La visite du Sultan Haïtham ben Tariq en Algérie sanctionnée par un communiqué conjoint    Belaribi met en exergue la dynamique du secteur du bâtiment et de l'habitat et ses perspectives d'exportation    Energie: Yassaâ reçoit la représentante résidente du PNUD en Algérie    Foot/ Ligue 2 amateur (Gr.Centre-Est - 29e J) : ASK-MBR et HBCL-USMH à huis clos    Foot/ Ligue 1 Mobilis (USM Alger) : Mohamed Lacet nouvel entraîneur-adjoint    Timimoun: Mme Djilali met en avant l'importance du travail intégré dans la protection de l'environnement    Tennis/Tournoi M15 Monastir: Nazim Makhlouf débutera contre un Brésilien    Signature de la déclaration de création de l'espace arabo-latino-américain pour le dialogue parlementaire    Education : modification du calendrier des examens du 3e trimestre et de rattrapage au titre de l'année scolaire 2024/2025    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste grimpe à 52.567 martyrs et 118.610 blessés    Accidents de la route : 7 morts et 195 blessés en 24 heures    Le Sultan d'Oman se recueille à la mémoire des martyrs de la Guerre de libération nationale    Israël torture les employés de l'UNRWA    Pas du tout nul pour les Verts face à la Gambie    Arsenal se rate avant le sommet à Paris    « Le peuple sahraoui a été complètement floué par l'ONU »    Les 15 solutions pour atténuer l'écart du cours du dinar algérien entre le marché officiel et celui du marché parallèle    Journée de sensibilisation sur le paiement électronique    Départ du premier groupe de pèlerins samedi prochain    Lancement du 2e atelier de formation au profit des magistrats    Arme de la paresse intellectuelle et de la gouvernance dictatoriale    Mme Mansouri rencontre des membres de la communauté algérienne au Gabon    Le recteur de Djamaâ El-Djazaïr participe à Doha à la 26e session de l'Académie internationale du Fiqh islamique    Guelma: l'apport des composantes du patrimoine algérien dans la consolidation de l'identité nationale souligné    El-Bayadh: lancement de la Semaine du film révolutionnaire    Reprise à Alger des travaux du 38e congrès de l'Union interparlementaire arabe    38e Congrès de l'UIPA : appel à une action immédiate pour mettre un terme à l'agression sioniste conte Ghaza    Ces armes de guerre et drogues qui débarquent des ports français    Plus de 52 000 migrants morts depuis 2014    es 15 solutions pour atténuer l'écart du cours du dinar algérien entre le marché officiel et celui du marché parallèle    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    Une personnalité avec un esprit constructif    Sur le littoral de Sidi Lakhdar, c'est déjà l'été !    Atout majeur pour la préservation du patrimoine de la région    L'intérêt national, avant tout    Le projet de loi présenté à l'APN    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les femmes et les enfants sont les plus ciblés
Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2016

Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des universitaires et beaucoup de femmes, ont rendu hommage hier à Amira Merabet décédée le 5 septembre des suites de graves brûlures causées par un homme auquel elle avait dit non. Les initiatrices et ceux ayant répondu «présent» à l'appel au rassemblement ont vite attiré une foule au jardin Bennacer en plein centre-ville de Constantine. Des roses, des bougies et des visages indignés ont changé le décor des lieux l'espace d'une heure.
Le portrait de la jeune victime du lâche assassinat était hissé par les mains de certains, celui de l'assassin fugitif était étalé par terre. «Hier c'était Amira, et demain ce sera toi ou moi», pouvait-on lire sur l'une des banderoles. «Je ne pardonne pas», affichait la pancarte d'une participante. Les femmes surtout, menées par de jeunes étudiantes insoumises au patriarcat dominant, étaient venues exprimer leur colère devant le crime abject et leur dégoût face à l'injustice de la société.
«Nous sommes indignées par ce comportement de plus en plus cruel et ces réactions sont à côté de la plaque. On cherche à ‘‘victimiser'' le tueur, et à culpabiliser la victime. L'espace public en Algérie devient interdit aux femmes, une véritable jungle. A quelques mètres de chez elle, Amira se fait carrément brûler, et le monsieur a pris le temps de préparer son acte.»
Sous le coup de l'émotion, mais bien déterminée, Amel Hadjadj, l'une des initiatrices du rassemblement, tente de contenir sa colère et explique à El Watan les raisons de cette initiative. Elle n'hésite pas à relever le deux poids deux mesures dans la réaction et l'indignation de la société. En rappelant le cas Ikram, elle ne comprend pas pourquoi toute la société s'est indignée pour condamner cette femme parce qu'elle a choisi de quitter son mari, alors que cette même société est indifférente à l'histoire de Amira. «Si on continue dans ce silence ça va encore s'aggraver.
Le crime a été enveloppé par des rumeurs sur des choses qui ne regardent personne mais qui aux yeux de la rue sont plus importants que le crime lui-même», s'indigne encore Amel, qui s'interroge pourquoi au lieu de condamner l'assassin, la rue cherche à stigmatiser la victime, trouver des circonstances atténuantes au premier et maudire la femme « qui l'a provoqué».
Dans la déclaration lue par Amel Hadjadj, les initiatrices du mouvement ont condamné le crime abject et le système patriarcal et injuste dont est victime la femme en Algérie. Elles ont aussi appelé les autorités à capturer le criminel et lui infliger un jugement exemplaire. La foule qui s'était jointe aux manifestants a donné du mouvement à ce sit-in initialement calme et sobre.
Après s'être imprégné du pourquoi de ce rassemblement inédit, des voix se sont imposées pour prendre la parole et certains n'avaient pas de bonnes intentions. Alors que la police, d'habitude si présente lors de toute initiative du genre, était très discrète hier, des jeunes désœuvrés se sont, peut-on dire, auto-activés pour critiquer l'initiative sur des détails futiles, élevant la voix et «roulant des mécaniques» comme pour montrer leur supériorité, reléguant le crime et l'objet du rassemblement à un plan secondaire.
Les jeunes initiatrices voulant rendre hommage à une femme lâchement assassinée, se sont donc retrouvées au milieu de faux débats et de personnes cherchant à trouver des excuses au tueur, et surtout à culpabiliser les initiateurs. Peine perdue, la bagarre n'a pas eu lieu et l'initiative s'est achevée sur un franc succès.
Pour rappel, Amira Merabet a été agressée le 28 août dernier par un jeune homme qui a versé de l'essence sur elle avant d'y mettre le feu et prendre la fuite. Le drame a eu lieu le matin dans la cité du 20 Août, dans la commune du Khroub, à Constantine. La victime, 34 ans, succombera à ses blessures une semaine après, alors que l'auteur est toujours recherché.
L'affaire Amira n'est pas un simple fait divers et renvoie la société algérienne à ses archaïsmes et son goût prononcé pour la violence. Elle n'est pas sans rappeler le cas de Razika Cherif assassinée en novembre 2015 à M'sila par un automobiliste qui n'a pas accepté qu'elle lui dise non. Elle rappelle aussi la violence quotidienne infligée sous toutes ses formes à la femme. Des symptômes d'une maladie sociale très grave


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.