C'est ce qu'a annoncé hier le site spécialisée Mer et Marine : «La coque est presque terminée et l'îlot est en place, la mise à flot est prévue dans les prochains mois pour une livraison en 2014.» Baptisé Kallat Beni Abbes, le futur BDSL algérien est, selon sa fiche technique, une version agrandie et améliorée des bâtiments amphibie italiens de type San Giorgio. Il mesure 143 mètres de long pour 21,5 mètres de large et son déplacement en charge atteint 9000 tonnes. Capable d'atteindre une vitesse de 20 nœuds grâce à deux moteurs diesels, avec une autonomie de 6000 milles en vitesse économique, le bâtiment disposera d'un pont d'envol continu, avec deux spots d'appontage pour hélicoptères à l'avant et à l'arrière. La partie du pont au niveau de l'îlot sera dotée d'un ascenseur pouvant accueillir une machine de 30 tonnes, donnant accès à un hangar assez large pour abriter 5 hélicoptères lourds. Par ailleurs, ce BDSL disposera d'importantes capacités amphibies. Un radier, s'ouvrant sur l'arrière, abritera trois chalands de débarquement (Landing Craft Mechanized). De plus, sur bâbord, des bossoirs permettront de mettre à l'eau trois chalands de type LCVP (Landing Craft Vehicle Personnel). Le reste de la drome comprendra notamment un chaland de type LCP (Landing Craft Personnel) et deux embarcations rapides pour commandos (RHIB). Ces moyens permettront de débarquer sur une plage des troupes avec leur matériel, dont des véhicules blindés. Le bâtiment disposera à cet effet d'un garage pouvant, entre autres, accueillir 15 chars lourds, ainsi que des logements pour 440 soldats, en plus des 150 membres d'équipage. Le BDSL, gréé pour servir de bâtiment de commandement (moyens de communication développés, locaux pour un état-major interarmées) disposera aussi d'infrastructures médicales importantes, avec un hôpital de 50 lits doté de salles d'opération, permettant d'assurer aux troupes débarquées un soutien santé ou bien de servir lors d'opérations humanitaires au profit de populations civiles. Mais, par rapport à ce que l'on rencontre habituellement sur les bâtiments de projection, le BDSL algérien se distinguera surtout par la puissance de ses équipements électroniques et de son armement. Il sera doté d'un Empar, radar tridimensionnel développé par Selex Sistemi Integrati, qui équipe les frégates de défense aérienne de type Horizon, le porte-aéronefs Cavour et les frégates multimissions italiennes. Ce radar servira à la détection aérienne à grande portée et à la conduite de tir des Aster 15. Le BDSL sera, en effet, le premier bâtiment de projection amphibie et aéromobile à mettre en œuvre ces missiles antimissiles développés par MBDA. En tout, 16 munitions seront abritées dans deux lanceurs verticaux situés à l'arrière de l'îlot. L'armement comprendra également une tourelle de 76 mm OTO-Melara, pouvant servir à la défense antiaérienne ou contre des buts de surface, mais aussi aux tirs contre des cibles côtières. L'artillerie sera complétée par deux canons téléopérés de 25 mm, gérés comme le 76 mm par une conduite de tir NA 25 FCS de Selex SI. Enfin, le bâtiment sera équipé d'une suite complète de guerre électronique fournie par Thales et Elettronica, associée à deux lance-leurres Sclar-H d'OTO-Melara. L'acquisition en 2014 de ce BDSL confirme le vaste plan de modernisation dont bénéficie la Marine algérienne. Celle-ci dispose, désormais, de quatre sous-marins de type Kilo, deux bâtiments neufs ayant été livrés par la Russie alors que les deux premiers (mis en service en 1987 et 1988) ont été modernisés. La flotte de surface va, quant à elle, connaître une profonde évolution dans les années qui viennent. Ont notamment été commandées trois frégates à la Chine et deux autres à l'Allemagne (type Meko A200). «Un nouveau patrouilleur lance-missiles, version améliorée des trois C58 (1988-2002) est, par ailleurs, en cours d'achèvement à Mers El Kébir», annonce la même source. Trois grands remorqueurs de haute mer du type UT 515 CD, version améliorée des Abeille Bourbon et Abeille Liberté françaises, ont en outre été livrés en 2012 par les chantiers norvégiens Vard.
