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Pétrochimie : Valoriser les hydrocarbures à l'export
Publié dans El Watan le 16 - 01 - 2014


Skikda et Arzew
De notre envoyée spéciale
Le marché de produits énergétiques mue à une vitesse grand V. La révolution des hydrocarbures non conventionnels a orienté les échanges dans un sens où elle laisse de moins en moins de marge de manœuvre aux producteurs traditionnels, notamment de gaz. C'est d'ailleurs le cas de l'Algérie. S'il est vrai que la structure même du marché du gaz naturel laisse encore des opportunités dans les zones d'échange où les prix sont les plus rémunérateurs, à l'image du marché asiatique, la compagnie nationale des hydrocarbures tend à s'orienter vers une stratégie de valorisation de ses hydrocarbures à long terme.
Stratégie s'appuyant sur le développement des industries pétrochimiques, pour laquelle une direction exécutive a été créée dans le cadre de la réorganisation de la direction centrale de Sonatrach. La DCG-PEC est ainsi chargée de mener les projets de développement de la pétrochimie, à savoir la transformation de gaz naturel en divers dérivés, à bon port. Activité séparée de l'aval qui lui prend en charge les activités de liquéfaction de gaz naturel, la séparation de GPL et de raffinage de pétrole. Une ligne de conduite que l'on peut interpréter comme un juste retour au plan Valhyd (projet de valorisation des hydrocarbures à l'export), projet un certain temps controversé et décrié par des certaines de voix au milieu des années 2000. La raison avancée par les détracteurs du plan Valhyd est que les projets de valorisation des hydrocarbures n'ont au final abouti qu'à la réalisation d'unités GNL dans l'objectif de multiplier les exportations de gaz naturel algérien.
Quoi qu'il en soit, force est de constater qu'au-delà des réalisations dans l'aval gazier, la mise en œuvre du plan Valhyd depuis le milieu des années 1970 a permis de doter Sonatrach de certaines unités pétrochimiques. Certaines n'auront pas résisté aux différentes restructurations de Sonatrach durant les 40 dernières années, d'autres auront été conçues, tandis que des structures souffrent de l'inexistence de marchés, mais la majorité partagent la particularité d'être des structures de petite taille et ne sont pas suffisamment rentables et sont dépassées sur le plan des technologies.C'est d'ailleurs cet argument qui préside à la fermeture du CP1K (complexe pétrochimique de Skikda).
Décision qui a d'ailleurs été fortement décriée par le syndicat de l'entreprise nationale des industries pétrochimiques (ENIP) absorbé par Sonatrach en 2009. Ce syndicat estime que l'état actuel du complexe, ouvert en 1978, ne justifie en aucun cas une fermeture, mais a besoin d'une simple réhabilitation, d'autant plus que plus 100 millions de dollars ont été investis, ces dernières années, afin de maintenir les unités à niveau. Argument battu en brèche par les responsables de l'unité actuellement à l'arrêt et en cours de démantèlement.
Complexe obsolète
Aujourd'hui, le CP1K pourrait être le symbole de ces complexes bâtis durant les années 1970 et tombés en désuétude. Une petite virée permet de découvrir la rouille qui grignote le squelette d'un fleuron transformé en un tas de ferraille. Il ne reste plus que cette odeur chimique persistante et dérangeante. Des effluves colportées par de l'eau, la purge en a fait des canalisations, avant le démantèlement définitif des installations.
Il est vrai que la production du CP1K a rarement dépassé le seuil des 40% des capacités installées. Mais dès le milieu des années 2000, les incidents se sont multipliés sur le site. Une explosion puis la fermeture de l'unité polyéthylène à basse densité inaugurée en 2006, un cycle de revers ayant mis à mal les cycles de production du complexe intégrés. Mais ce n'est qu'en 2010 qu'un incident sur l'unité éthylène, dont dépendent les usines de production du CP1K (polyéthylène, VCM, PVC et chlore soude), porte l'estocade au complexe du plastique. Le fait est que toute tentative de redémarrer l'unité éthylène pourrait se solder par une véritable catastrophe.
C'est du moins ce que pense le premier responsable HSE au niveau du site. Il explique ainsi qu'en 2010, les agents du CP1K avaient évité de peu un véritable cataclysme. Et d'ajouter que tout nouvel incident de l'unité pourrait conduire à une explosion au niveau des bacs de stockage d'éthane, eux-mêmes situés à proximité des installations du complexe GNL de Skikda. L'on image ainsi les dégâts qu'une telle réaction en chaîne pourrait générer : une réédition de l'incident de l'hiver 2004, lorsque le GNLK avait explosé. Tant qu'à faire, démanteler le complexe, le céder par adjudication comme ferraille (une idée qui pourrait bien faire le bonheur du complexe sidérurgique à proximité à El Hadjar).
Quant à l'unité chlore soude rénovée en 2008 pour mettre fin à l'usage du mercure, elle suscite déjà l'intérêt de l'Enasel qui se situe en bonne position pour la reprendre. L'obsolescence du complexe pose aussi et surtout un problème de rentabilité dans la mesure où les coûts de production sont aujourd'hui plus élevés que les prix du marché. C'est d'ailleurs ce même problème qui mine actuellement l'activité du CP2K (ex-Polymed) à proximité. Projet mal conçu dès le départ, car dépendant de l'augmentation des capacités de production d'éthylène au CP1K de 120 000 tonnes/an à 220 000 tonnes/an, l'unité de polyéthylène à haute densité livrée en 2005 est à l'arrêt. Au-delà des difficultés techniques liées à une panne au niveau des pompes de la structure industrielle, c'est la rentabilité qui pose problème. En fait, le prix de l'éthylène au niveau des marchés internationaux, et que le CP2K doit aujourd'hui importer, est trop élevé.Cela ne semble pas susciter pour autant l'optimisme du nouveau directeur général, Slimane Bouchouareb, lequel se réjouit des ventes réalisées par l'ex-Polymed avant son arrêt en juin 2013.
20 milliards de dollars à investir
Quoi qu'il en soit, la situation à Skikda a de quoi préoccuper, mais elle tranche étrangement avec l'état des installations à Arzew. Le CP1Z est l'unique complexe méthanol et dérivés en Algérie mis en exploitation en 1976. Celui-ci produit du méthanol, du formaldéhyde, de la formurée ainsi que de la colle liquide utilisée dans l'industrie du bois. Il reste qu'en l'absence d'un marché assez profond pour les résines liquides, les 98% de la production de méthanol estimée à 100 000 tonnes/an sont exportés vers l'Europe.
Bien qu'il soit considéré comme étant performant puisqu'il maintient un niveau de production de 80% de ses capacités installées, divers projets permettront au complexe de s'enrichir comme le projet d'une usine de production de formurée UFC 85 ainsi qu'une unité de production de MTBE d'une capacité de 200 000 tonnes/an destinée à couvrir les besoins des raffineries existantes, ou en cours de réalisation. Il va sans dire que le plan de développement de la pétrochimie en gestation au niveau de Sonatrach ne s'arrêtera pas à ces deux unités. Car il s'agit d'investir, selon les premières projections du groupe, 20 milliards de dollars, dans divers projets à mener en partenariat.
Un partenariat qui a déjà permis la création à Arzew de deux unités d'ammoniac et d'urée en partenariat : Sorfert détenue en majorité par l'égyptien Orascom et qui a livré près de 50 000 t d'urée depuis son entrée en production août 2013 et AOA détenue en majorité par l'omanais Suhail Bahwan Group. Un projet de vapocraquage d'éthane est d'ailleurs en cours de négociation avec le français Total, de même que des discussions sont menées avec d'éventuels partenaires pour un projet de déshydrogénation de propane et de production de polypropylène à Arzew.
Cependant, le projet de création d'un mégacomplexe pétrochimique intégré devant remplacer le CP1K à Skikda devrait absorber une bonne partie. Il s'agit de la réalisation de 21 unités pétrochimiques déjà prépositionnées sur 350 ha dans la zone industrielle Sonatrach de Skikda. Les études sont déjà en cours et sont menées par le sud-coréen Daelim. Le nouveau complexe, dont la réalisation devrait prendre au moins quatre années, s'appuiera sur le développement des aromatiques. Autrement dit, la valorisation des 5 millions de tonnes de naphta produits annuellement pour fournir des intrants destinés à l'industrie pharmaceutique, du papier et des peintures.
Il faut dire que le Topping condensat de Skikda produit 85% de ses capacités en naphtas totalement exportés, car grandement apprécié pour ses qualités sur les marchés, notamment asiatiques. Il est d'ailleurs plus cher que le GNL et constitue une excellente base pour la fabrication d'intrants destinés aux essences aromatiques, mais surtout à l'industrie des cosmétiques. Globalement, le programme de Sonatrach tend à satisfaire les besoins du marché algérien en divers produits comme les polymères, les additifs et les engrais, d'où le développement de 4 filières : plastique, caoutchouc, textile et engrais. L'objectif est, selon le propos même du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine qui estimait il y a quelques mois, qu'il s'agit de réduire la facture à l'import et valoriser les hydrocarbures en créant de la valeur ajoutée au lieu d'exporter totalement les hydrocarbures à l'état brut.


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