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Les ménages prudents sur les dépenses
Publié dans El Watan le 26 - 10 - 2017

Ces derniers sont devenus de plus en plus sélectifs à l'égard de certains produits. Si les produits de première nécessité ne sont pas totalement sacrifiés, ils sont tout de même réduits en quantité.
De nombreux secteurs d'activité (cosmétique, l'or, l'immobilier…) connaissent une phase difficile en raison de ce changement d'attitude. D'autres, tels que la filière lait et ses dérivés deviennent de plus en plus fructueux, et ce, pour la même raison.
Le gaspillage c'est fini ! La crise économique n'a pas réduit le citoyen à un simple acteur passif comme cela a été le cas de par le passé. Si la colère des couches moyennes ne s'est pas manifestée d'une manière violente, leur attitude à l'égard de la consommation a bel et bien changé. Ce sont les opérateurs sur le marché qui le confirment.
Ainsi, les citoyens appartenant à la couche moyenne sont déterminés à contrecarrer un tant soit peu l'inflation ayant érodé leur bourse. Pas d'achats inutiles. Après les petites bourses, qui souffrent depuis des années du déséquilibre budgétaire, c'est au tour de la classe moyenne de subir cette dure épreuve. L'attitude de cette catégorie de consommateurs a changé de fond en comble. Le carnet des dettes réapparaît. A cause de la dévaluation du dinar ou résultat de la spéculation, les produits de première nécessité ne cessent de connaître une hausse excessive.
«La hausse des prix a réduit sensiblement la liste des achats», confirme Mustapha Zebdi, président de l'Apoce (Association de la protection et d'orientation du consommateur et de son environnement). Ainsi, d'après lui, ceux qui ont l'habitude de se permettre un fruit par jour ont réduit leur consommation à deux ou trois fois par semaine. «Cela concerne surtout ceux qui ont un salaire stable», estime M. Zebdi, qui annonce avec amertume le retour ces jours-ci du carnet des dettes chez de nombreux commerçants de produits alimentaires. D'après l'estimation de l'Apoce, le pouvoir d'achat a baissé entre 40 à 50% durant ces quatre dernières années.
Cet état de fait a poussé les ménages à sacrifier de nombreux segments de consommation au profit des produits de première nécessité. Conséquence ? De nombreuses activités commerciales stagnent. Ainsi, même si Ali Hamani, président de l'APAB (Association des producteurs de boissons) considère que l'impact de la crise sur ce secteur d'activité, n'est pas encore visible, il reconnaît tout de même le changement dans l'attitude des consommateurs, notamment vis-à-vis des boissons gazeuses.
La vente de ces dernières a connu une baisse entre 10 à 15% durant le mois de juillet dernier.
Cette baisse est expliquée à la fois par la prise de conscience des Algériens en matière de consommation du sucre et la baisse du pouvoir d'achat. Même si M. Hamani se réjouit du fait que la filière jus se porte bien pour le moment, il n'écarte pas une décantation. Il assure que cette décantation «est en train de s'opérer». Elle se fait au détriment de petites marques.
«Les entreprises qui n'arrivent pas à communiquer risquent de disparaître, la publicité s'impose pour les petites marques pour se maintenir», tranche-t-il.
Le président de l'APAB ne cache pas sa crainte quant à l'éventuel effet de la crise sur la filière qu'il représente, d'autant plus que les boissons ne sont pas des produits de première nécessité. «Le consommateur sélectionne, il ne fait pas les stocks qu'il faisait auparavant», affirme M. Hamani.
Cet opérateur témoigne du fait qu'il y a ceux qui achètent 2 à trois carottes, oubliant ainsi l'attitude d'avant (deux à trois kg à la fois), expliquant ce nouveau comportement par l'érosion du pouvoir d'achat.

Baisse de la demande sur les produits de luxe
Si les citoyens s'approvisionnent au compte-gouttes en matière de produits de large consommation, ils se sont par ailleurs détournés complètement des nombreux produits commerciaux, tels que l'habillement et le cosmétique. A titre d'exemple, ces derniers segments connaissent actuellement une stagnation sans précédent, comme en témoignent les grossistes et les vendeurs de détail des produits cosmétiques. Les tarifs ont augmenté d'une manière générale entre 20 et 30% en raison de la dévaluation du dinar.
L'augmentation touche tous les produits cosmétiques, sachant que le marché algérien du cosmétique est alimenté à hauteur de 80% par les produits importés. Ainsi, la demande sur ces produits a baissé de 40%, selon un commerçant de détail de la capitale. «Ce sont les produits de luxe qui sont touchés par cette stagnation en premier lieu.
Les gens optent pour des parfums ou shampooings moins chers», témoigne notre interlocuteur, rappelant que les produits locaux coûtent certes moins cher, mais ils ne couvrent pas toute la demande. En plus, «la qualité de ces produits laisse à désirer», déplore ce vendeur de produits cosmétiques. Ce dernier maintient son commerce grâce au change de la devise qu'il effectue d'une manière informelle.
«Depuis l'annonce de l'impression des billets, la demande a explosé. C'est grâce à cette activité que j'arrive à maintenir l'équilibre. Mais ce ne sont pas tous les commerçants qui font dans le change de la devise», révèle ce commerçant, qui ne cache pas sa crainte quant à une éventuelle dégringolade du marché des cosmétiques, car, dit-il, «les gens n'achètent que ce qui est vraiment nécessaire».
Outre le cosmétique, le marché de l'or, qui demeure jusque-là la valeur refuge pour les Algériens, connaît également une baisse sans précédent. Un bijoutier avoue que les ventes ont chuté. «Parfois, il y a un client par jour. Mais dans la plupart des cas on ouvre toute la journée pour rien. Ceux qui viennent solliciter nos services c'est uniquement pour la réparation de leurs bijoux », raconte un commerçant ayant ouvert sa deuxième bijouterie, il y a deux ans. A présent, il compte fermer si la situation ne s'améliore pas. «Il y a actuellement une ruée vers le marché de la devise, alors qu'il y a quelques années, l' épargne des Algériens étaient dirigées vers l'achat de l'or (valeur sûre)», regrette ce bijoutier.
A propos de cette attitude, le président de l'Apoce, qui assure que la flambée du marché de la devise a été provoquée par la classe moyenne ayant retiré depuis quelque temps toutes ses les épargnes des banques, déclare par là même que «les tendances du consommateur algériens sont imprévisibles».
Le yaourt et le jus remplacent les fruits
En dépit de la régression du pouvoir d'achat, certaines filières arrivent toujours à se maintenir sur le marché. Le président de l'APAB assure que la filière jus est loin d'être touchée par la crise.
«Contrairement à la filière des boissons gazeuses qui a connu une baisse, la demande sur ce produit est maintenue. Il y a même une légère augmentation en ce qui concerne la vente des jus et les boissons fruitées», déclare-t-il. A ce sujet, M. Zebdi estime que si le marché des jus se porte bien c'est parce qu'il remplace la consommation des fruits qui sont actuellement hors de prix et de ce fait bannis de la table de la majorité des Algériens.
Pas seulement, cette même tendance a été constatée également pour la consommation des produits laitiers, notamment le yaourt. «La filière lait et ses dérivés accuse également une forte demande, dans la mesure où les familles algériennes consomment des yaourts à la place des fruits», détaille M. Zebdi.


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