Ce destin qui incarne toutes les résistantes aux occupants successifs de notre pays depuis la nuit des temps. Gloire à, Robba fille de Sfisef, El Kahina, Fatma n'Soumer, Hassiba Ben Bouali, Malika Gaïd, Messaouda Bedj... Nous, tes sœurs de combat, comme la plupart des femmes qui nous ont succédé, nous pensions qu'un symbole ne parlait pas. Mais cette fois, le symbole, toi, tu n'as pas parlé, tu as crié. Jusqu'ici notre réserve n'était ni crainte ni pudeur, juste un parti-pris responsable au moment où l'Algérie entamait sa reconstruction. Ton « coup de gueule » Djamila porte au-devant de la scène la malvie de milliers d'authentiques moudjahidine et moudjahidate. Pourtant, la Nation, forte de toutes ses institutions, a un ministère des Moudjahidine dont le budget a été augmenté dans la dernière loi de finances. Cette décision réaliste a certainement tenu compte de l'âge avancé des moudjahidine et moudjahidate et de leurs besoins spécifiques. Mais aujourd'hui, plongées dans le troisième âge, riches d'expériences heureuses et de douleurs accumulées au long de notre traversée de l'après-guerre, comment nous taire ? Malade, en danger, l'appel que tu as lancé a bouleversé toutes les femmes et les hommes dignes, dans notre pays et au-delà. Aujourd'hui, Djamila nous te rejoignons pour clamer avec force que « nous sommes et serons toujours des femmes courage ! » Ô combien tu as raison, chère Djamila, le troisième âge est impitoyable quand on le vit dans la maladie et l'absence de ressources. Djamila, comme nous avons été choquées de le lire ! Djamila, nous te soutenons dans ta souffrance qui est devenue la nôtre. Oui tu es malade, oui tu as droit au respect, oui tu as droit aux soins, oui cela n'a pas de prix. Oui, oui, oui ! C'est le droit de tout malade. Oui, oui, oui ! L'espoir n'est pas perdu. Djamila, l'Algérie que nous avons voulue indépendante… jamais ne trahira ses moudjahidate et moudjahidine au lendemain du miraculeux défi, relevé par nos footballeurs, fêté par nos millions d'Algériennes et d'Algériens. Des sœurs de lutte : Akila Ouared, Louisa Ighilahriz, Mimi Maziz, Salima Bouaziz Algérie, le 15 décembre 2009