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Je croyais connaître ma ville
Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2017

Et subtilement… un clin d'œil aux gazelles et… gazettes», écrit Siham Bestandji dans le préambule du livre Constantine, mémoire, patrimoine et passion qui vient d'être édité chez les éditions Chihab. Une vente-dédicace est prévue demain au stand des mêmes éditions à 14h, dans le cadre du Salon du livre qui se tient jusqu'à dimanche.
– Une tâche ardue de décrire Constantine, dites-vous dans votre ouvrage. Vous l'avez tout de même fait. Racontez-nous un peu ce «bel hommage» à une ville aussi riche historiquement et diversifiée en matière de patrimoine…
En effet, il est quasi impossible d'embrasser tous les contours et visiter toutes les profondeurs de cette cité en un seul ouvrage. Constantine est l'une des plus vieilles cités au monde et cette histoire est extrêmement riche en événements, en personnages à raconter, en productions intellectuelles, etc. Il ne s'agit pas d'un livre d'histoire, bien entendu, mais la matière historique est quasi présente quand on raconte cette ville. L'histoire est incontournable pour saisir son destin, son âme.
Elle est indispensable pour éclairer toutes les dimensions de son patrimoine. Constantine est un musée à ciel ouvert, et malgré les stigmates qu'on doit à l'ingratitude des temps présents, sa beauté demeure intacte pour celui qui sait regarder au-delà des clichés. Cette contribution est modeste devant la majesté de Constantine, mais c'est un élan du cœur, un hommage que je rends humblement à cette ville qui mérite davantage.
– C'est un travail de plusieurs mois de recherches que vous avez mené…
Il fallait parcourir des centaines de documents et d'ouvrages consacrés à cette ville. Des ouvrages généralistes et d'autres spécialisés, consacrés à des aspects précis, des romans, des essais aussi, et des archives, etc. Il fallait recouper les informations et veiller à livrer des données précises. Les pièges des clichés sont légion, et on doit les éviter aussi.
Cette phase préparatoire a nécessité un bon bout de temps, plus d'une année à vrai dire. Je croyais connaître ma ville, mais au bout de mes lectures, mes prétentions se sont effondrées et je me suis rendu compte que j'étais un inculte. Je dois reconnaître en revanche que ces lectures ont stimulé ma volonté de réaliser ce livre, et faire du mieux que je peux.
– Vous dites que le livre est né d'une rencontre entre l'artiste Ahmed Benyahia, l'éditeur, et vous…
Tout à fait. Ahmed est un véritable témoin du siècle de cette ville, il en parle passionnément et sans modération, il a toujours une histoire, une anecdote à raconter, il connaît les personnages, se souvient des dates et des faits, une mémoire d'éléphant. Quand on est ensemble, Constantine est souvent au centre de nos échanges. Et puis, le hasard a fait qu'on se croise lui, moi et Azeddine Guerfi que je connaissais depuis des années déjà. De ces discussions anodines, mais certes passionnantes, Guerfi a imaginé un projet de beau-livre, et l'aventure a commencé.
– Il s'agit surtout d'une promenade dans l'espace et le temps, comme cité dans la préface, mais avez-vous tout rassemblé comme patrimoine de Constantine où des choix s'imposaient ?
Le texte principal, le fil conducteur de l'ouvrage, est une balade dans la ville historique, une sorte de visite guidée à travers des circuits choisis. Il y a en tout sept chapitres, chacun décrivant une partie du circuit. L'idée est d'accompagner le lecteur dans une promenade imagée, agréable et fournie en éléments d'histoire pour mieux lui permettre de saisir la dimension temporelle du bâti, et les histoires qui se cachent derrière les murs.
Une rue en apparence banale, une fontaine ou une simple mosquée peuvent renfermer des trésors à raconter. Et dans cette cité millénaire, chaque pierre peut vous raconter une histoire, il suffit juste de la retourner. Bien entendu, des choix se sont imposés à moi, et j'ai dû le faire en fonction de l'impératif de cohérence et de continuité du tracé. Le choix principal s'est porté sur la ville historique, celle érigée sur le Rocher.
C'est un mouchoir de poche, certes, mais c'est un concentré de beauté, un véritable écrin, une mine d'informations. Certains éléments du patrimoine bâti, certains éléments d'histoire ont certainement été négligés. C'est aussi valable pour les portraits, j'en ai fait une douzaine, mais les personnages qui représentent Constantine, qui incarnent sa vivacité, sont plus nombreux. Ça n'a pas été facile de faire ces sélections.
– Justement, vous avez consacré des pages entières aux portraits de personnages de la ville, ce qui est assez rare dans ce type de livres…
Peut-on sérieusement décrire une ville comme Constantine sans mettre en valeur l'élément humain ? Je doute fort. Le patrimoine, qu'il soit matériel ou immatériel, quand bien même il est riche, ne signifie rien sans les femmes et les hommes qui ont marqué de leurs empreintes le passé de cette cité, ou qui écrivent les pages glorieuses de son présent. Peut-on parler du malouf sans citer Mohamed-Tahar Fergani ? Peut-on décrire la beauté du théâtre de Constantine en occultant ses comédiens et ses metteurs en scène ?
Peut-on parler de culture sans convoquer Malek Haddad, ou encore de sport sans citer Djamel Yahiouche et Hassiba Boulmerka ? Dans cet ouvrage, on rencontre des icônes connues par tous, comme Massinissa, Ben Badis et Ahmed Bey, mais on y découvre aussi des personnages plus discrets, mais dont le parcours et le sens de leur vie peuvent inspirer beaucoup d'autres, parmi les jeunes surtout.
– Vous avez facilité la lecture avec de belles photos…
C'est le propre du beau-livre, l'illustration est aussi importante que le texte. J'ai eu la chance d'avoir à mes côtés l'un des photographes les plus brillants d'Algérie. Kays Djilali est un artiste qui connaît très bien son métier et maîtrise l'ensemble du processus de la prise de photo jusqu'à l'édition, car il ne suffit pas de choisir un angle et cliquer sur le bouton de son appareil pour avoir une belle photo. Dans ce métier, il faut veiller à la reproduction fidèle de la photo par l'imprimeur, voilà la prouesse.
Kays a déjà travaillé sur le beau-livre consacré aux Aurès, Vivre la terre chaouie qui, d'ailleurs, est sorti dans la même collection, et son travail est excellent. A Constantine, il a rencontré des soucis à cause des chantiers de l'événement «Constantine, capitale de la culture arabe», dont les échafaudages sont dressés à ce jour, mais la ville est photogénique et on peut lui trouver différents profils sans difficulté.
– On y trouve aussi des récits séparés ; pourquoi ce choix ?
Le texte de la balade ne suffit pas pour donner une idée plus ou moins complète de Constantine, d'où les portraits, les entretiens sur la musique citadine et la ville dans la littérature et, surtout, les textes ou extraits de textes empruntés chez des auteurs connus, notamment Malek Haddad, Noureddine Saadi, Sélim Khaznada,r ou encore Boubakeur Hamidechi, chacun décrivant Constantine ou un thème précis avec sa propre plume.
– Comment se porte Constantine aujourd'hui ?
C'est une ville trahie. Mais ses blessures sont superficielles et son cœur est grand.


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