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Ali Harb et Bouzid Boumedienne reviennent sur la crise du monde arabe : « Les modernistes arabes ont échoué »
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2009

Les modernistes et les traditionalistes arabes ont échoué. Le constat est dressé par le philosophe libanais Ali Harb qui a animé, samedi, au 14e Salon international du livre d'Alger (SILA) qui se tient à l'esplanade du complexe sportif du 5 Juillet, une conférence sur « La pensée arabe face aux défis de la modernité ».
Conférence animée également par Bouzid Boumedienne, enseignant à l'université d'Oran, et modérée par Omar Boussaha. « La société arabe a changé différemment de ce qu'avaient prévu les modernistes. A partir de là, ils ont perdu leur crédibilité et leur efficacité. Ils sont à la marge de la société », explique Ali Harb qui a publié, aux éditions algériennes El Ikhtilaf, La complicité des contraires, les nouveaux dieux et le chaos du monde. Selon lui, l'échec des modernistes ne signifie pas celui des sociétés arabes. En ce sens que les pays arabes, qui n'ont pas été gouvernés par des élites nationalistes, progressistes ou islamistes, sont mieux lotis que ceux qui sont tombés « entre les mains d'un théoricien nationaliste, d'un révolutionnaire marxiste ou d'un djihadiste ». Les modernistes doivent, d'après lui, renouveler leur réflexion et remettre à jour leur bagage conceptuel. « La crise des penseurs est contenue dans leurs propres idées. Aussi, ne puis-je pas dire que mon problème est avec l'homme de religion ou avec le gouvernant, car rien ne m'empêche de perfectionner mes concepts et améliorer mes visions », a-t-il dit. Il a critiqué « l'esprit dogmatique » et « la pensée unique ».
Le dogmatisme fait, selon lui, qu'on soit sûr de tout, tranchant et convaincu. « Cela fait que la société soit transformée en usine de fabrication de la fermeture et de la rigidité et que les idées soient sacralisées échappant donc à la critique », a-t-il observé. Selon lui, l'unicité de la pensée, du principe, du pôle, de l'opinion et du zaïm fait que la pluralité du monde et de la société est refusée. « Cela aboutit à l'oppression politique, au totalitarisme, à la pauvreté scientifique, au terrorisme intellectuel et à l'insignifiance existentielle. La société est alors composée de structures fragiles, faciles à démanteler. L'histoire des conflits et des divisions l'a clairement démontré », a précisé le conférencier. Il dénonce l'enfermement culturel marqué par le repli sur le patrimoine. Enfermement qui, selon lui, bloque la production du savoir et la créativité intellectuelle. « Ce que produisent les savants et les philosophes en théories et concepts, quelles que soient les données qu'ils utilisent, n'a pas d'identité.
Leurs travaux s'adressent à la réflexion, loin des divisions linguistiques, culturelles ou géographiques », dira-t-il. Le penseur ne doit pas, selon lui, se comporter comme un militant « qui défend sa liberté » ou comme un combattant « qui défend son identité ». Il ne doit pas être un simple porteur de slogans. « La production conceptuelle et les préoccupations intellectuelles doivent transcender les considérations idéologiques », a appuyé Ali Harb. La modestie est, d'après lui, nécessaire pour les penseurs dans leur relation avec les valeurs. « Personne n'a de tutelle sur la justice, l'honnêteté ou la liberté. Les modernistes ne constituent pas un royaume de la vertu », a-t-il expliqué. Pour dépasser la crise des modernistes, Bouzid Boumedienne a proposé l'idée de substituer « la société du savoir » à la modernité. Proposition seulement. « En privilégiant la société du savoir, on pourra dépasser la problématique de savoir qui doit dominer : l'économique ou le culturel. La production du savoir donne à la fois une force esthétique et une force matérielle », a-t-il soutenu.
Dans le monde arabe, la modernité a été, selon lui, toujours entourée de doute en ce sens qu'elle a été liée à la présence coloniale, d'une manière ou d'une autre. « S'ajoute à cela le fait que les modernistes, entre progressistes ou laïcs, sont perçus comme hostiles à la religion. Les pouvoirs en place ont toujours fait que la modernité soit associée à la technicité. D'où la priorité donnée aux sciences techniques au détriment des sciences humaines. Les meilleurs étudiants sont orientés vers les filières scientifiques », a expliqué l'universitaire. Il a constaté un certain retour au passé parmi les intellectuels arabes après les attentats du 11 septembre. « Repli incompréhensible qui souligne la crise des modernistes arabes », a-t-il noté. Bouzid Boumedienne vient de publier un essai, le Patrimoine et les sociétés du savoir.


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