Il y a trente et un ans, durant le printemps de l'année 1987, en plein cœur de Paris, des balles assassines ont mis fin à une vie militante entamée pendant la Guerre d'Algérie, qui s'est naturellement prolongée au lendemain de l'indépendance du pays. Cette vie était celle de Me Ali André Mecili, avocat au barreau de Paris, ancien militant nationaliste et opposant au pouvoir algérien au sein du FFS. Cette vie mise au service d'un idéal qu'il a porté, avec un engagement sans faille forçant à la fois l'admiration, d'un côté, et la crainte, du côté des tenants du système. Il cristallisait à lui seul les espérances d'un peuple qui aspirait à la liberté . Celles et ceux qui l'ont connu et approché gardent de lui le souvenir d'un homme intègre, d'une rectitude morale et d'une intelligence hors du commun. Jusqu'au bout, il rassemblait les énergies, mutualisait les nuances, refusait la compromission, mais n'excluant nullement le compromis, ne cédant en rien à ses convictions. Son engagement en faveur de l'avènement de la démocratie en Algérie a toujours été constant, matérialisé par la prise en charge et la formation de générations de militants, son investissement personnel sur le terrain a fait de lui une figure emblématique de l'opposition politique au pouvoir algérien et une cible de choix pour ce dernier. Les conditions et l'environnement qui ont présidé à son élimination portent une signature, une empreinte, celle du pouvoir algérien, en effet, le modus operandi porte la griffe des barbouzes, qui ont eu à l'exercer par le passé, qui ont agi pour le compte de ceux qui ont érigé l'assassinat en mode de règlement des conflits politiques. Comment ne pas évoquer et avoir une pensée émue pour tous ceux qui en ont été victimes, Bennaï Ouali, Embarek Aït Menguellet, Amar Aït Hamouda, Abane Ramdane, Khemisti, Khider, Krim, Boudiaf et tant d'autres illustres ou inconnus, qui avaient fait le choix de la démocratie et de la liberté. Le choix assumé du pouvoir politique français d'alors d'ex-filtrer l'assassin présumé vers l'Algérie a certes été dicté par la raison d'Etat, mais a surtout permis de mettre en évidence sa connivence avec le pouvoir algérien, actant de fait sa complicité active dans le but de paralyser par anticipation la marche de la justice dans ce dossier. De son côté, le silence de l'Algérie officielle continue d'être assourdissant, accréditant de facto sa culpabilité. Bien que n'étant plus des nôtres, Ali André Mecili est entré dans l'histoire. Il est un exemple à méditer de par son parcours, sa générosité, sa vision et la fermeté de ses convictions . Pour cela, notre engagement en faveur de la vérité et de la justice reste intact, Aujourd'hui, il est même plus important qu'hier, car chaque abandon est un renoncement. Nous qui nous nous réclamons encore de cette filiation politique, appelons tous les militants épris de justice et de liberté et engagés en faveur de la démocratie à honorer sa mémoire et celles de tous les martyrs de la démocratie en réclamant justice pour Ali André Mecili et que toute la lumière soit faite sur ce crime.
Les signataires : Maouche Mouhoub , militant et opposant politique . Ali Aït Djoudi, journaliste et militant des droits de l'homme. Tahar Khelfoune, universitaire. Arab Aknine, ingénieur . Me Salah Dabouz, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme- LADDH-. Sadek Hadjou, militant associatif. Ben Mamar Boukhalfa, militant des droits de l'homme. -Docteur Challal, universitaire, économiste. Amira Bouraoui, médecin militante. Toufik Ibelkissen, P-DG d'entreprise. Fatima Cherfa Turpin, docteur en droit privé et en sciences criminelles. Amar Fali, médecin militant . Dr Lakhdar Amokrane, responsable politique . Ali Brahimi, militant démocrate. Malika Domrane, Artiste engagée. Me Hakim Saheb, avocat et universitaire . Moussa Naït Amara, homme politique. Atmani , Artiste engagé. Rachid Oulebsir, romancier, éditeur, journaliste. Malika Benarab Attou, présidente du GAME (Groupe d'amitié Magreb – Europe). Youcef Zirem, écrivain, journaliste. Yekhlef Bouaïche, ancien premier secrétaire du FFS. Tahar Belabes, militant des droits de l'homme. Méhédine Ouferhat, ancien président du FFS. Emigration . Dr Amar Taleb, médecin. Aït Ahmed Ladjadj Sonia, journaliste, animatrice radio . Dr Mahrez Bouiche, docteur en philosophie, vice-président de la LADDH . Me Aïssa Rahmoune, avocat, vice-président de la LADDH . Belkacem Saïd Mellikeche, philosophe et ancien responsable politique. Me Kaci Rahem, avocat. -Houcine Boumedjane, militant LADDH, Béjaïa. Ouchichi Mourad , Économiste et universitaire. Belkalem Yazid, ancien président d'APC. Hamid Salmi, thérapeute. Mohammed Dabouz, militant des droits humains. Abderahmane Belattaf, poète chroniqueur. Ahviv Mekdam, militant démocrate. Me Taleb Ahcene, avocat au barreau de Paris. Djamel Atta, militant de la démocratie et des droits humains. Salma Boukir, responsable développement Ile-de- France. Boualem Hamadache, syndicaliste. Taïbi Hakim, journaliste-enseignant Ali Mahtout, militant démocrate. Naït Amer Djafar, militant associatif Mouaci Rachid, militant. Arezki Mamart, journaliste . Naït Mohand Belaïd, militant démocrate. Makhlouf Bouaïche, assistant d'exploitation et écrivain. Malek Abderrahmane, syndicaliste. Youcef Amazigh (Medkour Youcef), ancien militant de l'Académie berbère. Saïd Mougari, retraité . Salem Azzouk, militant de la démocratie . Saïd Kejat, militant politique. – Khouas Youcef, enseignant . Mohamed Djezar, citoyen . Ahcene Ferhat, syndicaliste. Walid Bouray, militant. Mohand Taferka, militant associatif. Arab Hamid, journaliste. Boudjemaâ Mustapha, militant des droits humains. Amghid, artiste engagé. Rabah Lounis, ancien président d'APC. Boukherouf Belkacem, universitaire. Houcine Gasmi, journaliste. Madjid Boumekla, militant de la cause amazighe. Kader Zerrou, militant démocrate . Menad Amrouchi, militant de la démocratie. Bahamida Elhachmi, militant associatif. Hakim Fodil, militant associatif. Mammeri Ali, retraité. Smaïl Lamrous, retraité. Mohamed Zaouaoui, syndicaliste.