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Générale de la pièce Lalla Belhadj Khaled au TNA : Le blanc du noir de la société du vernis
Publié dans El Watan le 08 - 02 - 2010

La pièce Lalla (Madame) mise en scène par Khaled Belhadj et produite par le Théâtre régional de Mascara revient sur le paraître dans la société de consomation et tente de sonder l'être humain.
Le noir à cette qualité de s'adapter à tout. Au théâtre, comme dans la vie. Mardi soir, au théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi à Alger, à la faveur de la générale de Lalla de Khaled Belhadj, adaptée librement par Bouziane Benachour de l'œuvre de Jean Genet, Les bonnes, et produite par le Théâtre régional de Mascara, la lumière a du mal à écarter les zones sombres. L'espace est fermé, mais les portes sont ouvertes. Un huis clos à peine assumé. En noir. Mais également en blanc. Saâdia et Mebarka (Claire et Solange dans la pièce de Jean Genet), jouées par Meriem Allag et Iman Zimani, sont là à vouloir imiter leur maîtresse (Lalla), à marcher sur ses traces, symbolisées par des pieds-noirs.
Habillées en tenue sombre, elles tentent de mettre les robes de Lalla. Madame, interprétée par Warda Saïm, tout aussi vêtue de noir puisqu'elle s'empresse d'enlever ce qui ressemble à un manteau blanc, est triste par l'emprisonnement de son amant ou Monsieur. Partagé, l'habit noir souligne une certaine « unité féminine », comme dirait Belhadj Khaled, et une détresse commune. Les domestiques, sans doute par esprit de vengeance, ont dénoncé, à travers une lettre anonyme, l'amant qui se trouve en prison. Au moment où Madame est déchirée par cette séparation, les deux bonnes complotent pour l'assassiner, se débarrasser d'une femme (un ordre ?) qui les fascine et les opprime à la fois. Elles veulent en finir avec ses paroles, « ces paroles qui blessent les oreilles ». « Je ne pourrai jamais l'étrangler de mes mains », dit Saâdia. Et l'autre de proposer de mettre du poison dans la « tizana » (tisane). « Oui, mais Lalla est généreuse. Elle donne ses habits », dit-elle. « Elle nous offre ses vêtements pour ne pas les jeter dans les ordures », réplique l'autre. Entre amour et haine, jalousie et émerveillement, Saâdia et Mebarka montent et démontent un monde en rêve, en pleurs, en évasion...
Elles regardent dans les deux miroirs. L'une d'elle évoque « el hadhad », ce beau jeune homme qu'elle veut aimer. Mais ce chevalier des songes est si lointain... « Arrêtes de te torturer en caressant le drap », lance l'une à l'autre. « Je veux aller chez moi ; là, où mes défauts sont cachés, là où personne ne m'enferme », dit Mebarka. « Certains ont de la tendresse pour nous, celle-là même qu'ils ont pour les fenêtres, les cuillères, les mouchoirs ou le flytox », ajoute-t-elle. « Je n'aime pas l'odeur du flytox, elle m'étrangle », lance Saâdia. La scénographie, imaginée par Hamza Djaballah, a permis aux trois comédiennes de s'exprimer comme elles l'entendent, aidées par une lumière étudiée et une architecture de scène quelque peu surréaliste. Pas de gestuelles gratuites. Saâdia et Mebarka s'approchent, se touchent, se rejettent, se roulent par terre, se prennent pour Madame, celle-là même qui n'a pas de prénom...
Le jeu est plongé dans les musiques profondes de l'allemand Richard Wagner et du russe Piotr Ilitch Tchaïkovski. Le choix de ces deux compositeurs, qui avaient, chacun à sa manière, suscité la polémique, l'un pour son antisémitisme, l'autre pour son homosexualité, n'est pas fortuit. « Regardez leur statut, et vous comprendrez. Ils se rejoignent quelque part », lance Khaled Belhadj. « L'intérêt de la pièce est axé sur l'être humain, l'individu. Trois femmes en une seule, trois facettes d'une femme », explique Bouziane Benachour. A sa sortie en 1947, la pièce Les bonnes n'a pas été applaudie par le public d'une France à peine sortie de la guerre.
Pourtant, la pièce n'avait pas pour vocation de s'en prendre à la bourgeoisie ni à défendre les domestiques. Les critiques n'avaient éprouvé aucune honte à qualifier la pièce de « malsaine ». Et comme le monde change, l'œuvre de Jean Genet est aujourd'hui étudiée dans les lycées en France. Jean Genet, qui n'avait pas la langue dans la poche, avait subi la censure. Dans Notre-Dame-des-Fleurs, il n'avait pas hésité à mettre en lumière les nuits homosexuelles de Paris. Il était l'un des rares à évoquer, dans Pompes funèbres, le culte du corps qu'avait le nazisme allemand. Cela lui avait valu des attaques en tous genres, certains y avaient même vu — à tort — une certaine fascination pour le régime d'Hitler. « Jean Genet a eu des positions courageuses pour l'Algérie pendant la guerre de Libération nationale. Après les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila, il était parmi les premiers européens à visiter les lieux pendant que les cadavres étaient encore là », rappelle Khaled Belhadj. Selon Bouziane Benachour, les chaussures argent brillant que met l'une des domestiques à la fin de la pièce, acte qui remplace la scène initiale du suicide dans le texte de Genet, se veut une manière de dénoncer « el begass », « cette société du vernis ». « Lalla est peut-être une lecture de la société de consommation aujourd'hui.
Une société qui n'a pas que de bons côtés. Nous avons voulu montrer les mauvais penchants d'une société qui se recherche », observe Bouziane Benachour. Pour Khaled Belhadj, les miroirs sur scène symbolisent la quête de quelque chose. « Nous nous projetons toujours dans tout ce qui est virtuel. On fantasme. C'est un moyen de survie. C'est profondément humain. On a tendance à rêver », dit-il. La pièce est mise en scène en arabe dialectal de l'ouest du pays. « C'est une langue qui doit être comprise par le plus grand nombre de personnes ; mais c'est aussi une langue qui prétend être poétique avec des sonorités, de la musique », note Bouziane Benachour.


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