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Pourquoi cette exclusion programmée des compétences nationales ? (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 09 - 02 - 2017

Après présentation en plénière des rapports de chaque pays (Maroc, Tunisie, Algérie), le docteur C. Boel, du département des ressources humaines de l'OMS, un expert international en fin de carrière, ouvrit les débats en m'interpellant, catastrophé : «Je voudrais m'adresser à notre ami le représentant de l'Algérie ; vous aviez une organisation sanitaire excellente en secteurs sanitaires et secteurs sanitaires universitaires, qui a fait ses preuves d'efficacité dans tous les pays où elle a été appliquée, pourquoi diable l'avez-vous changée ?» (sic).
Un autre conférencier, Y. Brunelle, directeur de la recherche et de l'évaluation au ministère de la Santé et des Services sociaux québécois, m'inquiéta par ses propos en marge des travaux : «Parmi les trois systèmes de santé au Maghreb, le vôtre est le plus dangereux, car il y a des inhibitions internes…» (sic). Enfin, les propos tenus à Paris en 2007 par un éminent professeur français, J. N. Fabiani, sont lourds de sens : «…Vous n'êtes ni le Maroc ni la Tunisie, vous avez les capacités d'avoir dix hôpitaux comme le Georges Pompidou !» (sic).
2007 : le coup de grâce pour la santé publique (création des EPH et EPSP : décret exécutif n°07-140 du 19 mai 2007)
Cette régression de la santé publique, qui a commencé en 1986 avec la création des CHU, s'est accentuée à partir de 1988 avec la libéralisation du secteur de la santé et s'est surtout aggravée, depuis 1997, par l'officialisation d'une activité complémentaire, longtemps informelle. Sans contrôle ni évaluation, cette activité était assurée dans un flou total, au détriment du secteur public, jusqu'à son gel théorique en 2015.
Le véritable coup de grâce a été porté à la santé publique en 2007 par la «création» précipitée et irréfléchie de deux entités résumées dans un même texte (décret exécutif n°07-140 du 19 mai 2007) : des établissements publics hospitaliers et des établissements publics de santé de proximité dénommés respectivement EPH et EPSP.
Ces établissements autonomes et complètement isolés des structures mères (hôpitaux), sont pratiquement livrés à eux-mêmes et éparpillés à travers différentes communes, connaissant ainsi, après dix années d'errance, d'énormes problèmes de gestion (il faut voir ce qui se passe et constater sur le terrain !). Dans sa conférence de presse du 29 mai 2011, notre Premier ministre a déploré, à juste titre, les disparités régionales en matière de santé. Certes, il n'y a pas pire douleur morale que la mort, faute de moyens humains et matériels, d'une mère de famille lors d'un accouchement.
Pourtant, cette mort terrible est encore fréquente en Algérie en 2017, après 30 années de fonctionnement de la médecine de pointe de ces CHU et d'instauration du service civil. N'est-il pas triste qu'en 2017 on fasse encore appel à des équipes d'étrangers pour soigner nos malades ? Que sont devenus les milliers de spécialistes formés durant des générations par l'université algérienne, au prix d'énormes sacrifices ? Combien sont-ils restés dans des zones enclavées ? Combien sont-ils restés en Algérie ?
Combien sont-ils rentrés au pays et, faute d'accueil adéquat, ont été contraints de retourner dans leur exil ? Jusqu'à quand encore cette politique d'exclusion des compétences nationales ? Ces disparités ne sont-elles pas la preuve palpable d'un échec affirmé de la politique sanitaire nationale adoptée jusqu'à ce jour, contre vents et marées ? Ces disparités ne violent-elles pas un droit constitutionnel fondamental, le droit à l'égalité des chances des citoyens ?
2011 : intervention historique de Monsieur le président de la République
La situation restera pratiquement ainsi (seulement 13 CHU dans 10 wilayas du Nord !), jusqu'à la fin de 2011, où, lors de l'ouverture solennelle de l'année universitaire 2011/2012, à Laghouat, le 14 décembre 2011, Son Excellence, Monsieur le président de la République a émis le vœu de création, même au Sud, d'autres universités et CHU.
Malheureusement, au lieu de concrétiser ce souhait présidentiel, dans l'intérêt majeur de la santé publique et de l'université algérienne, par la promotion de la communauté HU dans les wilayas nécessiteuses, par le déploiement progressif des jeunes professeurs à travers le territoire national, en leur assurant un plan de carrière clair, des conditions socioprofessionnelles adéquates et des mesures incitatives réelles, ce sont leurs aînés qui les ont pourtant formés et encadrés durant des décennies, qui ont été, arbitrairement, exclus du système national de santé ! Pourquoi ? Pour qui ?
2013 : brutale et irrégulière mise fin à la fonction de 460 professeurs chefs de service HU
La brutale, intempestive, injustifiée, irrégulière et douteuse décision de mise fin à la fonction des chefs de service (CDS) HU et leur privation arbitraire d'un droit acquis par le mérite scientifique (concours national), pour avoir atteint l'âge de 70 ans au 31 octobre 2013 (la veille du 1er novembre !), par une simple instruction interministérielle, datée a posteriori (le 10 novembre 2013), et l'exclusion abusive du droit de participation au concours de chefferie de service HU de 2016 pour tous les candidats potentiels ayant atteint l'âge de 62 ans, alors qu'il leur reste cinq années (!) devant eux pour atteindre l'âge limite réglementaire, fixé actuellement à 67 ans, pour cette fonction, ne sont, en fait, qu'une étape de ce processus de déstabilisation programmée depuis 1986.
Vous ne ferez croire à personne, messieurs les DRH gestionnaires de la carrière HU, que cette décision fatale pour la communauté HU et lourdement préjudiciable, aujourd'hui et demain, à la santé publique et pour la formation médicale dans notre pays, a été prise dans l'intérêt de l'Algérie ! Pourquoi ?
Pour qui ? Titre culminant de la carrière HU, la chefferie de service n'est évidemment accessible qu'à un âge tardif ! Malheureusement, afin de satisfaire leurs motivations personnelles profondes, messieurs les DRH des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, les véritables organisateurs desdits concours, se sont octroyé le droit d'ajouter un second alinéa à l'article 2 de l'arrêté interministériel du 26 septembre 2016 fixant les modalités d'organisation dudit concours, alinéa qui n'a jamais existé auparavant dans ce type d'AIM, et qui stipule : «L'âge maximum pour participer à ce concours est fixé à 62 ans à la date d'ouverture du concours».
Lors de la publication de cet arrêté interministériel au Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, les services du secrétariat général du gouvernement (SGG) se sont rendu compte de l'irrégularité de cet alinéa, qui, par son caractère discriminatoire, vide le concours de son sens et de son objectif principal qui est la sélection par le mérite scientifique d'une élite HU, et viole carrément les articles 34 et 63 de notre Constitution de mars 2016, et l'ont évidemment enlevé (JO n°61 du 19 octobre 2016). Contre toute attente, messieurs les DRH persistent dans l'abus et l'irrégularité et décident de passer outre cet avis du SGG, qui, apparemment, n'est pas du tout de leur goût.
Ils publient le 27 novembre 2016, dans les sites web des deux ministères, l'arrêté interministériel portant ouverture du concours, dans lequel ils reconduisent intégralement cet alinéa 2 de la discorde, pourtant rejeté par les services du SGG ! Et, sans publier ce dernier arrêté interministériel dans le Journal officiel, ouvrent les inscriptions audit concours, publient dans leur site les noms et prénoms (sans les dates de naissance) des candidats admis à participer audit concours, et rejettent 12 candidatures pour le motif repris chaque fois : «atteint par la limite d'âge au 28 novembre 2016».
Plus grave encore, malgré qu'il n'y ait eu que 260 postulants pour les 461 postes de chefferie de service HU ouverts pour ce concours (201 postes n'ont même pas eu de postulants !), messieurs les DRH, gestionnaires des carrières HU, font preuve d'un acharnement injustifié, voire douteux, au point d'exclure de la participation à ce concours des candidats qui remplissent même cette clause d'âge qu'ils ont eux-mêmes irrégulièrement imposée ! Des professeurs nés en 1954 et n'ayant pas encore fêté leur 63e anniversaire, âgés donc de 62 ans révolus, ont été inclus, dans un flou total, dans cette triste liste des : «atteints par la limite d'âge au 28 novembre 2016» ! Pourquoi ? Pour qui ?
Une gestion douteuse des ressources humaines
Titre culminant de la carrière HU, la chefferie de service n'est évidemment accessible qu'à un âge tardif, messieurs les DRH ! Les règles juridiques étant des règles générales et abstraites, il n'y a donc aucun justificatif législatif ou réglementaire, ni même la moindre explication rationnelle, qui pourrait justifier le rajout de cet alinéa discriminatoire relatif à l'âge, pour un concours national dont l'objectif principal reste la sélection par le mérite scientifique d'une élite HU !
Pourquoi vouloir à tout prix exclure des compétences nationales, alors que vous n'aviez même pas de postulants pour 201 postes ouverts à ce concours ? Comptez-vous faire un avis d'appel d'offres international pour vos 201 postes infructueux ? Avec qui allez-vous faire développer les trois quarts des wilayas algériennes privées d'hospitalo-universitaires à ce jour ?
C'est par la sacralisation de la science et de la justice et l'investissement dans le capital humain qu'ont été édifiées les plus grandes nations du monde ! Pourquoi ne pas avoir attendu la publication dans le Journal officiel de l'arrêté interministériel du 27 novembre 2017 ? Auriez-vous peur que le SGG l'enlève encore ?
N'est-il pas amoral d'éliminer tout un groupe de professeurs HU uniquement pour avoir la tête d'un candidat ? Comment pouvez-vous violer la Constitution de votre pays et le ruiner de ses cadres pour si peu, messieurs les DRH ?
«L'égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l'Etat est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi» (Art. 63.22, Constitution algérienne de 2016 ). Pourquoi ?


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