Jeudi dernier, le directeur de l'agence CNAS (ex-CASOREC), de la wilaya de Khenchela, Boubaker Dhaïf, a convoqué une conférence de presse pendant laquelle il a essayé de présenter un bilan d'activités, mais il semble qu'il y a une ligne rouge à ne pas franchir, le limitant à ne donner aux journalistes présents que de très maigres et partielles informations. Pourquoi dans ce cas-là organiser une rencontre avec les médias si le directeur de la CNAS n'a pas voulu répondre aux questions suivantes, visiblement des questions qui fâchent : difficultés financières de l'agence de Khenchela, rapport recouvrement des cotisations-dépenses, montant global des cotisations impayées tant par le secteur public que le secteur privé, volume de la fraude sociale (employeurs qui sous-déclarent les salaires de ses cotisants ou qui ne déclarent pas du tout ses employés) ? Le directeur de la CNAS a refusé aussi de dire aux journalistes présents quelles sont les administrations publiques de Khenchela qui n'ont pas versé les cotisations sociales de leurs fonctionnaires – le manque à gagner pour cette caisse de sécurité sociale se chiffrant à des dizaines de milliards de centimes-, alors que les services de cette dernière continuaient à assurer des prestations aux assurés sociaux de ces IAP indélicates (Institutions et administrations publiques). Malgré un discours plus ou moins diplomatique, essayant de gagner à sa cause les journalistes présents, le directeur de l'agence CNAS de Khenchela n'a convaincu personne faisant de la rétention systématique d'informations, ce qui a enlevé toute crédibilité et toute utilité à cette conférence de presse. Les correspondants locaux se sont demandé quelles étaient les raisons pouvant expliquer ce refus de donner toutes les statistiques de la CNAS de Khenchela, chiffres importants et pouvant contribuer, pour peu qu'ils aient été rendus publics, à éclairer et à sensibiliser l'opinion publique sur l'impérieuse nécessité de renflouer la trésorerie de cet organisme, véritable colonne vertébrale de notre système de protection sociale dont le système de retraite. Il faut souligner le contexte très difficile qui fait que la CNAS de Khenchela n'arrive pas à récupérer ses créances auprès de presque toutes les administrations locales et la grande majorité des entreprises privées, et ce, depuis des années. Si à travers cette conférence de presse, le directeur de l'agence de Khenchela voulait gagner à sa cause les médias, c'est peine perdue, il a échoué sur toute la ligne, quelle que soit la couleur de cette dernière. Il a aggravé son cas en essayant très maladroitement de justifier la crise financière de la CNAS par la chute des prix du pétrole ! Dernière de la classe Puis il s'est mis à conjuguer au futur sa détermination à redonner une santé à la trésorerie de son agence – reconnaissant implicitement son incapacité à le faire durant toutes les années où on lui a confié les rênes de cet organisme dans la wilaya de Khenchela. Il semble décidé à impulser davantage l'activité des contrôleurs locaux de la CNAS en charge de la mission du recouvrement des cotisations, déclarant qu'il prendrait lui-même contact avec les administrations publiques et les employeurs privés qui sont en infraction avec la loi relative à la sécurité sociale. Le directeur de l'agence CNAS de Khenchela s'est interrogé sur le devenir de la quote-part des cotisations à la charge des fonctionnaires – quote-part prélevée effectivement et tous les mois sur les salaires-, alors que ces administrations ne les reversent pas à la CNAS. Avant de clore la conférence de presse, il s'en est pris aussi à certains syndicalistes de l'agence, les accusant «de ne pas se sentir concernés par la situation financière de la CNAS, de tourner le dos à ses efforts visant à récupérer toutes les cotisations impayées et de ne pas encourager les employés de la CNAS afin de travailler davantage pour remplir les objectifs fixés par la direction générale, les poussant même à refuser le pointage mis en place pour juguler l'absentéisme, s'exposant ainsi à des sanctions prévues par la loi». Il a ajouté qu'il était «respectueux de l'activité syndicale conformément à la loi 14/90 sur les syndicats, mais qu'il refusait toute ingérence du syndicat dans la gestion administrative, globalement et dans le détail». Il faut rappeler que les rapports de ces dernières années élaborés par la direction générale d'Alger classent la CNAS de Khenchela parmi les agences les plus défaillantes.