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Gaïd Salah a-t-il une ambition présidentielle ?
Publié dans El Watan le 15 - 10 - 2015

L'implacable constat établi par Louisa Hanoune selon lequel la vie politique est en passe de se «militariser» croise l'appel de Mouloud Hamrouche qui invite l'institution militaire à «briser la sacro-sainte règle de cooptation». Remettant ainsi au centre du débat national le rôle mais surtout la responsabilité de l'armée dans la persistance de l'impasse politique dans laquelle est coincé le pays, ou dans son concours jugé «indispensable» dans la sortie de crise. Le départ du patron des Services de renseignement, le général Toufik, suivi d'un «démantèlement» du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), a eu comme conséquence immédiate le déplacement d'un important segment du pouvoir vers l'état-major.
Quant à la guerre froide — supposée ou réelle — entre le DRS et l'état-major, c'est ce dernier qui a fini par gagner la «bataille», faisant apparaître son chef, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, du coup, comme le «maître incontesté» de l'institution militaire. C'est le destin surprenant de cet homme, dont la carrière a été sauvée in extremis par Abdelaziz Bouteflika non sans calcul tactique. Il est devenu, au fil des manœuvres et des crises, un personnage incontournable dans une équation à plusieurs inconnues.
C'est la première fois au moins depuis un quart de siècle que l'état-major de l'armée retrouve toute sa puissance sans que ne soit disputé et/ou contestée l'autorité. Le général Toufik, qui avait réussi à faire du DRS un pôle hégémonique avec une capacité de contrôle et de soumission sur l'essentiel des segments de la société, a longtemps fait de l'ombre à l'état-major pourtant sous sa coupe. Les deux blocs ont toujours fonctionné selon la stratégie de l'équilibre de la terreur, qui a été poussé à son paroxysme au lendemain de l'élection présidentielle d'avril 2014.
Brutal pour certains, endurant pour d'autres, Gaïd Salah, le plus vieux soldat au monde encore en exercice, ne semble pas vouloir s'arrêter maintenant qu'il a retrouvé tous ses galons. Tout comme Bouteflika qui remuait ciel et terre pour ne pas rester un «trois quart de Président», le chef des Tagarins, lui aussi, s'est employé à récupérer les pleins pouvoirs. Est-ce une finalité en soi ou bien une étape nécessaire — une ultime marche — vers le palais ? Autrement dit, le général vise-t-il la présidence de la République ? Veut-il troquer son uniforme de militaire pour le costume de Président ?
Un rêve aussi vieux que sa longévité au sein de l'armée. Lui, dont on susurre qu'il serait favorable à une «solution à l'égyptienne», veut se poser en recours. Il se voit en «Sissi algérien». Déjà en 1994, alors chef des forces terrestres, Ahmed Gaïd Salah avait laissé entendre à de ses pairs : «Pourquoi pas moi ?» lorsque le nom de Zeroual avait été avancé pour être désigné chef de l'Etat. Une vieille ambition remise au goût du jour, alors que se prépare une succession dans un contexte politiquement plombé et économiquement de plus en plus difficile.
Reste à savoir si cette ambition, si elle se confirme, va se confondre avec celle de tout le commandement militaire ou bien le chef de l'armée s'emploie au pas de charge à forcer la main aux «troupes» ! Difficile à dire tant la grande muette est un cercle fermé qui entretient le mystère. Une armée qui, de tout temps, a constitué la principale source de pouvoir, est devenue non seulement une force militaire au rôle politique prépondérant, mais également un groupe social au pouvoir économique considérable. Premier budget du pays, l'ANP se mue en une machine de production d'armement. Son enrichissement effréné tranche avec une société précarisée. «Il y a risque de rupture», prévient un ancien haut cadre de l'Etat.
De toute évidence, des faits récurrents qui peuvent tout au moins confirmer les ambitions prêtées au chef d'état-major. L'homme, multipliant les inspections de casernes, enchaîne la une des JT de 20h de la télé gouvernementale ; ses troupes sont plus que jamais mises au-devant de la scène. Et même le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, loue «les efforts déployés par le chef d'état-major sur le terrain». Rappelons aussi à ce titre comment la sacro-sainte règle d'impartialité et de neutralité a été rompue, lorsque le chef d'état-major, him self, s'est autorisé, dans une étrange lettre, d'élire le FLN de Amar Saadani comme l'unique parti dans le pays. Un enchaînement d'événements loin d'être anodin.
La machine médiatique officielle s'est emballée depuis des mois pour «façonner» l'image d'un homme «très actif, garant de la sécurité» d'un pays cerné par des foyers de tension. Dans l'ordre des événements soigneusement agencés, le fait sécuritaire domine la vie politique nationale en faisant apparaître le chef de l'armée comme acteur central qui envoie des messages intimidants aux supposés «ennemis internes».
Le chef de Talaie El Houriat, Ali Benflis, a saisi au vol les menaces venues des Tagarins et a répliqué : «Ceux qui croient pouvoir procéder encore par la menace et la peur se trompent lourdement.» En somme, le plan du chef de l'armée aux visées jusque-là non assumées ouvertement ne risque-t-il pas de contrer d'autres plans qui s'élaborent tout aussi en cercle fermé dans le sérail ? Le pouvoir, qui se retrouve avec deux têtes (état-major – Présidence) après l'éviction du général Toufik, réussira-t-il la cohabitation et jusqu'à quand ? D'évidence, un nouvel équilibre se négocie.
Ceux qui connaissent le chef d'état-major assurent que l'homme «ne peut se suffire d'être le bras armé pour pacifier, un rôle qu'il a joué lors du quatrième mandat». L'ex-parti unique, qui sert de porte-voix d'une partie des décideurs, poursuit «sa campagne» pour «l'instauration d'un Etat civil», même après le départ de Toufik. Est-ce un message à l'adresse des militaires ? «Le large mouvement de réformes sécuritaires et politiques» décliné dans l'étrange message du 8 octobre, attribué au chef de l'Etat, ira-t-il jusqu'à toucher l'état-major et son chef ? Ce dernier le redoute fortement. Les noms de ses successeurs commencent à être avancés.
En somme, Mouloud Hamrouche, en sa qualité d'ancien officier de l'ANP et de dirigeant politique, donc en mesure de déceler l'état d'esprit de l' «institution», estime que c'est de l'armée que viendra la solution à la périlleuse impasse politique. Avec ses mots choisis et qui «rassurent», le chef de file des réformateurs tente d'aider les militaires à contribuer à la recherche d'une issue salutaire.
A leur adresse, il dit : «Vous n'êtes pas le problème, mais une partie essentielle de la solution.» Néanmoins, son message risque d'être interprété à la lumière des besoins et surtout des «craintes» que peuvent susciter chez les chefs militaires les aspirations au changement démocratique. Ils seraient tentés d'en faire un argument justifiant leurs visées. A «la solution viendra de nous», ils imposeront «nous sommes la solution».


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