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Naufrage du Salon de la pomme de terre
Publié dans El Watan le 08 - 05 - 2015

On ne sait comment, dès la seconde édition, un opérateur privé s'est accaparé la manifestation, avec le concours de la Chambre nationale de l'Agriculture et avec le soutien de l'antenne de Mostaganem. Dès cette seconde édition, les fellahs ont commencé à s'en éloigner, tandis que ministres et haut responsables se relayaient pour donner un cachet des plus officiels à la manifestation qui prendra alors la dénomination de «salon international de la pomme de terre». L'organisateur s'attellera ensuite à élargir la gamme des produits exposés, transformant par moment la manifestation en véritable salon de l'agriculture et du machinisme agricole.
Incohérences
Ce qui a permis, par la même occasion, d'encaisser des sommes faramineuses occasionnées par la location des stands et d'espaces par plus de 150 exposants. Très vite, la modique somme versée au centre équestre sera remise en cause par les responsables qui exigeront une rémunération plus conséquente et en lien direct avec les revenus dégagés. Mais l'organisateur ne l'entendra pas ainsi, obligeant son partenaire à mettre fin à la collaboration.
Ce qui s'est traduit, l'année dernière, par l'annulation de la manifestation. Les deux parties campant sur leur position, il fallait trouver une issue à cet imbroglio. La CCI avait bien tenté de reprendre en main la manifestation, mais c'était sans compter avec les agissements de certaines parties qui ne voulaient surtout pas se voir écartées de la juteuse affaire.
Toutes ces incohérences allaient fatalement déboucher sur ce que redoutaient depuis longtemps les initiateurs de cette manifestation qui devait donner une image réelle des efforts consentis par les fellahs patatiers du pays pour maintenir un niveau de production assurant à la fois des revenus substantiels et un prix de vente attractif : des stands vides, d'autres vite désertés par les opérateurs, un service sécuritaire réduit à sa plus simple expression, et des commodités les plus élémentaires absentes. Le salon de la pomme de terre aura réussi le tour de force de faire partir y compris les services administratifs et techniques, tels que la DSA, la Chambre de l'agriculture ainsi que l'inspection de la protection des végétaux de Sayada.
Certification
Face à ce flop historique, nombreux sont les participants qui lèveront le camp dès le premier jour. Certains le feront en catimini, tandis que d'autres n'hésiteront pas à utiliser des mots d'une rare violence envers l'organisateur. Au salon de la pomme de terre se trouvait également la firme australienne Technico, arrivée en Algérie en 2004, dans le sillage d'une fructueuse coopération avec le groupe Hasnaoui. C'est Ghassan Kidness, son manager pour le Moyen-Orient et le Maghreb qui a effectué le déplacement à Mostaganem.
Il se souvient parfaitement de cette période où la Sodéa de Brahim Hasnaoui s'était engagée dans la production de plants de prébase grâce au soutien du groupe Technico. Il se souvient qu'en 2005, il y eut «l'introduction des premiers micro-tubercules. Les variétés Désirée et Diamant occupaient 4 hectares. A la fin du cycle, les micro-tubercules obtenus ont été expertisés et déclarés conformes aux critères phytotechniques et phytosanitaires», des critères fixés par la législation algérienne et dont l'agréage relève du CNCC, l'organisme algérien en charge du contrôle et de la certification des plants et semences.
Après ce premier succès, les partenaires étaient passés à la seconde phase qui consiste en la multiplication de la G1 afin d'obtenir la G2. Une superficie de 12 hectares a été plantée, et son encadrement fut confié à un expert de Technico et à quatre ingénieurs locaux, travaillant pour le compte de Sodéa. Mise en terre au mois de mars 2006, la production de tubercules de prébase fut récoltée à la mi-juillet. Le végétal qui a déjà fait l'objet de deux contrôles du CNCC se comportait apparemment bien.
Enigme
Parallèlement, un autre programme de multiplication de G0 vers G1 a été entamé. Il portait sur 8 hectares et a fait l'objet de la même appréciation positive pour les variétés Spunta, Désirée, Diamant, Kennebeck, Nicolas et Pentland Dell. Tout allait bien jusqu'au jour où ils sont passés à la culture à grande échelle dans le Sahara.
Une centaine d'hectares ont alors été semés à El Goléa. Hasnaoui avait choisi une terre qui n'avait jamais été cultivée auparavant. A la surprise générale, une fois les tubercules récoltés, le CNCC leur a annoncé que le sol est infesté de nématodes. C'est suite à ce contretemps, que d'aucuns attribuent à un lobby, que Brahim Hasnaoui a mis fin à une expérience fabuleuse qui aurait permis à l'Algérie de faire l'économie de plus de 100 millions de dollars qu'elle débourse chaque année pour importer de la semence de pomme de terre.
Fellahs
En effet, en seulement 10 ans, entre 2004 et 2014, ils passeront de 800 à 5000 fellahs, ce qui placera El Oued en tête des wilayas productrices de patates. Comme partout ailleurs, c'est la variété Spunta qui occupe plus de 70% des surfaces cultivées, suivie par la Kondor et la Désirée. Saadoune Zeghib rappelle qu'actuellement «El Oued occupe bien la première place en termes de production et de superficies cultivées».
Il se dit «fier» d'avoir aidé à exporter plus de 8000 tonnes de pomme de terre vers la Russie, ajoutant que «les fellahs d'El Oued ne comptent pas en rester là». Toutefois, il souligne avec force le manque cruel de semences, d'autant que depuis cinq campagnes les fellahs d'El Oued ont changé radicalement de stratégie, faisant passer le curseur vers la production d'arrière-saison. En effet, chiffres à l'appui, il martèle que plus de 25 000 hectares sont consacrés à l'arrière-saison – avec semis en août et récolte durant l'hiver, voire jusqu'au début du printemps ; la pomme de terre de saison occupant seulement 8 à 10 000 hectares. Ce qui donne une réelle aisance à la filière qui dispose désormais d'une longue et soutenue soudure.
Cependant, il met en exergue l'impossibilité d'augmenter les surfaces à cause de l'indisponibilité de la semence produite dans le Tell. Une insuffisance qui ne pourra être comblée, selon lui, que par l'implication de multiplicateurs locaux. Une situation qu'il explique aussi par l'absence des structures de suivi et de contrôle au niveau d'El Oued. Il en appelle aux organismes – ITCMI et CNCC– afin qu'ils ouvrent des antennes dans la plus grande région patatière du pays.


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