Nouri Nesrouche, chef du bureau Est d'El Watan, y signait Constantine. Mémoire, patrimoine et passion, un beau livre qui vient de paraître aux Editions Chihab, présenté par son auteur comme «des balades à travers Constantine, ponctuées de portraits de personnages qui ont fait ou qui font la vie de la ville». Parmi ceux qui «font», beaucoup étaient au rendez-vous. Au premier rang, l'artiste-peintre Ahmed Benyahia, dont les anecdotes savantes sur les faits historiques et les personnages de Constantine, extraites par le journaliste Nesrouche lors d'échanges passionnants et passionnés, ont incité l'éditeur, Azzedine Guerfi, à donner une suite à Aurès, vivre la terre chaouie, paru en 2011. Ouarda Pagès, féministe de la première heure, fondatrice, à côté d'autres femmes, de la section locale de Rachda, avait fait le déplacement, de même qu'Amina Mezioud, championne arabe et africaine d'échecs, venue en famille, et Noureddine Khelfi, architecte militant, président de l'association Architectes 25. Il y avait également, en plus, des membres de la petite famille de l'auteur et des amis, des confrères, des universitaires et des hommes de culture qui ont tenu à marquer de leur présence cette première de « Nouri » dans sa ville muse. Sur ses impressions concernant le déroulement de la séance, celui-ci nous a déclaré : «Il est vrai que l'ouvrage était attendu dans les cercles proches et parmi les gens qui apparaissent sur ces pages, mais là, c'était quand même au-delà de mes attentes ! » S'avouant surpris par la grande affluence qui a caractérisé cet événement, Nouri s'est surtout attardé sur l'ambiance qui s'en est dégagée. « J'ai l'impression que la vente-dédicace s'est transformée en rendez-vous culturel, où les échanges parmi le public ont formé un point d'orgue. En tout cas, c'était convivial et j'en ai tiré un immense plaisir», a-t-il soutenu. Une chose est sûre, il y avait assurément là, en cet après-midi maussade, la plus forte concentration de vie au mètre carré de la ville. Décliné en sept chapitres aux titres évocateurs (De Cirta à Constantine ; Un univers savant ; Souika, un voyage dans le temps…), Constantine. Mémoire, patrimoine et passion marie au texte original de l'auteur, fil conducteur des balades, des portraits de personnalités contemporaines (celles déjà citées, mais aussi Nedjma Benachour, Abdelmadjid Merdaci, Hassiba Boulmerka, Hadj Mohamed Tahar Ferguani…), des évocations de figures historiques (Massinissa, Salah Bey, Abdelhamid Benbadis…), ainsi que des contributions et extraits d'articles ou d'ouvrages sur Constantine (Malek Haddad, Boubakeur Hamidechi, Boudjemaâ Haïchour…). Enfin, parce qu'un beau livre, c'est aussi (et surtout) des photographies, le choix de l'éditeur s'est porté sur Kays Djilali, photographe et maquettiste qui a déjà travaillé sur Aurès, vivre la terre chaouie, et dont tout l'art a été sublimé par une qualité d'impression remarquable. Un beau livre et, pour sûr, un bel objet.