Selon Hamid Bernaoui, le S.G de la CAW, l'exposition proposée aux fellahs au niveau des espaces du siège de la CAW, aura permis de réunir 53 producteurs maraîchers, 03 éleveurs (caprins, ovins, aviculture), 07 opérateurs économiques (production laitière, fertilisation, machinisme), 05 grainetiers, CCLS (semences), la direction des forêts (produits ruraux), la CASNOS (assurances), 3 instituts de recherches et de formation (INPV, ITCMI, ITAFV). Au menu du programme, quelques communications ayant un rapport direct avec le thème de cette manifestation agricole. Il s'agit de « l'agriculture face aux défis des changements climatiques ». L'assistance avait été conviée à une visite au niveau de l'EAC à Nador. La présence du Directeur de la station régionale d'Alger de l'INPV (institut national de la protection des végétaux) consistait à sensibiliser les fellahs sur la lutte intégrée afin de mieux protéger leurs vergers et leurs cultures sans faire appel essentiellement aux produits chimiques. « Il y a plusieurs manière d'agir, la lutte biologique, la lutte culturale, la lutte prophylactique, la lutte biotechnologique (utilisation des pièges), avant de terminer par une lutte chimique », nous déclare Djebaili Fayçal. « Les agriculteurs doivent respecter toutes les étapes des mécanismes de la lutte intégrée, d'ailleurs à présent nous agissons au niveau d'autres wilayas ( Chlef, Blida, Mostaganem) pour mener une lutte contre la mineuse des agrumes enchaîne-t-il, nous menons également une lutte dans des wilayas du sud pour protéger les palmiers dattiers contre la pyrale de la datte », ajoute ce cadre à l'INPV. En plus de l'exposition de plusieurs variétés de produits agricoles, des moutons, des chèvres, des poussins, des lapins, nous avons pu relever pour la 1ère fois à la CAW, la présence du stand de l'éleveur bovin et fabriquant de produits laitiers, un opérateur du secteur privé installé dans la commune de Sidi Rached (ex. Montebello) qui fait la fierté du secteur agricole dans la wilaya de Tipasa. Le stand aura permis à de nombreux visiteurs de déguster les échantillons des fromages et les jus fabriqués chez l'opérateur Brahim Tiar. Gruyère, camembert, mozzarella, jus de fruits à base de lait, le lait de vache, petit lait, lait caillé, une découverte pour les visiteurs. Éviter le gaspillage de l'eau L'expert en irrigation agricole et enseignant à l'ENSA (école nationale supérieure agricole), Brahim Mouhouche, est intervenu sur la problématique des systèmes économiseurs d'eau en irrigation. Son intervention avait suscité beaucoup d'intérêt chez l'assistance. « Notre pays est l'un des plus pauvres pays en eau dans le monde, nous explique-t-il. Le ratio de consommation d'eau en Algérie est de 300 M3 par personne et par année, alors que la moyenne dans le monde s'élève à 6700 M3 par personne et par an, précise-t-il, donc le ratio en eau dans notre pays représente le 1/20ème de la moyenne mondiale. Ce sera un véritable dilemme pour l'avenir dans notre pays si cette petite quantité d'eau n'est pas utilisée d'une manière rationnelle. Nous avons pu survivre à nos jours. Il faut s'attendre à de sévères situations si des mesures urgentes ne sont pas prises. Heureusement que l'Algérie a réussi à construire des stations de dessalement d'eau de mer (SDEM) et des stations d'épuration des eaux usées (STEP). En attendant que l'eau produite par ces infrastructures soit intelligemment exploitée , il faut savoir utiliser les bases fondamentales en matière de connaissance des besoins de chaque culture, notamment les fréquences de dosage, afin de mieux valoriser l'eau enchaine-t-il, il faut d'abord opter pour un développement des produits stratégiques (céréales, maraîchers ), vitaux pour nos compatriotes afin de pouvoir diminuer le montant de la facture de l'importation des produits agricoles, il faut se soucier dès à présent d'une meilleure gestion de la consommation de l'eau, il y va pour l'avenir de notre pays et de son économie. Je vous rappelle que l'Algérie figure sur la liste des pays les plus pauvres en eau. L'Algérie est classée à la 164ème place sur un total de 180 pays. Nous sommes très en retard dans la maîtrise de l'exploitation des eaux produites par les 17 SDEM et les 170 STEP. Les potentialités éoliennes, solaires et géothermiques peuvent être utilisées dans l'exploitation de l'eau. La maîtrise des process constitue un avantage énorme pour l'économie de notre pays, par conséquent, il faut impérativement éviter le gaspillage de l'eau. Le goutte à goutte et l'aspersion sont les moyens les plus indiqués pour l'irrigation de nos terres agricoles », conclut-il.