», ajoute-t-il.
Si telle était la voie de la raison, d'autres voix prônent l'exclusion des personnes, ayant fait partie des structures du RCD de Ben Ali, pendant la période du 7 novembre 1987 au 14 janvier 2011, et celle de la vie politique poendant au moins cinq ans. Elles se sont inspirées de l'article 15 de la loi électorale de 2011, qui a interdit aux RCdistes de participer aux élections du 23 octobre 2011. Mais le nouveau projet va plus loin que l'article 15, puisqu'il exclut les concernés de la vie politique. Pourtant, plusieurs de ceux qui ont attaqué en justice la décision d'exclusion, basée sur l'article 15, ont obtenu gain de cause.
«Seule la justice est en droit de priver quelqu'un d'un droit fondamental, comme l'appartenance à la vie politique», s'insurgent les militants de Nida' Tounes, puisqu'une telle loi risquerait d'écarter leur leader Béji Caïed Essebsi de la vie politique. Ce que ne partagent pas les militants d'Ennahda qui pensent que «face au risque du retour des RCdistes sous d'autres formes, il est possible d'envisager une procédure d'exclusion». «Nida' Tounes est plus dangereux que les salafistes jihadistes», a récemment déclaré le président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, qui explique une telle agressivité par le fait que «Nida' Tounes va exploiter le réseau RCdiste, alors que les jihadistes sont un produit de la révolution».
Le dirigeant de Nida' Tounes, Mohsen Marzouk, affirme en réponse à cette accusation que «ce n'est pas Nida' Tounes qui a attaqué le 14 septembre l'ambassade des Etats-Unis et terni l'image de la Tunisie». Revenant sur son exclusion, le Premier ministre de la transition et président de Nida' Tounes, Béji Caïed Essebsi, a remarqué qu'en vérifiant la liste du bureau exécutif de Nida' Tounes, il était l'unique personne concernée par l'exclusion. «Pourtant, moi, j'ai rompu avec Ben Ali en 1990, lorsque j'ai constaté que les choses n'allaient pas bien et je n'ai pas dit que Dieu est en haut et Ben Ali en bas», rappelant au président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, ses propos lorsque le président déchu lui avait accordé une grâce présidentielle. Béji Caïed Essebsi a également rappelé à ceux qui prétendent la «pureté révolutionnaire» que «Noureddine Bhiri a signé le pacte national autour du projet de Ben Ali en 1992, au nom d'Ennahda». «Donc, ils n'ont pas à se poser en donneurs de leçon», a-t-il fait remarquer. Parlant de l'exclusion, le politologue Hamadi Redissi estime qu'il est clair que «des calculs politiques sont derrière cette tentative d'Ennahda et du CPR d'écarter Béji Caïed Essebsi, en prétendant s'attaquer aux vestiges du RCD». «L'ancien Premier ministre incarne l'unique force capable de faire jeu égal avec Ennahda et ses alliés», précise-t-il.
Missions politiques
En évoquant la rupture avec le régime déchu, on constate que le gouvernement de la troïka n'a rien fait de manière institutionnelle. La reddition des comptes avance très lentement au niveau de la justice. Les «symboles» du régime déchu (les deux super-ministres de la présidence : Abdelaziz Ben Dhia et Abdelwahab Abdallah, le président de la Chambre des conseillers, Abdallah Kallel, le dernier secrétaire général du secrétariat général du RCD, le ministre du Transport, Abderrahim Zouari, etc.) sont aux arrêts depuis près de vingt mois dans des dossiers qualifiés de «vides» par leurs avocats et même par les observateurs neutres. Pour sa part, la justice transitionnelle n'avance pas, selon les observateurs de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH). «Ce n'est pas normal que ce soit un quelconque ministère qui chapeaute un parcours de justice transitionnelle.»
«Cette instance devrait échapper au contrôle de l'administration. Or, Ennahda veut mettre la main sur tout», s'insurge Me Abdessattar Ben Moussa, président de la LTDH.
Par ailleurs, Me Ben Moussa rappelle que «la mise à l'écart de certaines personnalités du RCD s'est faite jusque-là de manière populiste à travers des manifestations spontanées (ou manipulées) contre des responsables, notamment durant les premiers mois de la révolution». Le président de la LTDH remarque toutefois que «des RCdistes notoires continuent à exercer à la présidence du gouvernement et dans les cabinets de plusieurs ministres». «Il suffit de passer en revue l'équipe entourant le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, et d'évoquer la dernière nomination de Chedly Ayari à la Banque centrale pour conclure que le traitement des RCdistes se fait sur mesure et selon les intérêts partisans de la troïka», poursuit Me Ben Moussa. Pour ce qui est des missions attribuées par le peuple à l'Assemblée nationale constituante, notamment, la rédaction de la Constitution et l'installation des trois commissions indépendantes des élections, de la magistrature et des médias.
«Les trois partis de la troïka ont attendu une année pour nous proposer l'esquisse d'un accord politique», ironise le politologue Hamadi Redissi qui leur reproche «un amateurisme politique avéré». «Comme aucun parti politique ne dispose de majorité à l'Assemblée, et comme la troïka est formée d'un parti islamique et deux partis laïcs, des consensus sont nécessaires pour faire avancer les dossiers litigieux, à l'image du régime politique, de la loi électorale ou de la manière de gestion de la magistrature», précise-t-il. «Mais, ce n'est pas normal que la troïka vienne, après une année, annoncer un accord sur un régime parlementaire aménagé sans aucune précision supplémentaire.
L'élection du président au suffrage universel ne résout pas tous les problèmes. Il reste à répartir les attributions de chaque institution au sein du pouvoir exécutif et ce n'est pas chose facile, sans parler de la loi électorale, ou de la Cour constitutionnelle. Ennahda préfère les proportionnelles aux plus fortes moyennes et n'est pas chaude pour l'installation d'une quelconque instance de contrôle sur l'Assemblée. Ettakattol et le CPR sont favorables à des proportionnelles aux plus forts restes et pour une Cour constitutionnelle», poursuit le professeur Redissi. Il conclut en affirmant que «le chemin est encore long».
Situation socioéconomique : rien ne va plus
Depuis le 14 janvier 2011, les chiffres réels du chômage ont repris leur place dans les statistiques, ainsi que ceux de la pauvreté. Ils sont près de 18% à ne pas avoir d'emploi, dont plus de 150 000 diplômés. La pauvreté touche plus de 10% de la population. Les difficultés engendrées par la chute du régime déchu et la transition en cours, vont se répercuter sur la vie socioéconomique. Il s'agit essentiellement de ces segments de la population à la recherche de l'amélioration de leurs conditions de vie. Or, la question n'est pas aussi systématique, car la reprise économique et l'emploi nécessitent des conditions objectives qui ne sont pas encore réunies. Mais personne ne leur dit cette vérité, d'où leur impatience. Les politiques, notamment durant la campagne électorale précédant les élections du 23 octobre 2011, ont promis monts et merveilles à ces populations démunies.
Aujourd'hui, en l'absence de résultats concrets et rapides, la tension sociale est à son paroxysme, ce qui ne permet pas de créer les conditions propices au retour des investissements. Il ne faut pas non plus négliger le fait que notre premier partenaire économique, à savoir l'Europe, passe par une crise. En effet, la France a une croissance nulle en 2011, alors que l'Allemagne a enregistré une croissance de 0,3 %, sans parler de la situation en Grèce et en Espagne. C'est déjà bien que l'Europe ait mis la main à la poche pour soutenir la transition et qu'elle œuvre actuellement pour négocier un accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca). La transition en Tunisie est donc confrontée à des problèmes intérieurs, à savoir le fort taux de chômage et les disparités régionales, ainsi qu'à des difficultés extérieures, telles la crise de la dette souveraine en zone euro et la situation en Libye.
Cette instabilité macro-économique a conduit à la récession de l'économie tunisienne ainsi qu'à l'aggravation des déséquilibres commerciaux, budgétaires et financiers. Le rebond économique, promis en 2012, ne saurait atteindre les 3,5%, alors que le déficit budgétaire risque de se creuser et d'atteindre les 10%, si l'on ne parvient pas à recouvrer des recettes provenant de la vente des biens saisis appartenant aux symboles du régime déchu. Ce flou politique et cette tension socio-économique ont fait que les agences de notation internationales, Standard and Poor's et Moody's ont rabaissé la note souveraine de la Tunisie. La situation n'est donc pas reluisante et il est impératif de travailler dur pour la redresser, afin que la population ne perde pas espoir en sa révolution.


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