La mosquée Etouba, au cœur de Tiaret, fait l'objet, tout autant que les 45 autres mosquées de la ville, d'un étroit contrôle par la direction des Affaires religieuses. En fin de semaine, les fidèles qui avaient l'habitude d'accomplir la grande prière du vendredi ont été orientés vers la toute nouvelle mosquée réalisée en grande partie sur financements privés. Une décision vite interprétée par le voisinage et les fidèles qui fréquentaient assidûment ce lieu du culte comme «une atteinte à la leur liberté» et tentent depuis d'infléchir la position officielle, sans succès pour l'heure. Les citoyens, sidérés par cette décision, nous ont fait part de «leur étonnement de voir cette mosquée décriée, alors qu'elle est ouverte depuis des décennies sans qu'il y ait la moindre ‘‘fitna'' et à l'approche de grandes dates et fêtes religieuses». Contactée par nos soins, la direction des affaires religieuses, par la voix d'Ibrahim Fedoul, responsable, et en l'absence momentané de son directeur, explique que «ce lieu de culte est considéré comme ‘‘dhirar'' et que la décision d'interdire la prière du vendredi émane du conseil scientifique dans lequel siègent d'éminents érudits, imams et responsables du culte». La décision, renchérit notre interlocuteur, a été consignée sur un procès-verbal et édicte qu'«en dehors de la prière du vendredi, toutes les autres activités restent permises». M. Fedoul ajoute qu'«on ne peut se permettre d'autoriser la prière du vendredi dans des mosquées distantes à moins de 200 mètres l'une de l'autre, en plus de l'implantation de cette salle de prière dans une cave avec tout ce que cela charrie comme désagréments aux fidèles alors qu'à quelques mètres de là, la mosquée Salmane El Farissi, très avenante, vient d'ouvrir ses portes».