Néanmoins, il demeure en détention dans un hôpital militaire car il purge une peine de prison de trois ans dans le cadre d'un autre jugement pour corruption. Le temps passé par Moubarak en détention provisoire est pris en compte dans le décompte de sa peine, a indiqué son avocat, Farid Al Deeb, précisant que l'ex-président «a déjà purgé les deux tiers de sa peine. Et selon un récent amendement législatif, une fois que les deux tiers de la peine sont purgés, il peut y avoir libération». L'ex-président égyptien a été blanchi samedi par la justice d'accusations de complicité de meurtre de manifestants durant la révolte de 2011, qui a causé chute. 846 personnes avaient été tuées durant les 18 jours de soulèvement populaire, durant lesquels les manifestants ont réclamé son départ. Les accusations pesant contre sur ses enfants, Alaa et Gamal Moubarak, ont été abandonnées en raison de la prescription des faits. La justice de l'ordre kaki Dans le procès pour complicité de meurtre, sept hauts responsables de la sécurité, dont l'ex-ministre de l'Intérieur de Moubarak, Habib Al Adly, ont été acquittés. Le parquet et les parties civiles ont la possibilité de faire appel des verdicts. Un millier de personnes ont manifesté samedi soir près de la place Tahrir pour protester contre le verdict. La police a dispersé le rassemblement. Deux personnes ont été tuées et 14 blessées dans les heurts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère de l'Intérieur a confirmé l'arrestation de quatre personnes qu'il a désignées comme étant des «éléments des Frères musulmans».Lors du premier procès en 2012, Moubarak avait été condamné à la prison à perpétuité mais la sentence a été annulée pour des raisons dites techniques. Le coup d'Etat de l'ancien chef de l'armée et actuel chef de l'Etat, Abdelfattah Al Sissi en juillet 2013 contre le président islamiste, Mohamed Morsi, marque le début de la réhabilitation de l'ancien régime. le successeur de Moubarak (élu le 24 juin 2012 avec 51,4% des voix) et la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans ont été mis en prison et encourent la peine de mort dans divers procès. La police est réhabilitée dans une partie de l'opinion publique, celle a soutenu le pronunciamiento d'Al Sissi. Et L'actuel Premier ministre, Ibrahim Mahlab, était un cadre du parti de Moubarak. Après la destitution de Morsi, plus de 1400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l'armée, essentiellement au Caire, et plus de 15 000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés. Le 23 décembre 2013, la confrérie a été déclarée «organisation terroriste». Le pouvoir s'est entre-temps attaqué à l'opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de militants pour avoir enfreint une loi limitant le droit de manifester. Elu président en mai dernier, le maréchal Abdelfattah Al Sissi savoure les premiers fruits de sa victoire avec la condamnation, le 11 juin, du célèbre blogueur et militant de gauche Alaa Abdelfattah ainsi que 24 autres jeunes, à 15 ans de prison. Ils ont tous été reconnus coupables d'avoir participé à des manifestations illégales. L'euphorie qui traduit les espoirs suscités par la chute de Moubarak s'est ainsi transformée en chants de thrènes sonnant le glas de la liberté.